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MALAIS.

MALAIS.

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douze mille onces d’or de lavage que recueillent annuellement les Malais de Padang et de Menang-Kabou. Cette dernière localité produit aussi un minerai, dont on fait le meilleur acier connu. Les environs de Palembang fournissent des quantités considérables d’étain enfin on rencontre, dans la région montagneuse, le cuivre, le fer, l’arsenic, le soufre, le salpètre, des marbres, et des granits, de la houille, le nappai, le pétrole. Ajoutons que, le long de sa côte se dresse le rocher insulaire de Poulo-Pisang, masse

énorme d’un cristal de roche d’une merveilleuse beauté, et que le corail hérisse de rescifs le pourtour de ses rivages. Parmi les animaux qu’on y remarque, nous citerons l’éléphant, le rhinocéros, l’hippopotame, le tigre, l’ours, l’antilope, le sanglier, le daim, la civette, la loutre, l’orang-outang et des myriades de singes, le crocodile, mille espèce de reptiles et d’oiseaux, et enfin d’innombrables insectes, animaux les plus importuns, si non les plus dangereux des habitants. L’ile de Sumatra sur laquelle les hollandais ont, depuis longtemps établi leur domination, se divise naturellement, quant à sa population, en deux parties la partie hollandaise, comprenant à peu près toutes les terres situées au sud de la ligne, et la partie indépendante, entre l’équateur et l’extrémité septentrionale de l’ile. La partie indépendante comprend, elle-mème, un certain nombre de petits états ou pachaliks, relevant tous plus ou moins directement de trois principaux gouvernements ou royaumes, savoir le royaume d’Achcm, le royaume, de Siak, aBaltak. Le sultan d’Achein a été longtemps l’un des souverains les puissants de la Malaisie. Son empire s’étendait non seulement sur la plus grande partie de l’ile, mais encore sur un grand nombre des iles voisines, et sur presque toute l’étendue de la péninsule de Malacca. 11 faisait un commerce considérable, et ses navires qu’un ne porte pas à moins de cinq cents, visitaient les ports du Japon et de l’Arabie. Aujourd’hui son autorité ne s’étend pas au-delà d’un rayon assez étroit autour de sa capitale, située à la pointe septentrionale de Sumatra. La ville d’Achem qui a subi elle-même le contre-coup de cet état de choses, a vu également diminuer sa richesse et son importance. Sa population qui s’élevait autrefois à 40,000 habitants s’est graduellement réduite à 15 ou 18,000. Disséminées sur une vaste étendue de terrain et pai mi des bouquets de bois et des touffes de verdure qui les dérobent à la vue, ses 8,000 maisons de bambous ressemblent plutôt à un camp planté dans une forêt qu’à une ville populeuse. Ses habitants se livrent à la pèche, à la fabrication des étoffes de soie et de coton. On y remarque une fonderie de canons fort renommée dans ces parages, l’edir, ville maritime, Télesan -coway et Moukki sont, après la capitale, les villes les plus importantes du royaume. Le royaume de Siak, depuis que tous les chefs de bourgades sont parvenus à s’y rendre indépendants,

est plutôt une

agglomération de petites principautés qu’un état régulier. Situe sur la côte orientale de l’ite, il comprend, en majeure partie une population maritime qui pratique la piraterie avec toute l’audace et toute la cruauté qui la distinguent dans ces régions. Le commerce régulier y est néanmoins assez actif. Siak la capitale nominale n’a pas plus de 3,000 habitants. Le Battak sur la côte occidentale, occupe un pays qui n’est, à vrai dire, qu’une immense et sauvage forèt répandue dans les gorges et sur les flancs des montagnes. On n’a que des notions fort incertaines sur ce peuple qui parait former une espèce de confédération assez mat définie, reconnaissant pour chef un prince ou pacha dont la résidence est sur les bords du lac de Tuba, au cœur des montagnes. Les Battas, dont on porte le nombre à deux millions, offrent dans leur caractère et dans leurs usages, des particularités remarquables. Actifs, intelligents, hospitaliers, ils ont depuis longtemps secoué l’ignorance si générale encore parmi les autres naturels. Versés dans la science de la lecture et de l’écriture, ils se sont créé fin alphabet qui leur est propre, et dont les caractères se lient de gauche a droite. Ils emploient pour leurs livres un papier fait d’éeorec d’arbre préparée à cet elTet. Mais l’anthropophagie est restée chez eux un goût ou plutôt une institution nationale. En effet, avec quelques délices qu’ils paraissent savourer cet horrible aliment, ils ne mangent cependant que les prisonniers de guerre, ou certains criminels que la loi condamine à être mangés vifs. Rien n’égale l’affreux tableau qu’on noustracedecesscènes

où desccntainesd’honirnes,

exci-

tés j’iir une atroce appétit se réunissent autourdu patient attaché à un arbre, et coupent tour il tour quelque partie de son corps qu’il dévorent toute sanglante, jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un squelette décharné.–

Lapante hollandaise de l’île

de Sumatra présente aussi trois principales divisions. Le gouvernement de Padang, qui a pris le nom de sa capitale et de la rivière qui la traverse, forme l’extrémité septentrionale des possessions. Bien que fondée aux xvne siècle par les hollandais, la ville de Padang n’a jamais réuni plus de 10à 12,000 habitants. Elle estla résidence du gouverneur ; son ressort s’étend jusqu’au port de Xatal au nord et jusqu’à Bencoulen au sud.

Le Menang-Kabou, a tiré son nom du puissant empire dont il occupe la place et de sa capitale aujourd’hui bien déchue, bien qu’elle soit restée le chef-lieu de la province hollandaise. Très peu d’européens s’y sont établis ; les indigènes excellent dans la fabrication de certains objets de luxe en filagrane d’or et d’argent. La recherche de l’or, qui abonde sur presque toute la surface du pays, est la principale occupation des habitants.

Le royaume de Palembang, à

l’extrémité méridionale de l’ile, est ta plus récente conquête des hollandais qui ne lui ont imposé leur suzeraineté qu’en 1821. Sa capitale, bâtie sur le Mousi, compte environ 2 ;>,000 habitants, Chinois, Siamois, Malais ou Javanais. Le sol de cette province parait être le plus fertile del’ile entière ; mais c’est à peine si les habitants se donnent la peine de recueillir quelques-unes des productions qu’il offre sans culture. Le sultan passe sa vie dans les mollesses du harem ; les prêtres mahométans monopolisent le commerce, et donnent l’exemple de la plus cynique improbité ; la justice et la loyauté sont des mots vides de sens ; pour tout dire en un mot, la filouterie y est légalement reconnue, et fait l’objet d’une corporation sous la protection de l’autorité. Autour de Sumatra se groupentuncertain

nombre de petites iles qui en sont comme des dépendances, et dont quelques-unes appartiennent aux hol-

landais. 11 nous suffira de nommer les principales. L’ile liahi ou du Cachem qui a vingt lieues de tour ; les Banjak ; Nias qui compte 200,000 habitants toujours en guerre les uns contre les autres pour alimenter leur commerce d’esclaves, et dont les femmes passent pour les plus belles de toute la Malaisie ; Mentao ou Batu ; Si-Birou ; Si-Baraou lîonnc-Fortune Poggy et Nassau, la Cythère de la Malaisie ; Engano ou trompeuse, do :t les habitants n’ont jamais connu l’usage d’aucun vêtement, et se construisent, entre les branches des arbres, les nids où ils établissent leur demeure ; Billitown célèbre par ses mines de fer et l’intrépidité de ses pirates ; Branca où l’on recueille chaque année 40,000 quintaux d’étain de lavage ; Lingan et les Bintang occupées par des Malais indépendants ; Koupat-Way, etc. Les Sumatricns sont beaucoup moins avancés dans la civilisation que ne pourraient le faire supposer l’ancienneté de leurs relations avec les Européens et leur voisinage de la Chine. Leur industrie ne va guère au-delà des ouvrages en or qu’ils exécutent assez habilement. La chasse est leur occupation favorite et leur principale ressource ; le jeu dont ils poussent la passion jusqu’à la frénésie, est leur penchant le plus remarquable. La femme est citez eux tout à la fois une esclave et une bc.te de somme ; c’est à elle que sont dévolus les plus durs travaux, et il dépend de la volonté de son maitre de lui infliger les plus cruels châtiments.

-Java, séparée de Sumatra par le détroit

de la Sonde, bien que moins étendue que celle-ci, a été de tout temps regardée comme l’île principale de laMalaisic, elle est la plus importante possession des Européens dans le monde maritime. Sa plus grande longueur, d’orient en occident est de 245 lieues, sa largeur de 30 à 50, sa superficie de U,70O lieues. Elle est située entre les 102° 30’ et 1 12°de longitude orientale, et lesG’° et 8° 30’ de latitude méridionale. Comme Sumatra elle est parcourue dans toute sa longueur par une chaine de montagnes remarquables par leur structure abrupte et par les larges plateaux qui en couronnent presque invariablement la cime. C’est une série non interrompue de volcans vomissant périodiquement les uns des flammes, d’autres des laves et des rochers, d’autres de la fumée, d’autres de la houe, ou même encore des masses diluviennes d’eaux chaudes. Six rivières navigables et une infinité de ruisseaux descendent de ses gorges pour se rendre à la mer. Le climat, la nature du sol, les productions végétales naturelles de cette ile ne diffèrent pas sensiblement, en général, de ce que nous avons dit à propos de Sumatra, à ces exceptions près que la chaleur dans les parties fiasses de l’ile s’élève quelquefois à plus de cinquante degrés, et qu’on y trouve, pour tous les genres de culture, des natures de sol d’une admirable fécondité. L’histoire de Java, énigme enfouie dans le sein du passé, a défié jusqu’ici tous les efforts de la science. Nul n’a pu percer encore lu mystère dus siècles qui ont laissé dans cette île des traces si imposantes. Dos ruines de monuments gigantesques,