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On conçoit que pour le côté oppoTé , les fti^fures fe trouvent données par cette opération, fi le projet eft d’y repréfenter la même colonnade donc la ligne de plan foit perpendiculaire au bord de l’avant-fcene.

La féconde difficulté, c’eft-à-dire , celle qui jfconcerne les hauteurs perfpeftives de la décoration , fe réfout par les mêmes principes appliqués fui’ le profil des chaffis , comme on le voit dans la figure de la plane/te XIV. Cette coupe du théâtre elt fur la même échelle que celle du plan de la figure précédente, planche XlII. Suppofons que vous vouliez faire voir un rang de piliers en colonnes , dont celle du premier chaffis doit être de la grandeur a, b. Il faut alors porter cette hauteur derrière le dernier chaffis en A , & à la diflance obligée par le plan a , i , pi- XIl. Sur le haut du nud du fût de ce pilier , prenez un point t , qui efl fa plus grande élévation , d’où vous tirez un rayon au point de vue V , & du point d, donné fur le dernier chaffis 6 , menez une ligne fur le premier au point b , & par les feâions que vous donnera cette ligne fur les chaffis 1,3 ,4,5 ;, vous aurez les hauteurs que doit avoir chaque colonne mife en perfpc(3 :ive relativement à Con éloignement du point de vue.

Les toiles de plafond s’arrêteront fur les points ^^a,a.,a,a.,d car nousfuppofons ici qu’elles portent la corniche, s’il doit y en avoir une. Les détails d’ornemens , moulures, & autres objets réguliers qui feront fur les difFérens chaffis, doivent varier entr’eux par rapport aux profondeurs , à railbn de leurs différentes diftances du même point de vue. On les tracera exadlement, fi, en fuppofant chacun des chaffis dans la couliffe qui lui appartient, on les tend au même point de vue. À cet égard, chaque chaffis doit avoir Ton point de diftance particulier, comme faifant partie d’une autre toile ou tableau. Quant aux parties fuyantes qui fe trouvent au deffous de l’horizon , les lignes de profondeur doivent fe tirer parallèlement au bord inférieur des chaffis ; car on fent que fi on les relevoit , jsomme on le feioit en tout autre cas, pour donner la tendance régulière au point de vue , il arrîveroit queles parties baffeilaifferoienr un vi ide entre le trait donné par la perfpcâive & le plancher réel 4" t.héatre/ ce qui feroit infiniment (Choquant.

Tels font les principes fondamentaux de cet art admirable qui, à l’aide de ladilpofition delà lumière , produit des effets fi agréalîles Sz fi furprenans. Nous n’entreprendrons pas d’entretenir ici le ledteur de toutes les difficultés qui naiflent des variétés qu’exige la diCpcfition des d^ff.’rentes fcènes, comme lorfqu’on offre un ou plufieurs édifices préfïntés obliquement au-devani delà "fçène , ou lorfque le théâtre eft meublé d’objets .étrangers 4 l’ordire des chsflis , ou lorfijue i’ai tifte Peu

âoît travailler pour des théâtres dont les coulîlTeâ ou canaux ne font pas parallèles à l’avant-lcène. Non-feulement ces fortes de leçons fortiroient du projet fimple qae nous nous femmes propofés d exécuter dans ce traité , mais encore nous favoris que ce n’eftque par des études partie. .hères &une pratique confommee, qu’on peut s’acqujtteravec fuccès de ces travaux , qui réunilfent ce que la fcience de perfpeftive a de plus difficile : c’efl dans ce genre que MM. Sarrazim , De Leuze & : SuBRO , montrent de nos jours tant d’intelligence, ce goût & de réfolu :ic,n , en traçant les décorations théâtrales les plus compliquées , de la manière la plusiure& : la plus rapide, & :en n’y oft’rant rien qui ne puifle être regardé avec intérêt des différentes places de la laile, ’■

Envain l’imagination la plus riche , Servan-DONi lui-même , auroit-il fourni au peintre un projet de décoration digne de ^on nom, fi celui-ci ne iait l’adapter à la nature de fon théâtre par les moyens pratiques qu’exigera la dilpofirioa delà falie , celle des canaux , l’ouverture de l’avant-fcène , & la nature même du tableau qu’il aura à mettre en décoration ; quelles règles en effet peuvent diriger celai qui eft chargé de la tracer , pour donner dei formes à ce qui fe découvre fur les coaliifes , par les fpeftateurs qui font fitués dans les loges de côté ? Cependant il faut que la décoration ne foit pas interrompue pour eux , & qu’il y ait entreles travaux des differens chaffis , un accord de perfpeiSive qui fe dérange prelque toujours du parti pris pat l’artifte pout le point de vue commun. Nous donnons une idée de l’inconvénient qui fe préfente à cet égard au peintre chargé d’e ;;écuter une décoratiou théâtrale : planclie Xlll. nous y montrons nue, des loges A & B, lesfpeâateuis découvren ; infiniment davantage de la peinture des ch.sffis placés fur les canaux o, o, o, o, & :c. & que ceux qui voyent la décoration des environs du point de vue commun V , verront beaucoup moins de chacun des chaffis ; ajoutez à ce travail l’inconvénientqui naitde la différence de ces points de vue A , B , V , & vous acrcz l’idée de l’embarras d’un peintre de tableau théâtral, qui n’auroit paî acquis une fcience pratique qui luifervîc à ne rien préfenter d’abfolument déîedlaeux, de quelque cpté que fon ouvrage puifle être regardé, CONCLUSION.

Sans parler des effets récréatifs que nous offre la perfpe.ftive curieufe, ce feroit connaître bien Superficiellement la fcience de perfpedivc en général , que de ne pas fentir combien elle eft noceffaire à l’exaûitude dans toutes ies parie ; de. l’art de peindre, combien elle fournir de moyens à une imagination féconde , & combier : ion én^de ’ gft importante aux llatuaires , aux arehiteftes èi..