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cette opération , qu’il foit refté quelqtfë pàttîc du champ, on i’enlcve avec la lime ou avec la pointe des cifeaux ; on applique cette tête, ainfi découpée avec loin, fur un morceau de verre opaque d’une couleur différente , on l’y colle avec de la gomme ; & quand elle y eft bien adhérente , on pofe le verre du côté de la tête fur lin moule garni de tripoli , & on l’y preffe comme fi l’on vouloir mouler. Mais au lieu de l’en retirer, comme on fait quand on prend une empreinte , on laifle fecher le moule toujours couvert de fon morceau de verre , & lorfqu’il eft fec , on l’enfoui ne fous la moufle , & on le.prefle avec la fpatiile de fer lorfqu’il efl en fufion , ainli qu’il a éié expliqué ci-devant. La gomme qui attachoit la tête fur le fond , fe brûle : ainfi les deux morceaux de verre , celui qui forme le relief, & celui qui lui doit fervir de champ , n’étant plus féparés, s’unifTent étroitement en fe fondant, fans qu’on puiffe craindre que dans cette fufion , le relief foufFre la moindre altération , puifque le tripoli, en l’enveloppant de toutes parts , lui fert comme d’une chape, & ne lui permet pas de s’écarter. Si l’on vouloir que quelques parties de relief, comme les cheveux , fuffent d’une couleur différente, il fufîîra d’y mettre , au bout d’un tube de verre, un atome d’une diflblution d’argent par l’efprit de nître , & faire enfuite chauffer la pierre fous la moufle , j ufqu’à ce qu’elle foit très-chaude fans rougir. Il faut prendre feulement garde que la vapeur de l’efprit de nître ne colore le refte de la figure. Les verres tirés des anciens vitrages peints des églifes , l’ont ce qu’il y a de meilleur pour faire ces efpeces de camées : il eft vrai qu’ils cntbefoin d’un très-grand feu pour être mis en fonte quand ils ont été rendus opaques , comme on l’a dit ; mais ils prennent un trèj-beau poli , & ne font pas plus fufcepJbles d’être rayés que les véritables agates. {^Article d& 31. deMoN-TAiîT t dans l’ancienne Encyclofédie.) Yoytz l’article Pâte.

PINCEAU’, (fubft.mafc.) Le peintre en huile, & ceux en général qui travaillent en grand , font plus d’ufage delà broffe que ài pinceau : mais les gens du monde , les meilleurs écrivains, & les peintres eux-mêm.es , dans la converfation , nomment pinceau tout inftrument terminé par un faifceau de poils qui fert à prendre la couleur , & à la-pofer fur le fond que l’on peint. L’n peintre qui va fe mettre à l’ouvrage & prendre fes broffes , dit : je vais prep.dre mes pinceaux ; les écrivains ont célébré epinceau du Correge , quoique cet artifte, qui peignoir dans la plus grande manière, fe fervît toujours de broffes.

Les brofles font faites de foies de porc , & ne font pas la pointe. Le pinceau eft fait de poils ^-dûux, ordinairement de ceux de la ijiieue des*

&c.-

^ujïetjt grîs, Srîlfe termine en pointe. ïl y a pinciaux’a.zws.r , à tracer, à peindre à l’huile^i il y en a de poils d’hermines, qui font plus par-ticuliérement affeflés à la niiniature. On ne donne pas le nom is pinceaux aux efpe ; es de broffes très-douces qui font faites de poils de blaireau ou de putois , & qui n’ont pas de pointe ; car la pointe eft ce qui conftitue le ; pinceau proprement dit. Elle eft plus courte & plus allongée , fuivanr le gré de l’artifte ou l’u- : fage qu’il en veut faire ; mais il faut toujoursqu’elle foit bien garnie de poils. Les pinceaux fe fabriquent à-peu-près de Ia'> même manière que les broffes. F’oye^ l’article Brosse. Plus ils font petits, pluslepoil doit en être fin. Quand le poil eft bien arrangé dans le moule conique qui fert à lui donner la forme, on lie le paquet avec un nœud pareil à celui que l’on fait aux broffes. On fe fert de fil fort & d’une groffeur proportionnée à ceWeàapinceau :-on lie feulement ce fil en deux gu tfois endroits un peu éloignés les uns des autres , & on a foin que le nœud foit bien ferré. On fourre enfuite le tout dans un tuyau de plume ouvert par les deux bouts : l’ouverture du petit bout de la plume étant la plus petite, doit répondre au côté de la pointe du pinceau. On fait entrer celui-ci, la pointe la première, avec un peu de force , parle gros bout du tuyau, & on ne le fait fortfr par l’autre bout qu’autant qu’il eft néceffaire pour lui laiffer la longueur qu’on fe propofe de lui donner , & qui eft plus ou moins grande fuivanc fa deftination. Il faut couper quarrément le poil du pinceau au bout oppofé à la pointe , un peu au-deffus du premier nœud, afin de pouvoir le pouffer dans le tuyau à l’aide d’un petit bâton coupé de même par le bout , & qui foit un peu moins gros que le tuyau. Une autre attention que l’on doit avoir , c’eft de laiffer tremper le tuyau de plume pendant quelque temps dans de l’eau chaude avant d’y fourrer les pinceaux.’ Cette précaution eft utile pour que les tuyaux : ne fe fendenr pas quand on y fourre les poiis à force •. elle a encore une autre utilité ; c^e^ que’ la plume qui a été dilatée par la chaleur de l’eau ,venant enfuite à fe ficher, fe refferre & re :icnc’ plus fortement le pinceai’.. Les gros pinceaux. rempliffent les plus gros tuyaux de plumes decygnes ; les plus petits Entrent a ce peine dans des plumes d’alouettes. On laiffe du vuide au gros bout du tuyau, pouj- pouvoir y faire eu^rer & y affujettir une ante debois ou d’i oire. PINCELIER, (fiibft. mafc.) C’eft une forte dé vafe ou de boëce , qui efl quelquefois de cui-vre, & plus ordinairement de fer-t’.inc. I^sft divifé en deux parties par i :ne cloifc :i du même métal. Dans une de ces JiviUons on met de l’huile ou de l’effence de térébenthine pour nétoyej les pinceiijX ; On les y trempe , & on les-