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V)

AVIS DE L’ÉDITEUR.

une science et la source inépuisable de toutes les créations de l’industrie ; la géographie s’est enrichie d’immenses découvertes ; la physique, d’une foule d’expériences ; l’histoire naturelle, d’une multitude d’observations ; la médecine a abandonné le champ des conjectures ; la chirurgie marche d’un pas assuré sur le terrain de l’application ; par leur alliance avec les sciences 1 les arts industriels ont .fait d’incalculables progrès, et le génie du savant a ennobli la mainjadis routinière de l’ouvrier ; l’histoire du passé s’est ouvert dans l’Orient des routes naguère inconnues ; des tribunes nationales nous ont rendu l’éloquence antique ; les arts, rentrés enfin dans la nature et le vrai beau, ont donné à la France une école digne de la Grèce et de Rome ; et la lyre des poètes a trouvé des accords nouveaux pour célébrer les nobles sentiments et les grandes actions. Il nous fallait donc un ouvrage qui fât en harmonie avec les idées acquises, qui fât l’expression complète de l’état actuel de l’esprit humain. Plusieurs routes s’offraient à nous pour atteindre ce but 1 et nous devons compte à nos lecteurs des motifs qui nous ont fait préférer celle que nous avons suivie.

Il était facile d’extraire des Encyclopédies françaises les articles que les découvertes nouvelles n’avaient point vieillis. Mais d’abord 1 faits pour un ouvrage plus étendu, il eât fallu les resserrer dans un cadre plus étroit ; et quelle main eât osé mutiler les productions de J.-J . Roùsseau, de Voltaire, de d’Alembert, de Diderot ? D’ailleurs les articles les plus parfaits sont incontestablement ceux de littérature et de philosophie ; et toutefois qui ne sait que 1 familiarisés aujourd’hui avec les langues étrangères, les Français ont fait éprouver , à leur insu 1 el presque malgré eux, de grandes , d’heureuses modifications à leur système littéraire ? Notre littérature sera toujours classique, et parce que nos grands modèles ont tracé la route, et parce que la précision de notre langue ne saurait se préter au vague idéalisme de la Germanie, ou au fantastique romantisme de l’Angleterre ; mais cependant il faut tenir compte de l’influence qu’exercent ces innovations exotiques sur nos productions indigènes, et, sous ce rapport, les meilleurs articles des anciennes