Page:Encyclopedie Methodique - Agriculture, T07, 1821.djvu/476

Cette page n’a pas encore été corrigée
460
FIG FIG


coule souvent. C’est une espèce fort médiocre, soit fraîche, soit seche.

La blavette est oblongue, violette en dehors, rouge en dedans. Elle est excellente, mais très-sujette à couler. Elle demande un terrain gras.

La basnissingue est ronde à son sommet, violette en dehors, rouge en dedans. L’observation précédente lui est applicable.

La barnissote blanche est oblongue, blanche, aplatie au sommet, rougeâtre en dedans. Elle est très-tardive, mais excellente.

Comme les autres arbres, le figuier ne donne de nouvelles variétés que par le semis de ses graines ; or, on n’en sème jamais dans les jardins : donc les variétés précédentes sont toutes dues à la dissémination des graines dans les campagnes par les oiseaux. Il est probable que si quelqu’un, dans les environs de Marseille, s’occupoit de faire des semis dans un bon terrain, avec les soins convenables, on obtiendroit des variétés nouvelles encore plus perfectionnées ; mais le jardinage est fort peu en faveur dans les pays chauds.

Cependant j’observe que pour avoir de nouvelles variétés dignes d’être préférées, il faut semer des graines des meilleurs fruits ; or, ces graines sont fort rares dans les fruits juteux & sucrés : aussi sont-ce des figues sèches, c’est-à -dire, immangeables, qui donnent le plus souvent naissance aux variétés spontanément semées par les oiseaux.

C’est par rejerons, par marcottes, par boutures que se multiplie généralement le figuier cultivé. On peut aussi, & même fort avantageusement, le.faire par racines.

Les rejetons, qui font presque toujours très-nombreux autour des vieux pieds, se lèvent au printemps & se mettent ordinairement de suite en place ; s’ils étoient trop petits & qu’on voulût les former en arbre, on pourroit les planter à trois pieds de distance, en pépinière, & les traiter comme les autres arbres fruitiers, c’est-à-dire, les réceper la seconde année, les mettre sur un brin la troisième, & les tailler en crochet la quatrième, époque où ils devront avoir quatre à cinq pieds de hauteur.

Les marcottes se font au printemps avec des branches de la pousse précédente ; elles s’enracinent toujours dans Tannée & peuvent être levées au printemps suivant.

Dans les pépinières on a des vieux pieds de figuier coupés rez-terré, dont routes les pousses de l’année précédente sont couchées chaque printemps.

Il est des cas où on est obligé de faire des marcottes en l’air pour multiplier le figuier, c’est-à-dire, de faire passer un de ses rameaux dans un cornet de plomb, ou dans un pot, à cet effet fendu sur le côté, ou percé au fond, plein de terre, qu’on arrose très-souvent.

On ne doit pratiquer les boutures que quand on désire transporter au loin une variété, parce que devant être faite avec du bois de deux & même de trois ans, on peut reculer en hiver d’un mois, & en été de 15 jours le moment de les mettre en terre. Ces boutures, dans les cas rares, doivent être placées dans des pots sur couches à chassis, &, dans les cas ordinaires, dans un endroit ombragé ou dans une terre fraîche. Elles s’enracinent dans l’année ou périssent. On peut les lever pour les mettre en place, dès la seconde année.

Je recommande de prendre des vieux bois pour ces boutures, parce que le bois de l’année est presque tout moelle & se dessèche très-rapidement.

On ne doit point laisser porter de fruit aux jeunes figuiers, parce que ces fruits s’empareroient, pour leur évolution, d’une partie de la séve qu’on doit désirer voir employer à l’augmentation en grosseur & en Iongueur de la tige.

La greffe s’emploie aussi, mais rarement, à raison de la facilité des autres moyens, pour multiplier le figuier : ce sont celles en sifflet & en écusson qu’on préfère. A raison de I’abondance de sa moelle, celle en fente est fort incertaine.

Les terres légères sont celles qui conviennent le mieux au figuier. Ses fruits deviennent meilleurs dans celles qui sont seches & chaudes, & plus gros dans celles qui sont fraîches & ombragées. Les expositions au levant & au midi sont celles où il prospère le mieux, il aime le voisinage des eaux courantes, les arrosemens pendant les chaleurs.

Je vais parler desfigueries (c’est le nom des plantations de figuiers), d’abord des pays chauds, ensuite des pays froids.

L’économie détermine presque toujours la plantation des figuiers dans des trous ; cependant, il seroit bien plus avantageux de préférer la faire dans un terrain défoncé & fortement fumé dans toute son étendue, ou au moins défoncé par tranchées de deux à trois pieds de large.

Le plus souvent, les figuiers sont dispersés çà & là dans les jardins, les cours, les environs des villages, même au milieu des champs, pour les faire jouir des rayons du soleil dans toute Ia plénitude possible, quoiqu’il fût avantageux, sous quelques rapports, de les réunir en quinconce, en les espaçant d'une quinzaine de pieds.

En plantant les figuiers, on doit faire attention à ne pas trop enterrer les racines, car elles aiment la chaleur & l’air. Comme leur végétation de la première année influe sur celle des années suivantes, peût-être-même de toute leur vie, on ne doit pas craindre de faire la dépense de les arroser pendant les chaleurs.

On est dans l’usage, aux environs de Marseille, de planter un figuier sauvage au milieu des autres, sous le nom de figuier mâle ; mais quoiqu’il soit vrai que ce figuier soit plus fécondant que les autres, il ne paroît pas qu’il ait une influence réelle sur le produit des récoltes.

Souvent il est utile de réceper les figuiers la se-