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_ faits pour retrouver dans toute fa perfeâîon » l’art des anciens, d’attacher, par la fufion , » deux diverfes efpeces de verre pour des ouvrages en bas-relief. »

OR EN COQUILLES. Le cuivre jaune battu en feuilles auffi minces que les feuilles d’or, eft ce qu’on appelle le clinquant ou l’auripeau. Lorlquc cet auripeau efl : pulvérifé , broyé &niis dans des coquilles, il prend le nom d’or en coquilles. Or-couleur : matière graffe & gluante , formée des reftes de couleurs broyées à l’huile , qui fe dépofent dans les piiiceliers ; on la broyé de nouveau , on la paffe par un linge, & on la eonferve au foleil dans un val’c vernifl’é , pendant une année entière. L’or-couleur devient toujours ^ plus onûueux , & par confécjuent meilleur ^n vieilliflant.

Autre or-couleur. Prenez du blanc de cérufe , de lalitharge , & un peu de terre d’ombre brojée à l’huile d’oeillet : détrempez, enfemble ces couleurs avec la même huile, dans une confiftance fort liquide , & expolez-les au foleil pendant le cours d’une année.

Or. Rehauts : Voyez RehauJJir.

Or. Jl/aniere d’appliquer l’or fur l’émail Ou fur la porcelaine. Prenez un gros d’or pur , battu bien mince, ou d’or en feuilles. Mettez cet o/’ dans uncreufef , que vous placerez dans le feu pour le faire bien rougir, fans néanmoins que l’or entre en fufion. Vous mettrez pareilleinent dans un autre creufet , une once de mercure très-pur , ou révivifié du cinnabre, & vous ne ferez que le chauffer. Quand l’or fera bien rouge, vous verferez par-deffus le mercure chauffé ; vous remuerez bien le mélange avec une baguette de fer, & lorl’qu’il commencera à s’élever en fumée , vous jetterez promptement ce mélange dans un vaiffeau de terre vernifTé & rempli d’eau. Quand le mélange efl épaifïï , on décante l’eau , & on paffe le mélange à travers un chamois , pour en féparerle mercure. La matière reflée dans le chamois fe met dans un vafe verniffé & plat, ou dans une foucoupe de porcelaine , que l’on place fur un feu doux, mais cependant affez fort pour l’évaporation du mercure : par ce moyen l’or , réduit en une poudre très-fine , refiera fur la foucoupe. Quand on voudra dorer une pièce d’émail ou de porcelaine , on mêlera de cet or en poudre avec un peu ds borax bien pur & d’eau gommée, &, à Taide d’an pinceau, on tracera les lignes ou les figures que l’on voudra. Lorfque tout fera feché , on paffera la pièce à un feu qui n’aura qu’autant de force qu’il en faut pour fondre K

légèrement îa furface de la peïrt’turé on émaîf^ou la couverte de la porcelaine, & alors on éteindra le feu. En fortant du fourneau, l’or fera noirâtre ; pour lui rendre fon éclat , il fufEra de frotter les endroits dorés avec un peu de potée ou d’émeril. (^Extraie des mémoires de M. BB MoNTAilY. )

Or. Voyei Pourpre dtCaJJlus.

ORPIMENT ou ORPIN. (fubfl. mafc. ) Subflarce minérale , d’un jaune plus ou moins vif, tantôt verdâtre , tantôt jaunâtre , tantôt tirant fur le citron , divifée en feuillets luifans comme le talc, compofée d’arfenic & d’une quantité plus ou moins grande de foufïre. L’or-> piment donne fur le feu une légère fiamme d’un bleu blanchâtre , accompagnée d’une fumée fort épaiffe & d’une odeur fuffoquante de fouffre & d’ail.

L’orpiment ne doit pas être confondu avec l’arCenic jaune, ou l’orpiment Eiâice qui eft un produit de l’art. Il en diffère par la beauté de fa couleur & par fon lifTu en feuillets. Les peintres en font bien la difrérence , & donnent la préférence à l’orpiment naturel. Mais cette fubflance empoifonnée , malgré les charmes de fa couleur, devroit être bannie de la peinture, comme l’obferve M. Valmont de Bomare, non-feulement pour l’intérêt des artifles auxquels elle peut , même par fon odeur, caufer des accidens funefles , mais pour l’intérêt même de l’art , parce qu’il altère les couleurs auxquelles on hafarde de le mélanger. Ce qui a été dit , d’après un artifle , fur l’orpin brûlé , àl’arricle Couleur de ce di&ionnaire pratique, ne doit pas le faire adopter, quand il n’ofFriroit d’autre danger que celui qu’on court en le préparant.

Quand on réduit en poudre & qu’on porphyrife l’or^imfnf , & fur-tout l’or^i/ne/if naturel , il s’y rencontre fouvent des parties d’arfenic qui ne font point unies au fouffre , & qui peuvent devenir très-nuifibles à ceux qui opèrent fans prendre les plus grandes précautions. Rien n’eft plus fréquent que de voir les ouvriers qui s’occupent à broyer cette fubflance , attaqués de coliques violentes.

On rencontre différentes forte» à’orpins. Le plus eflimé efl celui qui efl d’un jaune doré, brillant, & difpofé par feuillets opaques. Les points blancs qu’on remarque quelquefois dans l’or» pin , font de l’arfenic qui fe montre à découvert. Ces fortes à’orpins font les plus dangereux pour les ouvriers, puifque l’arfenic n’y efl pas uni au foufFre.

On donne le nom à’orpin rouge ou de réal» gar à de l’arfenic minéralifé par une plus grande quantité de foufFre. XI y entre environ cinqpaç»