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contre les accidents qui le menacent , que par une glace dont on le couvre & : qui eft fragile eJl^-mêmf., On m peut-le tranl’porter d’un lieu à l’autre , qu’a^’ec les plus grandes précautions , puilque les fecoufles du tranffort, détachent des parties de la poufllère colorée qui le campole.

PJufieursperfonnes avoient trouvé dés moyens tïe le fixer : mais ces moyens mêmes avoient des inconvéniens : ils dérruifoient l’éclat des lumièrej & on étoit obligé de les retoucher après cette opération : ainfi l’ariifle pouvoir regretter ce qu’il avoit fait trèj-bien la première fois , & ce qu’il ne fairoit peut-êrre pas avec la même chaleur, le n.ême fentiment, le même efprit dans cette retouche : d’ailleurs, il le trouvoit ainfi dans le même ouvrage des parties devenues fixes, & d’autres qui reiloient encore liijettes aux accidens.

Larour chercha long-temps un moyen de fixer le paftel , & il eut enfin la fatisfaélion d’en trouver un. On le vit pafTer deux ou troij fois la manche de fon habit, fur un portrait auquel il n’avoît pas encore donné la dernière m-Jin , & rien ne fut effacé par ce frottement. Cependant il faut croira qu’il ne fut pas entièrement fatisfair du précédé qu’il avoit découvert, car il l’abandonna, & prit le parti de" renfermer entre deux glaces, & de mettre ainfi en quelque forte à la preffe , ceux de fes ouvrages dont il défiroit le plus aflurer la conferyation. Le paflel ainfi comprimé, ne pouvoir recevoir aucune atteinte de l’huraiditë , & : fe trouvoit à l’abri de toutes les agitations qui en aiiroient pu détacher la poufTière. Les deux glaces étoient parfaitement collées enfemble par les bords, enlbrte qu’aucune iniprelîion extérieure , ne pouvoit fe communiquer à la pein tu requ’ellestenoi en t étroitement renfermée entr’elles. Mais enfin elles pouvoient brifer, & l’on a toujours lieu de trembler pour un chef-d’oeuvre , dont la durée n’ell : confiée qu’à la fragilité du verre.

M, Loriot, en 1755, trouva une manière de fixer le pajld ^ préférable fans doute à celles qu en avoit imaginées julques-là. La Iblidité ^n fut prouvée par l’expérience , & l’on n’apperçut point que les teintes euflent reçu aucune altération, non que cependant elles n’aient du fubir quelque changement ; mais ce changement fe trouvant le même pour ro ;itei, confervoit la même harmonie. Le procédé de M. Loriot eft maintenant connu , ainfi que quelques autres qui en difierent peu. Voyez l’article Fixation du paflel. ,^

Le peintre au paftel emploie, pour Ibù tenir ■fon tableau, le même chevalet que le peintre à l’huile ; il a de même aulli une baguette nommée appuie-main, pour s’appuyerle poignet ; PAS

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il fe place au même jour , & fon cabînet efl difpoie de même.

La fub<l :ance fur laquelle, on peint plus ordinairement au paftel eft le papier. On étend d’abord iur un cIialTis femblable à celui des tableaux à l’huile , i :ne toile que l’on fixe fur les bords de ce chaflis avec de la colle , & avec c[uelques clous. Cette colle n’eft que de la farine délayée dans l’eau , à laquelle on fait faire deux ou trois bouillons. On frotte de cette colle les bords de la toile tendue ; on y applique le papier dont on .mouille toute la furface : On le tire par les quatre bords pour le tendre parfaitement, avec la précaution de ne le pas déchirer. Quelque tenfion qu’on parvienne à lui donner, il forme d’abord des plis &des ondes, mais il devient uni en ie féchant. Quoique , pour foutenir le papier , on n’employé ordinairement qu’une toile ordinaire , il l’eroit peut-être bon de faire, à l’exemple de quelques artifîes , ulage de toiles imprimées à l’huile. Pendant que la glace qu’on applique fur la peinture finie , la défendroit de l’hnmidité à fa furface , la toile imprimée l’en garantirait en deflt>us : elle feroit l’effet de la glace qiieLatour s’avifa d2 placer fous quelques-uns de fes tableaux. On ne fauroit donner tiop de foins à garantir les ^pflyïe/j- de l’humidité ; elle les couvre de moifilfure , & les gâte promptement.

Le papier bleu préparé fans colle, eft celui que l’on préfère ordinairement. Il ne doit pas être raboteux ; il faut que le grain en foit fin & uni ; le pnjlel s’y attache aifemenr. On peint aulli fur pap’er gris ; mais s’il eft préparé à la colle , la pouffiere colorée y prend avec plus de peine.

On peut aufli peindre fur le veîin ou fur le parchemin : on l’applique l’ur le chaffis en le mouilianc de la même mnnière que le papier , & il n’eil pas néceffaire qu’il y ait une toile par deffous. Cette forte de canevas plaît aux perlbnnes qui ont moins le vrai goût de l’art que celui du léché, & qui regardent une propreté froide comme le premier méiite d’une peinture. Comme le velin & le parchemin ont une furface lifle , au lieu de la furface veloutée du papier fans colle , le paftel les couvre fans les pénétrer, & l’ouvrage a toujours de la féchereffe. La cotileur ne mordant point fur le fond , relie moins épaiffe , & plus foible , mais comme elle eft aufil plus unie, elle plaît davantage aux mauvais connoifieurs ; &. c’eû, pour les maiÀ’ais artiftes , un avantage qui n’eft point à dédaigner.

Cependant fi l’on veut préférer le velin au papier parce qu’il eft plus fblide, moins facile à fe déchirer ou à être fatigué parle crayon, il eft un moyen d’) donner du velouté & de

leietjdre capable de happer la couleur : c’eft