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îft grofffliii- d’une a-.-oline ordinaife fur un grand verre d’eau : on peut y ajouter à-peu-près gros comme une pe’.zte fève de lucre candi -, il ajoute aux couleurs un brillant agvéable , & les empêche d’écailler. Mais il fi.it bien prendre garde, ilan.’ ; la iaiibn des moucheî, de ne pas laifler (on ouvrage découvert quand on le quitte ; car le facro ell un appît qui les attire & qu’elles s’empreffcnt de fiiCcer. J’ai connu un peintre qui, ap-cs une affez courts ; ablence , trouva encicrement détruit par ces inleftes un portrait qu’il ai’oit fort avancé.

On tient l’es u gommée dans une bouteille nette & bien bouchéo. Il n’en faut jamais prendra avec un pinceau oïl il puifle être refté de la couleur , car elle troubleroit l’eau qui enfuitc gàteroit elle-mâms leàteiines. Onlaprend donc avec un pinceau nctj un tuyau de plume ou tel autre inllrnment. On met d^s cette eau dans un godet , ou dans une coquii le de mer avec la couleur que l’on veut détremper, & qu’on délaye avec le bout di2 doigt. Si après avoir délayé une couleur , on en ve’jt dé :aver une autre , il taut lé nctoyer le doigt avec beaucoup de foin , pour qu’il ne refle ritn de ’a première. En négligeant ceiteattennon , au lieu d’.'ivoir unecouleurpure, on auroit une teinte , & ce ieroit un f^rard hazatd fi elle étoi :b’en compolée. On laiS’e enfuite 1 lécher la couleur daiTî le godet. On ne met point d’eau gommée avec les verds d’iris & : de vefÎJe , ni avec la gomme-gutte ; ces couleurs portent leur gomme avec elles. Il y a au contraire des couleurs qui exigent un peu plus de gommo que les aufes ; telles font l’outrenier, la laque, le billre , le flii-de grain de Tioies , la cendre bleue , la terre d’Italie , l’ochre de rut.

Pour connot ;re fl nne couleur ed gommée au degré convenable , on en prend avec le pinceau, &Gn en met fur la main ; elle ft-che tirs-promptemenr : fi, étant féche , clic s’écaille , il eil certain qu’elle eft trop gommée , 3ci faut y ajouter de l’eau. Si , en padiant le doigt detTus , on voit qu’elle s’efîace , elle n’a point affez de gomme , & il faut en ajouter.

Les godets dans lefqucls on conf ;rve les couleurs peuvent erre de cryflal , de porcelaine ou de fayencc. On {efertaiiin de coquilles de mer ; mais il faut auparavant les purifier d’un fable & 4’un tel qui gàteroit les couleurs. On y parvient en les laiffant tremper dans de l’eau nette pendant deux ou trois jours , ou en les faifant bouiilir dans i’ea.i pendant fort longtemps. Le peintre en miniature doit avoir une pale’te qui po :irroit ê :re d’un bois très-dur, comme le cormier , ou le bois des Indes ; mais l’rvoire mérite la préférence : comme il efl de la même couleur que le fond qui recevra les teinre ; , il aide à les mieux juger. Il en ell do m&ne delà porcelaine blanche.

Btaua-Mts. Tome lU

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Cefl à Part’fte à régler les proportions & la forme de fa palette : on lent bien qu’elle n’eft jaiiiais fort grande : elle peut être ronde ou quarrée : elle n’a pas befoin d’être percée comme celle du peintre à l’iitiile, parce qu’on n’y pafl’e pas le pauce , Se qu’elle relte couchée fiir le pupitre du peintre. Elle peut avoir fix poucei da long, plus ou moins, fur une. largeur proportionnée. Son épiiffeur doit être affez forte pour qu’elle ne fe voiie pas. On a aufli des palettes de nacre de perle , ou un quarré de glace fous lequel on colle un papier, ou encore un morceau da marbre ou de porphyre. Tout ce qui efl cCientiel , c’efl : que la fubftance de la paletre na (oit pas poreufc.

Suivant le Traité de la Jf/rnlaucre, d’un câtéfe rangent les couleurs quidoivent (érvir aux carnationï, & de l’autre celles dont on peindra les draperiss. On met d’abord au milieu beaucoup de blanc, parce que c’eft la couleur dont on uCe !«  plus : furun bord , on place de gauche à droite, à quelque diflance dublanc , du iril-de-grain , d® l’ochre du verdcorapofe d’Inde oli d’outremer, da flil-de-grain ^’debliinc , autant d< ? l’un qua de l’autre ; du bleu fort pâle, compoië d’Inde oa d’outremer & de bianc , puii du vermillon, du carmin , du biftre & du noir : h i’aa :rebord , on étend les couleurs dont on veut fa’.re les draperies.

L’auteur de l’article Aîiniatiire dans l’ancienne Encyclopédie, conleille une autre difpofition des couleurs fur la palette, & il eft vraifemblable qu’il pade d’après les indications de quelqu’artifte. » Ceux qui aiment l’ordre dans leur » palette, dit-il , la chargent luivant la gradation naturelle : c’eft-’à-dire , commençant |»ar » le noir , les rouges foncés jufqu’aux plus clairs, » do même des jaunes, enfuite les vcrds, le» » blancs, les violets & les laques, ces quatre » dernières coraiaencenr par leua^s plus claires. n Le milieu de la palette refle pour faire les » mê’.anges& les teintes dont on abelbin, foie » avec i blanc que l’on met à portjc ou fans » blanc ; par ce moyen on a toutes les couleuri » (bus fa main ».

Un miniaturifle qui a fait imprimer en 178S ■un fort petit traité lui- Ion art , conleille trois ou quatre palettes.

La première a trois rangées, & : cft compofé* de dix lept couleurs ; /« première rangée : carmin , minium , mafllcot , jaune do Naples , ochre jaune , ochre de rut. La féconde rangée : cendre bleue, outremer, terre de Sienne non-bruIée , terre de Sienne brûlée, laque. /.a troijiéme rangée : ochre roug^e , flil-de-gra’n d’Angleten-e , brun rouge , biftre , terre de Cologne , indigo, lafeconde palette a deux rangées. Lapremier^ rangée : vermillon , orpin jaune , orpin rouge. La fecùndi rangée : terre d’Italie , bleu de Pruflè^ n<i(ir d’ivoire.

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