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» que le verre qui doit approcher de Venyit , ne » ibit qu’à demi tranfparent , ce que l’on pourroit obtenir , à la vérité , par une addition de » terres métalliques -, mais alors il fe préfente un » autre inconvénient, c’eft que les couleurs » changent aifément au grand feu. Ces confidérations me dérerminerent à me procurer cette » efpece de verre au moyen d’une pierre que » l’on peut mettre en fufion fans aucun mélange » quelconque. Je choifis le bafalt, parce qu’il » produit à la fufion du verre dur, d*un noir » foncé, & parce que j’avois obfervé en d’autres y> occafions que ce produit bafaltique ne fe crcvaffoit poinr en pafTant fubitement d’un degré » de chzleur à l’autre. Quant à FeTpece de verre » facile à mettre en fufion , je devois prendre » garde à ne pas en choifir qui fût trop incifif , » mais qui cependant s’alliât folidement à une » autre efpece de verre. Je me rappellai à cette » occafion l’obfervation de Pline , qui dit que » les tailleurs de pierre aimoient de préférence » à tailler les onyx de Syrie, parce que leur » couche blanche étoit prefqu’entierement opaque, & que le fond noir ne perçoit point ; » c’eft cette qualité précîfement que je cherchois » aufîl Pour cet effet, je tâchai d’obtenir cette » efpece de verre par un mélange de terre & de » pierres ; &■ comme je favois que le fpath fufifible & la craie, le fpath fufible Si. le gypi’e , >’ le feîdfpath ou fpath dur & la craie pouvoient » être fondus aifément enfemble , j’en fis toutes » fortes de conipofitions , & je trouvai enfin que » le verre le plus facile à mettre en fufion , & » qui en même temps étoit prefqu’entierement » opaque, pouvoir être produit par un mélange » ds deux parts de fpath fufible tk de trois parts " de gypfe ipatheux. Ce verre , d’un blanc de " lait , efl écailleux à la caffure , & il ne faut » qu’un quart d’heure au plus pour le mettre en » fufion. On voit, par ce que je viens de dire , » qu’avant tout il faut le procurer du verre pur » de bafalt , que l’on obtient par la fimple fufion J3 du bafalcdans un vafe bien fermé. Si le bafalt » renferme beaucoup de parties martiales , il » lé couvreà la fufion d’une efpece de peau brune » ou jaune qu’il faut ôter , & remettre le verre » bafaltique à la fufion. On fait enfuire un mêlange de deux parts de fpath fufible , & : de trois » parts de gypfe fpatheux ; on le fait fondre y> dans un creufet, & on verlé le tout dan.s un » mortier de fer, où l’on réduit ce mélange à s une poudre très-fine, Lorfqu’on fe propofe de n faire des tablettes de verre pur bafahicjtie ou » d’en ibuffler des vafes, on y applique d’abord , » en manière d’émail , la poudrede verreblanc ; » on pijfe enfuire la pièce fous la moLfle pour 5» opérer la fufion, on la retire du fourneau » lorfque le verre fondant ne fait plus de petits » œillets, & on la laiffe fe refroidir ficefllvep ment. Comme il eft effenciel que le yerre O N Y 701

» blanc fcît frès-pur & de couleur blanc de lait , » il eftnécefTaire de s’afTurer fi le fpath fufible Se » le gyp»le fpatheux ne renferment point de parties martiales. Par cette même raifon il conviendroit auflî de faire l’opération du pôfage, » par la fufioî=i du verreblanc fur du verre noir » bafaltique dans des capfule& fermées, & da » fuivre le procédé pour la fufion de la porcelaine , afin d’éviter, psr ce moyen, que tout 5> le verre b !a.nc ne filt point expofé à l’cvaporation ciafieufe du ccmbtiflible. Ces eflais » finis , j’étois curieux de lavoir s’il n’étoit pas » pollible d’émailier avec ce verre blanc, d’autrès pierres d’un fondobfcur. Lgsefpecespyria teufes , quartzeufes & jafpeufes ne peuvent » pointfervir, parée que les deux premières efpeces s’attendriffent au feu , que l’autre chan*’ » getrop de couleur , & qu’aucune de ces ef- , » peces n’efl : iufceptible d’un beau poli. Je » choifis donc des pierres qui durcifl’ent au feu , » y confervent leur couleur , ou deviennent » blanches, & qui font bonnes à polir. Ces » propriétés fe rencontrent far tout dans le bafait , la fléatite ronge de Chine , & la fléatite n blanche de Bareith. Je couvris de verie d’émail des tablettes de bafalt taillé , Se j’obtins » par la f-.fion une cohéfion parfaire des deux >) fubilances. Plus le bafalt efl dur & compact, » & moins il s’y trouve de grains de fchorl, » mieux il convient à cette opération. Je réuffis » encore mieux en faifant fondre le verre blanc « d’émail fur les deux fufdites efpeces de fléatite que je fis durcir au feu , au point que, frappées dubriauet , il en fortit des étincelles ; la » cohéfion des deux fubftances devine encore » plys folide. Si ces deux efpeces de fléatite ne » renferment pointde particules martiales, elles » deviennent au feu blanches comme la porcelaine : dans les deux cas cependant elles prcnnent bien la polifuire. Crs derniers effais pa-’ ) roiffent indiquer que l’on pourroit aulli attacher le verre blanc fur les maffes de porce-laine ; mais on feroit obligé de leur faire » prendre une couleur , & c’eft-là précifément » où l’on rcncontreroit beaucoup de difficultés ; » car les chaux métalliques , qui rendroient » cette opération pofllble , produifent avec des « verres de terre d’autres couleurs qu’avec des » verres de pierre , & elles demandent , pour la » produâion de la couleur , un degré de feu » plus confidérable que ne pourroit iupporter » cette opération. L’alliage du verre blanc d’émail avec du cobalt , la mine de fer & la mann ganefe n’a point produit, dan^ mes effais, de » couleur bleue, brune ou noire, maisfeulemeac » un grisfale. Si ce verre d’émail ne paroiflbit pas » affez dur & affez-compad à l’artifle, on pourroit « y ajouter un peu de verre de plomb très-fin , » & le faire refroidir tout doucement. Je ne regarde mes elTais que comme les premiers pas