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L O I I V.

Chaque point lumineux de l’objet portant un rayon qui va frapper en ligne direfte la rét’ne de l’œil qui fe tourne vers lui , mais de manière à fe croil’er avec le rayon qui lui eft oppofé ; il s’enfuit que les objets fe peignent renveifés fur notre organe.

C’eftainfi que de toutes les pointes d’angles du plan ABC ,fig 2 , ponant des rayons liim ;- ■ aeux (ur le fond da l’œil D, E , en les faifant pafl’erparle trou de la prunelle F, nous voyons que le point A fe trouve renverfé en <7 , & que les deux autres B, C , faifant laba’e du triangle de l’original, retrouvent au fommet en 3 & c dans^ fon image fur la rétine.

Nous n’cn-reprendrons pas d’expliquer comment nous voyons dans leurs polirions réelles des objets qui trappent le fens de la vue dsns une •fituation oppofee. Les philofophes ont ra’.fonné fort diverfement fur ce phénomène. Mais l’explication qui femble la plus déraifonnableeft celle qui attribue le redreffement des objets au raifonneraent humain. S’ilenétoitainfi, un enfant né depuis quelques femaines, & en qui la ra fon n’a pu encore rien perfedionner , iroit chercher ce qu’on lui préfente dans une direâijn oppolceà la véritable.

Quelques favans tels que Nollet, La Caille , le P. Ango & autres, en ont donné des explicationsp’us plaufibles. Mais il efl peut-être encore plus jufte de n’attribuer le redreffement des objets dans notre ame , alnli que !e fcniiment de leur grandeur réelle, qu’à un méchanifme inconnu : l’effet pofitif eft, que nous voyons les objets dans leur fuuation naturelle, & que l’ufage de la vue nous en fait juger la grandeur avec ifTez de jufteffè , quelque petite qu’en foit l’imprelTicii phyfique fur la rétine. Voy.fig. i & 2. LOI V.

L’image d’une étendue n’efl peinte dans l’œîl , félon fes dimenfiont exaftes , que lorfque fa furface préfento une perpendiculaire fur l’axe optique ou ra on principal.

Ainfi le bâton A,^^. 3, qui, vu par une de fes extrêmir/s , s’oftriroit à notre organe dans la diretlion d’un rayon vifuel , n’y peindroit qu’un point a.

Si le même bâton lui étoit préfenté obliquement comme en fl , C , l’œil alors ne pourroit juger de fa grandeur totale, quoiqu’il lui fût bien vifible de tous les points de fon étendue, parce qu’il le verroit fous un angle trop petit pour la juger en entier.

Pour que ce bâton D E ïnt vu dans fa dimenfion précife d, e , il faudroit qu’il nous fût pré-P E R

fente dans une fituation parallèle à notreœîl ,01» plutôt perpendiculaire au rayon principal F , G. LOI VI.

Les objets égaux nous femblen^ moindres 3 mefure qu’ils font éloignés de noire œil, parce que les rayons lumineux y parviennent fous des angles plus petits.

Les rayons qui nous font voir en « , & , le bâton A B , planche Il,fig. i , forment un angle proportionné à fa diftance-fi le même bâton eft fituéen C, il paroît fous l’ouverture d’anglr c, J, dans l’œil ; s’il eft placé en E, il paroî ra fou» l’angle e , f ; s’il eft en G , il ne donnera que la baie g-, /i, & :c.

Donc les objets de même grandeur placés de diftance en diflance , & parallèlement entr’eux jufqu’à un éloigneraent infini, fe terminent par un point fur notre organe , jufqu’à ce qu’il ceffe de les appercevoir. Cette diminution apparente n’empêche pas que nous ne jugions les objets tel» qu’ils font réellement : la preuve en efl , que l’homme qui ignore l’effet d’optique dont nou» parlons , eft étonné de cette diminution de» corps , quand elle lui eft démontrée. LOI VIT.

Le centre de l’objet lumineux portant à l’œil des rayons direds, frappe cet organe d’une manière d’autant plus vive ; car c’eft-là oii rcfide le rayon principal E , fig. 1 , planche II. Tout ce qui en eft près s’apperi^oit bien ; tout ce qui en eft éloigné fe voit mal , paroît confus, ou ne fe voit pas du teut.

De cette loi , il réfulte que l’œil embraffe beaucoup de parties d’un objet éloigne à une certaine diftance de la prunelle, comme nous l’avons vu dans toutes les figures de la planche première , & : par la figure i delà planche deux, & qu’au contraire , tous les rayons luniinei.x d’un objet troj près , ne peuvent en rer dans la prunelle. Voye-^ la dei.xiéme figure de la planche II. les rayons partant des po’nts AB, ne peuvent pénétrer jufqu’au cryftallin , & par conféqaent ne peuvent entrer dans l’oeil , les rayons venant des points C, D, qui n’occupent cependantquela moitié de l’objet , ne peuvent être vus que très-confullmeni ena,è, parce qu’ils s’éloignent trop du rayon principal. Au lieu que le même objet A A placé en F , fe voit tout entier & très-bien, parce que les rayons cd, qui touchent la rétine fe rapprochent de ce rayon principal E. A T

FLICATJOH

des Loix de la vifion à la perfpe3ive pratique. C’eft fur les loix d’optiqije que nous venons