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AVERTISSEMENT

SUR CETTE NOUVELLE ÉDITION.
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Un écrivain supérieur, qui est en même tempe un homme d’État éminent, a dit, dans une savante dissertation sur les encyclopédies : « Il manque à notre état social quelque chose dont l’absence se fait partout sentir, que tout le monde cherche, souvent même sans le savoir : c’est un état intellectuel qui lui corresponde et le complète. Les révolutions ne changent pas le monde intérieur et moral aussi promptement que le monde extérieur et matériel. On s’enrichit plus vite qu’on ne s’éclaire ; on monte sans grandir à proportion. Il y a maintenant un nombre immense de citoyens honnêtes, influents, importants par leur fortune, leur activité, leur clientèle, et dont l’instruction n’est pas au niveau de leur situation ; qui n’ont pas les lumières de leur influence, ni les principes de leur conduite, ni les croyances de leurs sentiments ; la civilisation intellectuelle, en un mot, est moins avancée que la civilisation sociale. C’est donc de la civilisation intellectuelle qu’il faut seconder les progrès ; il faut se hâter de répandre des connaissances, des principes, qui rétablissent entre les pensées et les situations, les esprits et les existences, cet équilibre, cette harmonie, qui fait l’éclat, et assure le repos de la société. C’est là le premier et le plus noble besoin de notre époque. »

Ces lignes, écrites il y a vingt ans, ont conservé jusqu’aujourd’hui tout leur à-propos ; et quoique le moyen signalé par M. Guizot, comme le plus propre à satisfaire ce premier besoin de notre époque, ait été plusieurs fois employé depuis ; quoique l’on ait vu paraître, dans ces derniers temps surtout, un grand nombre d’encyclopédies, on n’en peut pas moins dire, maintenant comme