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IVJAURON.

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ma US.

tions pastorales, celle du moins de la prédication, et, pendant quelque temps, il fut attaché au ministère des relations extérieures, puis au bureau de traduction de l’agence nationale des lois. Lorsqu’il eut repris l’entier exercice de son ministère, il présenta en 1802 un projet pour l’organisation du culte protestant quoique ce projet ne fut point adopté, il n’en est pas moins vrai que Marron eit une grande part à la loi du 18 germinal, et par conséquent à la formation du consistoire dont il fut nommé Ic président il fut en même temps pasteur du temple établi à l’Oratoire. Marron s’était de bonne heure livré à la poésie latine lorsqu’il était encore étudiant, il fit dans cette langue une Elégie en l’honneur d’un homme distingué par son mérite, depuis grand pensionnaire de Hollande, M. de Blciswyck, qui venait d’être nommé curateur de l’université de Leyde. Cette pièce fut traduite en vers grecs, par un Macédonien nommé T. Zechani, alors étudiant dans la même université, elle fut réimprimée dans les deux langues. Depuis cette époque Marron continua de cultiver les muses latines et françaises, et ses poésies, dans la première de ces langues formeraient un recueil considérable. 11 eut soin d’encenser l’idole du jour ; et, à chaque événement un peu remarquable du règne de Bonaparte, des vers latins venaient célébrer la gloire du héros ; c’est sans doute ce qui lui valut la croix de la légion d’Honneur. A l’époque de la restauration,

il fit aussi des vers

pour les Bourbons : une élégie latine en leur honneur, composée en 1814, est, suivant le jugement de quelques critiques, ce qu’il a fait de mieux dans ce genre. Le pasteur Marron trouva moyen d’avoir quelque crédit pour presque tous les ministres qui se sont succédé depuis le retour de la famille royale ainsi il servit puissamment les intérèts de ses coreligionnaires sous l’abbé de Montesquiou, sous M. Decaze et à d’autres époques encore ; il devait surtout cette influence à M. Guizot, protestant comme lui, longtemps conseiller d’état et ministre déjà deux fois depuis la révolution de juillet. Un conseil fut créé auprès du ministère de l’intérieur, dans l’intérêt du protestantisme. Le pasteur Marron prit part à la réunion des luthériens et des calvinistes, qui se fit en 1817 dans le temple des Billettes. Sous un pasteur aussi tolérant, ou du moins qui comprenait le christianisme d’une manière très large

une pareille fusion

devait se faire sans peine, car il était peu touché par quelques différences dans les croyances religieuses. Le pasteur Marron est mort le 31 juillet 1832, à l’âge de 78 ans, d’une attaque de choléra-morbus survenue à la suite d’une chute qu’il avait faite précédemment. 11nous reste à apprécier dans Marron l’homme, le pasteur et l’écrivain son caractère particulier se dessine nettement

on ne peut lui refuser beau-

coup d’adresse, et dans les circonstances difficiles de l’habileté, de la prudence, quelquefois cependant, de l’indécision il avait plus de réputation au dehors que parmi les siens, et plusieurs de ses

collègues en parlaient avec assez peu d’estime ils lui reprochaient un mariage peu séant (il avait épousé sa domestique) ; ils l’accusaient de n’ètre pas étranger a l’esprit d’intrigue, et d’avoir la manie de faire parler de lui dans les journaux ; il avait en effet à sa disposition toutes les trompettes de la renommée. Commepasteur, nous connaissons moins Marron, ses opinions n’étaient point fixes, et nous ne saurions présenter son système théologique ; mais les protestants de France lui doivent beaucoup de reconnaissance pour les services que leur rendit, pendant longtemps d’une manière gratuite, le fondateur de l’église réformée de Paris. Notre tache sera plus facile et plus agréable, en ne considérant Marron que comme écrivain quoiqu’il ne fut pas un homme de génie, et qu’aucun grand ouvrage ne soit sorti de sa plume, nous devons dire, pour rendre hommage à la vérité, que la littérature et notamment les lettres -classiques perdent en lui un homme plein de goût, un poète gracieux et élégant, ctun savant d’une érudition très variée. 11a fait imprimer plusieurs Discours ou fragments de discours, qu’il prononça dans les diverses circonstances solennelles qui se sont présentées pendant la longue durée de son ministère. Collaborateur de quelques journaux littéraires, tels que le Journal encyclopédique, la Revue encyclopédique, le Magasin encyclopédique, il a aussi fourni de nombreux articles à la Biographie universelle, surtout pour la poésie latine et pour l’histoire littéraire de la Hollande ; la Galerie française le comptait parmi ses rédacteurs. Mirabeau se l’était associé pour sa Philippique aux Balaves, sur le Stathouder. Marron était membre de plusieurs corporations savantes, telles que l’institut de Hollande, les sociétés de Harlem, de Leyde, Gromirgue, les sociétés royales et académiques des sciences de Londres, l’Athénée des Arts de Paris, etc. mauon,onne,

adj., il se dit dans plusieurs colonies, d’un nègre qui s’est enfui dans les bois pour y vivre en liberté. On le dit aussi des animaux qui, de domestiques, sont devenus sauvages. 11se dit aussi de celui qui exerce sans titre, l’état d’agent de change, de courtier. 11 s’emploie aussi substantivement.

aiAHRONMEB d’inde (bot.), nom vulgaire de VJEsculus hippocastanum

Lin. Ce bel arbre est aujourd’hui répandu

dans presque toute l’Europe ; on le regarde comme originaire des montagnes situées dans le nord de l’Inde ; ce ne fut qu’en 1610, que Bachelier le rapporta de Constantinople. C’est un arbre de très haute taille, dont le tronc est droit ; la cime est conique, ses bourgeons sont très gros ; leurs écailles sont chargées à l’intérieur d’un duvet épais, et à l’extérieur d’une matière glutineuse abondante, qui donne un abri aux jeunes pousses, ce qui leur permet de resister aux plus grands froids. Les feuilles sont grandes, digitées, à sept folioles en coin à leur base, élargies à leur partie supérieure, aiguës au sommet, dentées à leur bord les fleurs se montrent vers la fin d’avril ou en mai ; elles sont blanches avec des taches rouges et forment des thyrscs élégants ; elles ont 5 pétales et 7 étamines déjetées vers le bas et redressées à leur extrémité. Ovaireà31oges renfermant chacune 2 ovules ; tout le monde connait le fruit qui succède à ces fleurs ; il ne contient que 2-4 graines très grosses, par suite de l’avortement d’une partie des ovules ; leur test est d’une belle couleur d’acajou, et marqué d’un hile très large, plus pàle que le reste. Le maronnier d’Inde se place par son port élégant, la beauté de son feuillage et l’abondance de ses fleurs, au premier rang des arbres d’agrément. Son bois blanc et mou ne peut guère servir qu’au chauffage ; son écorce amère, renferme une substance alcaline particulière, Vesculine (C8 H9O5). On l’utilise pour le tannage et pour la teinture en jaune ; cette substance est faiblement fébrifuge et vermifuge. On a également cherché à utiliser les graines du marronnier, en dépouillant sa fécule de son amertume, et M. Merat qui a fait des essais à ce sujet a obtenu une fécule, qui, dit-il, l’emporte même sur la fécule de pomme de terre cependant jusqu’à ce jour ces essais n’ont pas amené de résultats positifs. En Turquie on les broie et on en fait manger la farine aux chevaux, d’où le nom dîhippocastane (châtaigne de cheval), qu’on lui donne dans nos départements méridionaux. J. P.

MAUBTJBE, marrubium (bot.), genre de la famille des labiées de la didynamie gymnospermic de Linné. Ce genre renferme des plantes vivaces qui croissent naturellement dans les parties moyennes de l’Europe, dans la région méditerranéenne et dans l’Asie tempérée. Elles sont généralement revêtues de poils nombreux qui les font paraître cotonneuses leurs feuilles sont opposées, rugueuses, souvent incisées. Les fleurs sont réunies en faux verticilles multiflores à l’aisselle de feuilles florales semblables à celles que porte le reste de la tige ; elles sont de plus accompagnées de petites bractées plus courtes que le calice elles ont pour caractères un calice tubuleux, marqué de 5-10 nervures, terminé par 5-fO dents aiguës, égales entre elles, une corolle bilabiée à lèvre supérieure dressée, étroite entière ou bifide, dont l’inférieure est étalée, divisée en trois lobes, le médian plus large et échancré ; 4 étamines ne dépassant pas le tube de la corolle un style divisé à son sommet en deux branches courtes et obtuses. On a partagé les marrubes en deux sous-genres, les marrubium à lèvre supérieure échancrée ou bifide, à feuilles le plus souvent crénelées, etles lagopsis à lèvre supérieure entière et à feuilles inaséespinnatifides. Nous ne citerons que le marubium commun (M. vulgare), qui appartient à la première division. C’est une plante commune lclongdoschemins, dans les lieux incultes, etc., dont la tige est droite, tétragone, très velue, à feuilles ovales, rugueuses, crénelées. Les fleurs sont petites blanches, nombreuses. Toute la plante répand une odeur forte, aromatique, mais désagréable ; leur saveur est amère, chaude, un peu àcre, elle renferme une huile essentielle, un principe amer, et à ce qu’il parait de l’acide gallique. On remploie comme stimulant, et comme elle facilite l’expectoration, elle est usitée à la fin des catarrhes et des péripneumonics.

On l’a également conseillée

comme stomachique.

J. P.

mars, s. m., une des planètes. Mars dans l’ancienne nomenclature chimique, signifiait le fer, et l’on donnait le nom de Mars, à tous les médicaments dans lesquels il entre du fer. Mars, signifie aussi le troisième des mois de l’année