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P’ ^ Sî

de le frotter avec «ne pierre-ponce, donce & bien unie , jufqu’à ce que la furface en devienne cotonneul’e.

On employé quelquefois pour canevas, du papier blanc , très-fort & collé , tel que celui iur lequel on fait ds grands delFins au lavis ; mais il faut lui faire fubir une piéparation Jans laquelle il ne prendroit pas la couleur. Quand il s’eft bien lëché , après avoir été tendu fur le chaflîs avec une toile en deffous , on lé met à plat fur une table, l’on y jette deux ou trois fois de l’eau bouillante , & on le frotte légèrement chaque fois avec une brofle douce pour enlever la colle. Il ne faut pas que l’eau gagne les bords, afin que le papier ne fe décolle pas. On le laiffe parfaitement fécher, & enfuite on y patTe la pierre -ponce pour en emporter les inégaliiés & y donner un velouté bien égal. Il happe alors s pafierzn moins aufll bien que le papier bleu.

Le taffetas peut iervirauffi de canevas au paPti : il doit être fort & feiré ; s’il étoic trop clair, il hifleroit échapper le pallel à travers fon tiflu. Unie colle furie chaffis comme le papier. Le crayon prend fur ce fond du moelleux & de la vigueur ; mais il y tient peu , & il a befoin d’y fftre fixé.

Quelques artiftes fa font avifés de peindre au paftel fut des feuilles de cuivre ; il faut en ôter le poli pour qu’elles prennent le paftel. Mais le cuivre doit , avec le temps , altérer les couleurs pour peu qu elles contiennent de parties falines. tes peinture^ apoliquées fur ce fond craignent plus que fur tout autre les lieux humides, puilqu’u. i des efFets dcl’hamiditéefl : de convertir le cuivre en Terd-de-gris.

A Rome , qtielcues peintres en pajlnl font enduire une roils lv-c de la colle de parchemin , dans laquelle ils ont jette de la poudre de marbre & de pierre-ponce bien tamifée. Ih unifient enfuite ce fond avec de la pierre-ponce pour en détruire les inégalités. Ils ne couvrent la toile de cette efpecc d’enduit, que lorfqu’elle eft déjà tendue fur le chaflis. Lepajlsl y prend très-bien. Au lieu de poudre de marbre & de pierreponce , on peut couvrir la toile d’une forte Couche de craie mêlée de celle.

On peut enfin peindre en p^flel fur du papier de tenture non-liffé : c’eft ce papier peint en détrempe dont on tapifle les cabinets. La détrempe dont il eft couvert le rend aufli propre à recevoir la poafliere colorée du vaftel , que les toiles enduites dont nous venons de parler. Les peintres rangent leurs pajlds dans des boëres ’d'une longueur & d’une largeur indéterininép, & d’environ deux pouces de profondeur j & partagées par des cloifons minces en difiérsns compartimens de trois pouces de diamètre. On met dans chaque compartiment les p ajlels àont iss tons fe rspptrochejic le plus. .Comme ces PAS

crayons font fort tendres, on les y tient coi’cliés fur du l’on , & couverts d’un lit de coton. On pe^it ménager dans cette même boëte quelques cellules , ou avoir une boëte fcparée , pour y placer des couleurs en poudre : on les appliqueaveo de petits morceaux de papier roulés en forme d’oftoni^ies.

On commence au / ;; !/ ?«/, comme à l’huile, par defllrer le trait de ce qu’on veut peindre : on établit enfuite largementlesmaflbs d’ombre & de lumière , fans s’occuper aucunement des détails : on peint par hachures avec les crayons de ^a/Z«/, comme fi l’on faifoit un deilin à la fangtiine , & on ne fond ce travail avec le doigt que quand on a fait toute l’ébauche. On tient , dans cette première opération, les lumières moins brillantes , les ombres moins oblcures, & tous les tons plus foibles qu’ils ne feront dans l’ouvrage terminé. Enfuite on recherche les détails, on arrondit, on peint, on touche, on approche l’imitation des efFets qu’indique la nature. Les rehauts fe font avec- deipnjlils de couleurs vierges mêlés de plus ou moins de blanc.

Comme la nature eft bien plus variée que la boëte i pa/leCs , il arrive fouvont qu’on netrouve . pas toute faite la teinte dont on a befoin , c’eftr à-dire, qu’on n’a dans (a boëte aucun crayon qui Ibit précil’ém ;nt de cetteteinte. Alors ilfaut bien fe fervir de celui qui en approche davantage , mais on pafle enfuite par-deffus cet endroit un autre crayon qui , par le mélange de fa teinte avec celle du premier , rende l’effet qu’on retîïarque furie modale , ou qu’on a dans la penfée. Par e’temple , fi avec le pa/lelie plus approchant de l’effet qu’on veut imiter, il arrive que la teinte foie trop bleue, on revient fur cette teinte avec un/’a/^«/du-même ton quifoitrouffârre , rougeâtre ou jai’nâtre , fuivant que le lujet le demande, C’eft en cette oçcafion qu’on peut avoir recours à des couleurs cti poudre , que nous avons dit qu’il étoit bon d’avoir en réferve , & avec lefquals on peut faire fa teinte, comme le peintre à l’huile la feroitfur fa palette. Quan4 par une pratique intelligente, on a acquis la il connoifTance des couleurs, & des effets que pro-, duifent les divers mélanges qu’on en peut faire , on peut le latisfaire avec la moitié moins àe paftels que n’en contiennent les boëces ordinairei» , parce qu’on fait fuppléer aux uns par les autres. Des couleurs. Pour avoir un affortiment complet de paftds , il en faut faire de toutes le ? -S couleurs tant fimples que compofées , avec les nuances ou teintes de chacune , depuis le plus clair jufqu’aii plus brun. On doit en avoir aulli de toutes les teintes néceffaires pour les carnations, & pliifieurs autres de couleurs rompues pour les fonds & pour divers attires fujeis qui peuvent fe rencontrer. On ejv HGUV^ra la cojnpoljtion dans cet article. ^