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JMAlïSILÉACÉKS.

MARSOUIN.

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ensuite un magnifique palais. Cette compagnie s’ouvrit en 1714. Six professeurs donnent des leçons réglées. 11y a un riche cabinet et une telle imprimerie. Se souvenant dc ses malheurs, Marsigli fit établir un tronc dans la chapelle de son institut, pour le rachat des chrétiens et principalement de ses compatriotes esclaves en Turquie. On a de lui 1° Essai physique de l’histoire de la mtr, traduit en français par Leclerc, et publiée à Amsterdam, en 1723, in-fol., avec 40 pl. ; 2° Danubius Pannonico-Mysicus, observationibus geographicis, physicis, astronomicis, hydrographicis, historien phy-

sicis perlustratus,

en 6 vol. in-fol. C est la description du Danube, depuis la montagne de ^alenberg, en Autriche,

jusqu’au confluent de la rivière Jantra, dans la Bulgarie, ouvrage curieux et cher, mais qui renferme bien des hors d’oeuvres et des inutilités ; on y a donné peut-être plus à l’ostentation,

à la parade scientifique, qu’aux connaissances vraiment utiles et agréables. 11 a été traduit en français et imprimé à La Haye, 1744, 6 vol. in-fol. 3° De potione asiatica (café), Venise, 1083, in-i2 ; 4° De’fungorum generatione, Rome, 1704, in-fol.,

1732, en français et en italien, curieux et intéressant ; S0 Traité du Bosphore, in-4o 5° Etat des forces ottomanes, in-fol., qu’il composa en italien, et qu’il dédia, en 1661, à lareine Christine de Suède. Fontenelle a fait l’éloge de ce savant, imprimé dans les Mémoires de l’Académie des sciences, année 1730 (Voy. les Mémoires sur la vie de M. le comte de Marsigli, par L. D. C. H. D., Zurich, 1741, in-8o, et les Mémoires de Nicéron, tome 26, qui porte ses ouvrages au nombre de 20).

marsile,

ou Marsille, ou Marcile de Padoue, surnommé Menandrin, fut recteur de l’université de Paris, dans laquelle il avait étudié et professé la théologie en 1312. On a de lui plusieurs ouvrages sur les droits du sacerdoce et de l’empire ; mais, en voulant défendre les empereurs contre les entreprises des papes, il tombe dans l’extrémité opposée. Il est le premier qui, sans désavouer expressément la puissance ecclésiastique, entreprit de la ruiner, par un système qui l’enlevait des mains des premiers pasteurs. Il enseigna dans son livre intitulé Defcnsor pacis (car c’est toujours au nom de la paix que les ennemis de l’Eglise lui déclarentla guerre), qu’en tout genre de gouvernement, la souveraineté appartenait à la nation que le peuple chrétien avait seul la juridiction ecclésiastique en propriété que, par conséquent, il avait seul le droit de faire des lois, de les modifier, de les interpréter, d’en dispenser, d’en punir l’infraction

d’instituer des chefs

pour exercer la souveraineté en son nom, de les juger et de les déposer, même le souverain pontife ; que le peuple avait confié la juridiction spirituelle au magistrat politique, s’il était fidèle ; que les pontifes la recevaient du magistrat, mais que, si le magistrat était infidèle, le peuple la conférait iminédiatcmentaux pontifes mêmes ; que ceux-ci ne l’exerçaient jamais qu’avec subordination

à l’égard du prince et du

peuple, et qu’ils n’avaient, par leur institution, que le pouvoir de l’ordre, avec une simple autorité de direction et de conseil, sans aucun droit de juridiction dans le gouvernement ecclésiastique, telle que serait l’autorité d’un médecin ou d’un jurisconsulte sur les objets de leur profession. Ce monstrueux système était trop favorable aux hérétiques pour ne pas trouver des partisans. Le moyen le plus sûr d’accréditer l’erreur est de détruire, s’il est possible, l’autoTité qui la proscrit. Aussi tous les sectaires qui sont venus après Marsile ont-ils adopté la même doctrine, non-seulement contre l’Eglise, mais encore contre le prince. Mais jamais cette erreur n’a fait plus de progrès que dans le xvin° siècle, où, chez toutes les nations, des compilateurs ont entassé des TO’lumes, pour faire de la hiérarchie un chaos politique et une véritable anarchie. Outre le Defensor pacis on a de Marsile de Translatione imperii romani ; un traité de Jurisdictione imperiali in causis rnatrimonialibus in-folio. Mar-

sile, se mêlant de tout, avait aussi exercé la médecine. Il mourut en 1328.

wahsileacées

Marsileacece (bot.), syn. rhizoearpées

famille de plantes cryptogames, à tiges rampantes, qui habitent le fond des eaux peu profondes produisent en même temps des racines adventives et des feuilles dressées réduites à un simple filet cylindrique et filiforme dans la pilulaire (pihtlaria), formées probablement par un pétiole dépourvu de limbe, portant au contraire dans les marsilia deux paires de folioles disposées en croix, flottant à la surface de l’eau, ou s’élevant hors de ce liquide. Ces folioles cunéiformes sont parcourues par des nervures fines et dichotomes. Les feuilles présentent un caractère fort remarquable, c’est la faculté que possèdent les folioles de se relever et de s’appliquer par paires l’une contre l’autre pendant la nuit, comme chez certaines légumineuses. Les organes de lareproduction sont contenus dansdesconceptacles,spériquesdans

la pilulaire,compri-

més latéralement dans les marsiléa, portés tantôt sur la base des pétiolesdes feuilles, tantôt sur des pédicellcs propres. Leur paroi est épaisse et coriace elle se divise en plusieurs valves (quatre dans la pilulaire) ou loges, dont chacune contient deux sortes d’organes fixés sur un placenta saillant ; les uns, placés dans la partie inférieure, sont de petits sacs avoïdes, formés d’une membrane très tenue, remplis d’une substance gélatineuse qui se gonfle par l’absorption de l’eau après la déhiscence des conceptacles ; au centre, se trouve un corps unique elliptique rcntlé au sommet, formé d’une enveloppe crustacée, jaunâtre, lisse, contenant dans son intérieur une cellule très mince remplie de fécule c’est l’embryon qui germe et se développe dans l’eau ce sont des séminules analogues à celles des fougères. Vers la partie supérieure des mêmes loges des conceptacles, sont des sacs membraneux, claviformes, contenant au milieu d’un liquide gélatineux plusieurs corps sphériques jaunàtres qui s’échappent de ses sacs par la rupturc’de la membrane qui les forme. On les regarde généralement comme les organes màles. Le genre Pilularia ne renferme qu’une seule espèce ; mais le genre massiléa comprend de nombreuses espèces répandues sur tout le globe, particulièrement dans les régions intertropicales, J. P.

marsollikii

(Jacques) né à Paris en 16i7, prit l’habit de chanoine régulier de Sainte-Geneviève. 11 fut envoyé à Usez pour rétablir le bon ordre dans le chapitre de cette ville, pour lors régulier. Marsollier

s’y fixa et en fut prévôt,

dignité dont il se démit. On travaillait alors à séculariser la cathédrale d’Usez ; mais cette affaire n’ayant pas été terminée dansce temps-là, Marsollier fut fait archidiacre. Il mourut dans cette ville, en 1724, après avoir publié plusieurs histoires qu’on lit avec plaisir. Son style est en général assez coulant. Quoiqu’il emploie quelquefois des expressions trop familières et même basses, il est pourtant facile de sentir qu’il cherche l’ornement. Il y a un air trop oratoire dans la plupart de ses discours extrêmement long dans ses récits, il ne les finit qu’à regret, et y mêle souvent des circonstances minutieuses. Ses digressions sont fréquentes et prolixes. Ses portraits ont une espèce de difformité ennuyeuse, et plus de vérité que de finesse. Il a encore le défaut d’annoncer fréquemment ce qu’il doit dire dans la suite de son histoire ces annonces interrompent la narration

et empêchent le

plaisir de la surprise. On a de lui VUistoire du cardinal Ximcnès, 1603, 2 vol. in-12, réimprimée plusieurs fois depuis Histoire de Henri VII, roi d’Angleterre, réimprimée en 1727, 2 vol. in-12. C’est le chef-d’œuvre de l’auteur ; Histoire de l’inquisition et de son origine, in-12, 1693. Cette histoire, quoique incomplète, est plus digne de foi que celle publiée par Llorentc ; la l’ie de saint François de Sales, en 2 vol. in-12. Elle a été réimprimée plusieurs fois, et traduite en italien par l’abbé Salvini la Vie de madame de Chantai 2 vol. in-12 la Vie de dom Rancé, abbé et réformateur de la Trappe, 1703, 2 vol. in-12. La vérité n’a pas toujours conduit la plume de Marsollier, comme dom Gervaise le démontre dans un jugement critique, etc.,

imprimé à Troyes

en 1744, in-12 Entretien sur plusieurs devoirs de la vie civile, in-12, 1713. Samoraleest verbeuse ; Y Histoire de Henri de la Tour d’Auvergne, duc de Bouillon, en 3 vol. in-12, peu estimée ; une Apologie d’Erasme, in-12, qui a souffert des contradictions ; flistoire del’ origine des dîmes et autres biens temporels de l’Eglise, Paris, 1589, in-12 . C’est le moins commun de tous les ouvrages de Marsollicr, homme savant et laborieux, mais dont la manière de voir avait quelque chose de paradoxal, et dont le jugement ne paraissait pas toujours dirigé par des principes bien fermement établis. On dirait quelquefois qu’il cherche plutôt à se distinguer qu’à dire le vrai. Dans son Histoire de l’inquisition, il n’a pas fait diffi-

culté de copier le protestant et socinien Limborch ; et, dans son Apologie d’Erasme, il est de si bonne composition qu’il aurait presque lui-même besoin d’apologie. MARSOLLIER DES vive xi EUES( Benoit- Joseph) auteur dramatique, né à Paris en 1730, mort à Versailles en 1817, donna, dès 1774, son premier opéra-comique, qui fut suivi de quelques comédies en prose pour le théâtre dit Italien, et d’un grand nombre d’autres pièces à ariettes, dont la plupart sont encore représentées aujourd’hui.

MARSOUIN, s. m., cétacé du genre des dauphins, mais à