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Ces procédés changèrent dans le cinquième fiècle , avant notre ère. Alors commença l’ufage général des coins d’acier, mal gravés au burin, ifc celui de frapper les médaillei à froid. « Ces recherches , dit M. Mongez en finiffant, paroîtroient n’être deftinées qu’à fatisfaire une curiofité digne de quelques éloges, » fi js n’en failois l’application aux arts pratiqués » par les modernes. Je leur indiquerai donc ici » une matière fulceptible de prendre toutes les » unefTes du moule ou du poinçon, lorfqu’elle » eft chaude , &c de les imprimer , fans Ce ramollir, lorfqu’elle eft froide, aux matières » métalliques chaudes • je veux parler du bronze » ou de l’alliage des cloches. ».

■ M. Mongez pouvoir ajouter que c’eft toujours bien mériter des arts, que de leur indiquer des procédés inconnus. Tel artifte dont les difpofitions naturelles fe refufent à la pratiqiie des procédés ordinaifes , & qui refteroit toujours médiocre , fera, peut-être, des chefs-d’œuvres , en fuivant des procédés nouveaux.

Pointe. ( fubft. fém.) Cet inftrument diffère fuivant les difterens arts dans lefquels on en fait iifage. La pointe des graveurs à l’eau- forte peut n’être qu’une greffe aiguille à coudre , emmanchée dans un bâton , un peu plus gros qu’une plume ; c’eft plus ordinairement une branche d’acier trempé, & fe terminant en pointe ; mais les meilleures de toutes les pointes font celles que l’on fait avec de’ vieux burin ;. Ce font fur-tout celles là que l’on doit choifir pour le travail à z pointe sèche, c’eft-à-dirc , fur le cuivre nud. s.

T OINTE des graveurs en hais. Elle eft compofée d’une lame d’acier mife dans un manche <je bois fendu & tortillé d’une ficelle. Cet outil eft affez mal défigné par le nom de pointe , puif-que la forme eft bien plutôt celle d’un canif. Pointe des graveurs en pierres fines. C’eft un éclat de diamant , ferti dans une tige de fer, & ajufté à un manche. Elle fert, étant montée fur le touret , à creufer plus promptement qu’à 3a boutterolie , les parties qui doivent être profondes. On peut auffi faire ufage de cette pointe à la main , & fans la monter fur le touret. Pointe des fculpteiirs- C’eft un outil de fer bien acéré, dont ces artiltes fe fervent pour ébaucher leurs ouvrages en marbre. Quand le marbre eft dégrofTi , on le rapproche , à l’aide de cet outil , des formes du modèle ; c’eft ce que l’on appelle approcher à la pointe. On a auffi des pointes doubles, efpèces de cifeaux , partagés par le bas en deux parties , qui ont la forme de dents : ces pointes doubles le nomment auffi dents de çhiin. On s’en fert après avoir ejnployé 1 P O I 745,

la/ ?o/nffifimple. Les pointes font auffi néceffaires pour les endroits étroits & : profonds , où le cifeau ne pourroît entrer.

PONCER. ( V. aft. ) C’eft tranfportcrle trait d’un deffin fait lur papier, fur un autre papier, ou fur quelqu’autre furface que ce foit , en piquant le trait de trous fort voifins les uns des autres , & frappant deffus avec un tampon d«  toile claire , rempli de poudre de charbon ou de crayon noir tendre. C’eft une manière de calquer. PONCIS. ( fubft. mafc. ) C’eft ainfi qu’on appelle le deffin piqué , qui fert de patron pour porter le même trait fur une autre furface. PORCELAINE, (fubft. fém.) VeUiture fur la porcelaine. On peut fe paffer de prendre, à cet égard , les Chinois pour’ modèles. Leurs couleurs font allez médiocres , & en très-petit nombre. La cérufe , ou quelqu’autre préparation de plomb , leur fert toujours de fondant. Le plomb fe révivifie, c’eft-à dire reprend fort aifément fa forme métallique ; alors il noircit & gâte les couleurs : ces couleurs s’étendent , & font des traits qui ne font nî déliés ni bien terminés. On voit bien que je ne parle ici que des couleurs qui fe mettent fur la porcelaine , après qu’elle a reçu fon vernis de fa cuiffbn entière ; or , pour celles que les Chinois mettent fur le crud , en mettant le vernis pardelTus , il eft impoffible d’en former des deflins tant foit peu correfts.

On voit donc qu’il vaut mieux abandonner tout-à-fait les couleurs dont fe fervent les Chinois , pour y fubftituer celles dont on fe fett pour peindre fur l’émail. Comme ces couleurs font expofées à fupporter un feu très-fort , on ne peut y employer que les matières dont la couleur ne peut être enlevée par la force du feu. Il faut donc renoncer à toutes les couleurs tirets des végétaux & des animaux , peur s’en tenir uniquement aux fubftances que peuvent fournir les terres & les pierres qui conferventleur couleur après la calcination. Mais comme ces fubftances ne font colorées que par le moyen des métaux , la chaux des métaux , ou , ce qui eft la même chofe , les métaux privés de leur phlogiftique par la calcination , fourniflent la feule matière que l’on puiiïe employer avec fuccès ; d’autant plus que les terres & les pierres donnent toujours des couleurs plus ter- nés & plus fales , à caufe de la grande quantité de terre qu’elles contiennent.

On trouve ces manipulations décrites fort au long à l’article Email , dans la partie où il eft traité des couleurs pour la peinture de l’émail. On peut être affuré que toutes les couleurs qui réuffiffent dans cette peinture , réuffiront également bien dans celles fur la porcelaine. On y admet pour principe de ne point fe fervis