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ment. Vojez à l’article Gravure à tiau-font commeni : fe fait & s’employe la mixtion, MODELER. Cv. ad.) Voyez l’article Se U L P T U R E.

MOLETTE, (fubd :. fém.) C’efl un caillou, ou une pierre de marbre, de porphyre, on d’autre lubilance dure , de iigQre conique ou àpeu-près conique , dont le plan efl circulaire , Si dont la baie eil plane & très-liffe. La molette lert à broyer les couleurs fur une autre pierre dure^ qui , de quelque fubftance qu’elle fbit , fe nomme ordinairement dans les atteliers porphyre , d’où eft venu le veibe porphyr. ifer y pour exprimer l’opération de broyer ies couleurs far la pierre &z ious la molu :e, la racine de ce dernier mot eft mo/a, meule , parce que la molette, ou petite meule, écrafe &. broyé les couleurs, comme la meule écrale & broyé le grain. Les Italiens l’appellent mdcLielio.

MONNOYAGE (fubfl :. mafc. ) Ce mot exprime la pratique de toutes les opérations fuGceifives qji font réceffaires à la fabrication des monnoiey. Les diftercns degrés par lefquels pafl’e !a matière pour devenir raonnoie peuvent être rcdui :s i cinq. La fonte du métal ; le laminoir, c’eit-à-diro le paflige du métal entre âei.x cylindres d’acier pour é--re réduit en lalaes ; la réduction de la larac à la l’orme qu’il doit avoir , & ; t^i’il reçoit do l’indrument nommé ccupoir ; la marque fur tranche ; & : ecfîn l’imprciTion du type. Nous ne contprons pas au nonibre d ; ces opérations celle de la gravure des coins, parce qu’elle fc fait à part ; & parce que d’ailleurs elle tient à l’art , tandis que les autres font purement mécaniques : mais c’efl : elle qui donne le caracbère do monncie aux pièces frappées. Avant qu’eUcî aient reçu C2 c.T.ra5bère par l’empreinte de la matrice , ellrs ne font pointencorc des monnoies ; elles ne fofrc que des Jïaons , de quelque métal qu’elles foient. Nous avons conjefturé, â l’article JUa- I trice , que ce mor vient du latin flaire. C’eft ce qua paroît confirmer l’infcripcion conçue en cinq lettres qui a été expliquée par les antiquaires , & qui exprime le lervioe des officiers monétaires. A. A. A. F. F. Aura. ^re. Argento. FLandj, Firiu^ido, ( Article de M. Duyiy 1ER.)

MORDRE. ( V. aîl. ) Faire mord-e une planche à l’eau fbrte. Voyez fur cette opération l’article Gravure â Veau forte. Si de^ parties délicates d’une planche n’ont pas ctéaîteï mordues , il n’y a d’autre reraede que do les rentrer au burin. Mais fi l’on fouhaite que des tailles larges, & déjà pallablewent profandes , ’ M OS

foîent encore plus c-eulëes, on peut lés remettre à.i’eau-forLe par le moyen fuivant. On dégralffe parfaitemenc le cuivre avec de la mie de. pain ou avec du blanc d’Efpagne ; on le remet au vernis , ayant loin d’en tenir la couche fort mince. Le mieux, pour y parvenir, eil de ns frotter avec la boule de vernis que lej endroits qui ne doivent pas être rao ;Jus de nouveau, & en étendant enfuite ce vernis avec la tapette, on fera sûr que la couche aura très peu d’épaiffeut aux endroits qu’on veut faire mordre une féconds fois. Ce qu’on veut obtenir par ce moyen , & ce qu’en effet on obtient ordinairement , c’efl qu’il n’entre pas de vernis dans les tailles qu’on ve«it reme :tre à l’eau-fcrte, & qu’elles puiffcnt être par confequent atteintes par cet acide. On couvre enfui e de mixtion, ou de vernis de peintre mêlé de noir de fu^ raée , tous les travaux qui doivent refier dans l’état où ils font-, on fait au-our du cuivre la bordure de cire , & on met l’eau-fjrce. Pour entendre ce procédé , il faut relire l’article Gravure à Ceaa-font.

La manière la plus certaine de fe bien alTurer qu’il n’entrera p»s de vernis dans les tailles q.i’on veut remettre à l’eau- forte , c’eft de les tenir pleines de blanc d’Eipagne. Il faudra donc, après avoir dégraiffé ia planche, la couvr. r de blanc d’Elpagne bfoyé bien fin & détrempé dans l’eau. On le fera entrer le plus qu’on pourra dans les tailles ; oE le laiffera fjcher, & on eviuyera la fi ;rface du cuivre la plus légèrement qu’il fera polîible avec la partie charnue de fa paume de la main. Si la fuccès n’efl pas to’.ijours infaillible , au m.oiBs il fera fréquent. Au refte , à moins qu’il ne s’agifte de parties qui exigent un fentiment d’eaii-fore , on aura auffi -tôt fait de reprendre le travail au burin.

M O S A I Q U E. ( fubl. fém. ) Les ancien» appelloienr cette forte- de peinture opus mujlvum. C’cil un alfemblage ds petites pierres, de cailloux, de petits morceaux de marbres dî d’ffi ;rentes couleurs, artiftement incruflé ;- dans un enduit de mortier irais, & arrangés de manière’ à repréfenter des objets avec les couleurs oui leur (ont nrcprcs : au défaut de pierres naturelles pour certaines couleurs, on fe fert de pierres artificielles, c’eft - à - dire, de morceaux de verre colorés au feu. Les voûtes de l’églife de Sa !:'>t-Pierre de Rome font peintes de cette manière.

Quoique ce travail demande un peu de fcien.. ce dans la peinture, il eft cependant facile de juger que ton exécution eft plutôt un otîvrage de patience que d’art. Il faut , avant de commencer , avoir tous les delTlns au net de la grandeur de l’ouvrage qu’on fe propole , c’eflà-dire, des cartons comme pour la frefque, avec