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ïnen : ; il n’eft qucftion que despotes quî ont été . jettées dans des moules, & avec lelcjuelles les anciens ont fi heureufement imité les camées. Il n’étoit guère poflîble de pouffer plus loin que le firent las Romains l’art de contrefaire les tamées , ik je penie que , fi l’on Tcflit les égaler, 51 faut de toute néceflité fénétrer leur manœuvre & :laruivre de point en point. Qu’on cherche tant qu’on voudra , qu’on fafle diverfes tentatives , qu’on multiplie les expériences, il n’y aura jamîis que la matière feule delà porcelaine qui foit convenabie cour rendre, avec une apparence de vérité, les figures en bas-relief qui , dans les agates naturelles, fe détachent en blanc fur un fond de couleur ; & il ne faut pas défefpérer, fi on s’y applique lërieufemcnt , qu’on ne réuffiiTe à la fin. Quelques effais affez heureux femblentVanroncer &• le promettre.

Nous avons vu cependant quelques perfonnes tenir une aurve loute, & fondant enfemble des tranches de verre , diverfement color-é, à-peuprès comme les anciens en avoient ufe avec l’agare , entreprendre de faire des camées faftices prefque femblables aux véritables. Ils ont cru que l’imication fe feroit avec d’autant plus de fuccès , que les morceaux de verre qu’ils employoient étant mis dans un creufet avec de la chaux , du plâtre , ou de la craie , appellée blanc â’Efpagne ou tripoli ( en ohfervant de pofer alternativement un lit de chaux ou de plâtre , Se xm lit de verre) & étalit pouffes à un feu trcs-Yiolent , perdent leur tranfparence , & deviennent même à la fin tout-à-fait opaques & bons à être travaillés fur le touret comme l’agate. Ces Jnorceaux de verre ainfi calcinés, on en prend deux , l’un blanc & l’autre de couleur, on les applique l’un contre l’autre , & les mettant enfemble en fufion fous la moufîle , les deux tranchas s’unifient en fe parlondant , & n’en font plus qu’une, confervant cependant chacune leur propre couleur. Si l’on veut s’épargner cette peine , on peut prendre quelque morceau de ces verres peints , que la peinture n’a pas pénétrés entièrement . & dont elle n’a mêm ? teint que la moitié de la fub fiance -, on le calcinera en le préfentant encore au feu fous la moufïle , & il ibrtira devenu un corps opaque , moitié blanc & moitié colorié dans fon épaiffeuf , & qui fera le même effet que deux verres unis enfemble. Mais avant que de le Servir des uns ou des aurres, il faut faire paffer ces verres fous la ro :;e du lapidaire , & manger de la furface qui eft blanche , & qui eft deftint’e à exprimer les figures de relief du camée, jufqu’à ce qu’ell^lbit réduite à «ne éraiffeuraiifîl mince qu’une feuille de papier. La matière étant préparée , le fourr.eau bien jîllumé, & la pierre qu’on a deffein d’imiter, ayant été précédemment moulée dans un creufet ik fur du tripoli, de !a manière qu’il a été en- ^eignç ciTdevKnt , prenant garde que l’empreinte PAT

ne doit pas offrir un relief-, mais un creux , on pofe fur ce moule le verre du côté qu’il monire une l’uperficie blanche ; on l’enferme fous la mouffle , tk au moment que la fufion commence à le faire , on l’imprime fans rien changer dans le procédé dont on a déjà rendu corapie. Pont dernière opération , on découpe fur, le touret , & avec les mêmes outils dont on fe fert pour là gravure en pierres fines, tout le blanc qui déborde le relief Se qui l’environne, & qui étant fort mines , part fans beaucoup de difficulté : en découvrant ainfi tout-autour le fécond lit du verre, on forme un champ aux figures, qui paroiffent alors ifolées & de demi-relief fur un fond de couleur, comme dans i«s véritables camées.

S’il n’étoit queflinn que d’une fimple tête, qui ne fût pas trop difficile à chantourner , on pourroit commencer par mouler cette tête, & l’imprimer enfuite en relief fur un morceau de verre teint en blanc : puis faifant paffer ce verreimprimé fur la roue du lapidaire , on l’uferoit par derrière avec de l’émeril Se de l’eau , jufqu’à ce que toute la partie qui fait un champ à la têce fe trouvât abbatue , & qu’il ne refi :ât abfolument que le relief ; & Il , après cette opération , il y avoir encore quelque petite partie du champ qui fût demeurée , on l’enleveroit avec la lime ou. avec la pointe des cifeaux. .

Cette tête ainfi découpée avec foin, on l’applique fur un morceau de verre teint en noir ou autte couleur : on l’y colle avec de la gomme liquéfiée , & quand elle y efl : bien adhérente , on pofe le verre fur du tripoli , & on l’y preffe comme fi on l’y vouloir mouler : aiais au lieu de l’en retirer , comme on fait quand on prend une empreinte, on laifle fécher le moule, toujours couvert de fon morceau de verre , & en cet état y on l’enfourne fous la mouffle , on preffe le verre avec une fpatule de fer lorfqu’il efl en fufion , & lerefte fe fait ainfi qu’ilaété expliqué ci-devant, La gomme qui attachoit la tête fur fon fond, brûle & s’évapore ; & les deux morceaux de verre, celui qui forme le relief & celui quî doit lui fervir de champ, r’érant plus lêparés par aucun corps étranger , ils s’nniffent étroitement en fe fondant, fans qu’on puiffe crainàre oue, dans cette adion , le relief i"<>utfie ;z moindre altération , puifque le tripoli dans lequel il eft enfoncé & qui l’enveloppe de toutes- parts, lui fert comme d’une chappe , & ne lui permet pas de s’écarter.

Cette dernière pratique paroît plus fimple que la première ; on n’y eft pas obligé d’emprunter le fecours d’^inftrumens qui ne peuvent être bien man’ésque par un graveur : mais elle ne laîffe pas d’avoir fes difficultés, & Tune & l’autre deviennent (fi/ne exécution qui demande beaucoup de patience & d’adreffe. îl faut encore avouer que le blanc, quelque foin , & quelques précaii-