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8. Moule pour la tuile du grand moule. Il a sept lignes d’épaisseur, treize pouces de long & huit de large, & aussi une échancrure a pour former le crochet de la tuile.

9. Moule pour la brique. Il a intérieurement un pouce deux lignes d’épaisseur, huit pouces de long & quatre pouces de large.

10. La plane avec laquelle le mouleur étend la terre dans les moules à tuiles, & dont il se sert comme l’ouvrier (fig. 5.) se sert du racle: il y en a de différentes grandeurs.

11. Moule à planches dont on fait le carreau. Il a intérieurement douze pouces de long sur six de large, & sept lignes d’épaisseur pour la planche dont on fait le carreau de petit moule. On se sert d’un plus grand pour la planche dont on fait le carreau du grand moule.

12. Racle: il est de bois, comme tous les autres outils, & sert au mouleur pour applanir la terre dont il forme les planches.

13. Planchette avec laquelle le coucheur (fig. 2.) transporte les planches de terre glaise sur les places pour les faire sécher. Il y en a de plus longues & de plus larges pour la tuile.

14. Plioir sur lequel le leveur (figure 3.) transporte la tuile faîtiere, & sur lequel il lui fait prendre la courbure convenable. C, la poignée du plioir. E, la tuile.

PLANCHE II.

La vignette représente l’intérieur de la halle D, E, Plan. I. C’est un grand bâtiment de 36 piés de large sur 72 de long, dont le toît soutenu par cinq fermes de charpente, repose par ses extrémités sur des murs de huit à dix piés d’élevation. C’est dans ce bâtiment qu’on met sécher la tuile & le carreau, que l’on releve de dessus les places avant qu’ils soient entierement secs. On forme avec la tuile de grandes tours F, F, F, F, F, composées de trois, quatre ou cinq tours l’une dans l’autre, & on la laisse sécher parfaitement en cet état avant de la mettre au fourneau. Les tuiles sont rangées quatre par quatre, les crochets en-haut, & tournés alternativement l’un vers le centre de la tour, & l’autre vers le dehors. Les paquets de quatre tuiles sont posés en liaison les uns sur les autres, en sorte qu’un paquet couvre le joint qui est entre les deux paquets qui sont au-dessous. On laisse les joints fort larges, afin que l’air circule plus facilement, & seche plus promptement la tuile. C’est aussi pour la même raison que les différentes tours qui sont les unes dans les autres, sont espacées d’un pié ou environ. On met aussi sécher la tuile faîtiere sur les pieces de la charpente du comble qui peuvent les recevoir, comme on voit en G, G; on se sert pour y atteindre de quelques treteaux ou banquettes.

Fig. 1. Ouvrier qui coupe & bat les planches pour en faire du carreau. Il est assis sur un banc qu’on nomme selle, sur lequel il coupe en deux & deux à-la-fois avec le tranchant de la batte, les planches qu’il prend au tas A, dont les endroits se touchent. (L’envers est le côté de la planche qui touchoit le sable lorsqu’elle étoit sur la place). Il bat ensuite une des moitiés avec la batte (fig. 5.), ce qui applanit l’en-droit; il bat ensuite l’autre moitié qu’il renverse la premiere, & continue ainsi jusqu’à ce qu’il ait formé vingt-cinq piles C de quarrés. Chaque pile est composée de vingt quarrés dont les endroits se touchent; disposition qui doit être conservée depuis que le leveur a ainsi placé les planches, jusqu’à ce que le carreau soit cuit. Les vingt-cinq piles forment la sellée, qui est composée de cinq cents carreaux.

2. Le coupeur assis sur une des deux selles. Il prend deux quarrés à-la-fois, dont les endroits se touchent; & ayant appliqué l’envers de l’un sur là selle, il applique de la main gauche un des calibres a, A, (fig. 6. & 7.) dont il fait entrer les pointes

dans le quarré. Ensuite tenant de la main droite le couteau (fig. 3.), il retranche tout autour du calibre les parties du quarré qui excedent, & forme ainsi un premier carreau. Il forme de même le second, dont il tourne l’endroit sur l’endroit du premier, & continue ainsi la pile qu’il a commencée, & forme de nouvelles piles D de carreaux, auxquelles il ne manque plus que la cuisson pour être en état de servir. E, plusieurs piles de carreaux qui achevent de sécher.

Fig. 3. Ouvrier qui porte une brassée ou pile de carreaux. Le même ouvrier leve aussi les planches de dessus les places.

4. Arrangement des planches sur les places, & la maniere dont le leveur tourne les endroits les uns sur les autres de la main gauche. Il saisit la planche 1. de la droite, la planche 3. par le milieu des longs côtés, & du même tems il les renverse sur les planches 2. & 4. Il prend ensemble les deux planches 1. & 2. dont les endroits se touchent, & les pose ainsi ensemble sur les planches 3. & 4. en sorte que les envers de ces paquets se touchent. Il continue ainsi à renverser & à empiler les planches 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. ce qui forme cinq paquets particuliers qu’il empile les uns sur les autres sur celui du milieu 9. 10. 11. 12. ce qui forme une brassée composée de vingt planches.

5. Plan & profil de la batte dont l’ouvrier (fig. 1.) se sert pour battre & dresser en trois ou quatre coups les quarrés dont on fait les carreaux. Cet instrument est d’un bois dur & uni; il a neuf pouces de long, sept de large dans sa plus grande largeur; le manche a cinq ou six pouces.

6. Calibre & carreau de petit moule. a, calibre vû par dessus, du côté de la poignée. b, calibre vû par-dessous, du côté des pointes qui servent à le fixer dans les quarrés de terre glaise, dont le coupeur rogne l’excédent. Les calibres qui sont de bois, sont entourés d’une bande de fer, pour qu’ils ne soient point endommagés par le couteau. c, carreau vû par l’endroit où sont les empreintes des chevilles qui empêchent le calibre de tourner sur le carreau. d, carreau vû par dessous & du côté de l’envers qui est un peu plus petit que l’endroit, les côtés étant coupés un peu obliquement, pour que la jonction des arrêtes supérieures se fasse avec plus d’exactitude.

7. Calibre de carreau de grand moule. A & B, calibre vû par-dessus & par-dessous. C & D, carreau vû par-dessus & par-dessous.

8. Couteau de coupeur. C’est un morceau de lame de faulx, auquel on a adapté un manche; la lame a six pouces de longueur, & trois de large.

9. Plan & profil du batrieau, qui sert à battre la tuile encore flexible, pour la redresser avant de l’arranger en tours pour sécher parfaitement & à l’ombre. On se sert aussi de cet instrument qui a douze ou treize pouces de long, non compris le manche qui en a cinq, & trois ou quatre pouces de large aux extrémités, pour battre la tuile faîtiere, & la plier sur le plioir.

10. Les deux selles du coupeur, qui ont chacune de A en B, dix piés de long, un pié de large, & six pouces d’épaisseur; le dessus est élevé d’environ dix-huit pouces au-dessus du terrein. Sur la premiere sont onze pilles F, D, de vingt carreaux chacune, qui sont entierement achevées; & sur l’autre selle, quatorze pilles de demi-planches ou quarrés C, E, qui, à mesure qu’ils seront rognés, passeront sur l’autre selle. Ces deux pilles ensemble contiennent cinq cens carreaux.

PLANCHE III.
Profils, élévations & plans du fourneau pour cuire la brique, la tuile, & le carreau.

Fig. 1. Coupe suivant la longueur, par la ligne D E A H du plan, (figure 4). H, la voûte. A, la bouche du fourneau d’un pié 8 pouces de large sur