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CER CHA

vent on le place dans les jardins paysagers. Les fortes gelées le frappent plus ou moins, mais ne font jamais périr ses racines. Une terre forte & humide, une exposition septentrionale, sont ce qu’il demande. On le multiplie le plus habituellement de marcottes, mais comme il donne assez souvent de bonnes graines, on doit employer ce moyen comme le meilleur.

Les fleurs & les feuilles de cet arbrisseau ont le goût & l’odeur des amandes amères, & servent à les donner au lait & à quelques autres alimens ; mais il a été constaté que le principe de ce goût & de cette odeur, aujourd’hui reconnu le même que celui du bleu de Prusse, est un violent poison. En conséquence, il ne faut en faire usage qu’avec la plus grande modération. Il est défendu de vendre de l’huile essentielle retirée de cette plante, & connue sous le nom d’essence d’amande amère.

Le Cerisier azarero, ou cerisier de Portugal, ou laurier de Portugal, conserve également ses feuilles pendant l’hiver, s’élève à peu près à la même hauteur, demande la même terre & la même exposition, se place dans les lieux analogues, & se multiplie par de semblables moyens, & de plus par boutures. Il craint également les gelées. Je ne connois pas les usages de son bois & de ses feuilles.

Cerisier nain. Le Chèvre-feuille des Alpes porte ce nom dans quelques lieux.

Cerisier à côte. Le Jamboisier uniflore porte ce nom à Saint-Domingue.

Cerisier faux de la Chine. C’est le Litsé.

Cerisier de Trébisonde. Nom vulgaire du Laurier-cerise.

CEROPHORE. Cemphora. Genre de plantes établi aux dépens des Hydnes.

CERTEAU. Variété de Poirier qui se cultive aux environs de Nancy pour faire sécher ses fruits ou les mettre en compote. Comme il fleurit tard, il est toujours très-chargé.

CERVANTESE. Cervantesia. Genre de plantes de la pentandrie monogynie & de la famille des thymelées, qui est composé par deux arbrisseaux du Pérou que nous ne cultivons pas dans nos jardins.

CERVICINE. Cervicina. Petite plante originaire d’Egypte, qui constitue un genre dans la triandrie monogynie.

Nous ne la cultivons pas en Europe.

CESERON. Le Chiche porte ce nom dans quelques cantons.

CETRAIRE. Cetraria. Genre de la famille des lichens. II a pour type le Lichen d’Islande, & rentre dans ceux appelés Physicie, Borrère, Ramaline & Dufourée.

CHABLIS. On donne ce nom, dans le langage forestier, aux arbres dehaute futaie & aux baliveaux que les vents ont renversés, & qui doivent être marqués & vendus à l’enchère après des formalités particulières.

II semble que les arbres venus de graines, & en conséquence pourvus d’un pivot, devroient avoir tous les moyens pour résister aux vents, & c’est ce qui a presque toujours lieu pour ceux qui sont isolés sur les montagnes ou au milieu des plaines ; mais ceux qui ont crû en massif dans les forêts ont toujours les racines dans un sol frais, & par suite sont d’un côté moins grosses & plus superficielles, & par conséquent plus exposées à périr lorsque la coupe du bois rend la sécheresse à la terre ; de l’autre, la coupe détermine, la première année, un plus grand développement de feuilles, ce qui donne plus de prise au vent. Aussi n’est-il point de coupe dans les bois en plaine ou fur des sommets, qui n’offre des baliveaux d’un âge & de deux âges, arrachés ou cassés pendant l’été de l’année où elle a été effectuée. Il y en a d’autant moins que le sol est plus profond & de meilleure nature.

Le nombre des chablis est moindre les années suivantes, & même il ne s’en voit plus jusqu’à la prochaine coupe, où lesmêmes causes en produisent encore.

La coupe des bois, en petites parties isolées & entourées de taillis ou de futaies, est le seul moyen efficace à opposer à la chute des baliveaux, parce que les arbres voisins les garantissent des vents violens & empêchent le sol d’être autant desséché, soit par ces mêmes vents, soit par le soleil. Je voudrois donc qu’au lieu de donner aux ventes une forme carrée & une largeur d’un arpent & plus, on les établît en parallélogrammes dirigés du levant au couchant (dans le nord de la France, du sud-est au nord-ouest, à cause des vents dominans, qui sont ceux du sud-ouest), & ayant au plus cinquante toises de large, les grands bois restant toujours du côté du midi.

Mais il est une autre cause de chablis qui, quoique rentrant dans celle-ci & agissant en même temps qu’elle, doit être distinguée, parce qu’elle se porte presqu’exclusivement sur les baliveaux les plus anciens, qui-sont couronnés, & qui eussent dû, par conséquent, être abattus à la coupe précédente. Cette cause est la pourriture des racines, pourriture toujours en concordance avec celle des branches. Voyez Couronnement.

Cette pourriture des racines se développe d’autant plus tôt dans les arbres, qu’ils se trouvent dans un plus mauvais terrain & qu’ils sont plus affamés par l’abondance des arbres de la même espèce qui les entourent.

J’étois surpris, les premières fois que je me trouvai dans les forêts encore vierges de l’Amérique, de ne voir dans tous les endroits où la terre n’étoit pas de première qualité, que des chênes de moins d’un pied de diamètre, & dont le bois

Dict. des Arbres & Arbustes.K k