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les parties qui empêcheroient d’adoucir l’ouvrage.

ir-our apprêter de blanc , prenez de la forte colle de parchemin , faupoudrez-y légèrement aveclamain dublanc de plomb pulvérifé & tamifé, jufqu’à ce aue la colle en (bit couverte d’un doigt d’épaifleûr : vous laifferez intufer le blanc dans la colle , pendant une demi-heure , tenant un peu loin du feu le pot que vous aurez foin de couvrir, mais affez près cependant pour donner au blanc une chaleur tiède. Remuez bien votre blanc avec la brofle, jufqu’à ce que vous n’y voyez plus de grumeaux , & que le toucparoiffe bien mêlé. Servez- vous de ce blanc pour en donner une couche de moyenne chaleur, en tapant, comme à l’encollage ci-deflus , très-fixement & bien également : car s’il étoit employé en trop grande abondance, l’ouvrage feroitfu jet à bouillonner , & donneroit beaucoup de peine à adoucir. Il faut donner fept, huit ou dix couches de blanc , félon que l’ouvrage & la défeftuofité des bois de fculpiure l’exigent, donnant plus de blanc aux parties qui doivent être adoucies : c’eft ce qu’on appelle apprêter de blanc. Il faut que la dernière couche de blanc foit plus ckire, ce qu’on fait en y jettant un peu d’eau : qu’elle foit appliquée légèrement, en adoucilfanc avec la brofle , comme lorfqu’on imprime , ayant foin de paffer dans les moulures avec de petites brotfes , & de vuider les onglets , pour qu’il ne refte pas d’épaifleûr de blanc. Troifiéme opération- Adoucir & poncer. On prend de l’eau très-fraîche , & même , dans l’e é , on y ajoute un peu de glace. On mouille le blanc a/ec une broffe qui ait fervi à apprêter de blanc , Se l’on a foin de ne mouiller chaque fois que ce qu’il faut adoucir , dans la crainte de détremper le blanc. Enfuite on adoucit & l’on ponce ;ce qui fe fait à l’aide de petits bâtons & : de pierres- ponces auxquelles on a donné les différentes furmes qu’exigent les parties planes, & celles qui font chargées de moului es ou de fciilptures. On lave arec une brofl^e à mefure que l’on adoucit , & on paRe par-deffus l’ouvrage un lipge neuf pour y donner un beau luftra. Quatrième opération. Reparer. L’ouvrage adouci, vous nettoyerez avec un fer toutes les moulures, fans aller trop avant, de peur de faire des barbes au bois. Il eftd’ufagc, quand il V a des fculptures , de les réparer avec les mêmes ’fers pour dégorger les refends remplis deblanc, Ç.S qui nettoyé & répare l’ouvrage , & approche les fculptuics de l’état oij elles font forties des mains de l’artifte.

Cinquième opération. Peindre. L’ouvrage pînfi réparé eft prêt à recevoir la couleur qu’on veut lui dounet. Si la teinte qu’on choifit eft du î M P

blanc argentin , broyez du blanc de cérufe & du blanc de Bougival, chacun féparément à l’eau , & en quantité égale ; mêlez-les enfemble. Ajoutez-y du bleu d’indigo & très-peu de noir de charbon de vigne, que vous broyerez à l’eau féparément. Vous mettrez de l’un & de l’autre la quantité qu’exigera la teinte que vous cherchez. Détrempez cette teinte avec de bonne colle de parchemin. Paffez le tout dans un tamis de foie très-fin. Pof’ez enfin les couches fur votre ouvrage en adouciflant , & ayez loin de les étendre bien uniment. Donnez deux couches, &lacouleur eftappliquée.

Sixième opération. Encoller. Faites une colle très-foible, très-belle & rrès-claire. Après l’avoit battue à froid & pafTé au tamis , vous en donnerez deux couches fur l’ouvrage avec une brofle très- douce, qui aura fervi à peindre & qui fera nettoyée ; une brofle neuve feroit des raies fur l’ouvrage & le gâteroit. Ayez foin de n en pas engorger vos moulures , ni d’en donner plus épais dans un endroit que dans un autre. Etendez-la bien légéremenc , de peur de détremper les couleurs en pafl’ant , &de faire des ondes qui tachent les panneaux ; ce qui arriva quand on paflTe trop fouvent fur le même endroit. De ce dernier encollage dépend la beauté de l’ouvrage ; il peut la perdre, s’il eft mal fait ; car s’il y avoit des parties qui n’eufl’entpas été encollées, le verni.s les noirciroit. Septième opération. Vernir. Après avoir laifl^e fecher les deux encollagrs , on donne deux ou trois couches de vernis à l’efprit de vin. Il faut , en l’appliquant , que l’endroit foit bien chaud. Ces couches de vernis ajoutent à la beau.» té de la détierape , en la garantiflant de l’hu-»midité.

Z)/f«/n/’e ûzi Blakc-le-Roi. Elle fe préparç comme le chipolin. Quand l’encollage & le» blancs d’apprêts font finis, quand l’ouvrage eft adouci & réparé dans les moulures, on broyé à l’eau du blanc de cérufe & une égale partie de blanc de plomb , en y mêlant très-peu d indigo, pour ôter le jaune du blanc , & lui donner un œil vif. Enfuite on détrempe ce blanc avec dç très -belle colle de parchemin, d’une bonne force, on pafl’e le tout par un tamis de foie , & on en donne deux couches de moyenne chaleur. Ce blanc fe gâte dans lés appartement fouvent habités , & furtout dans les chambres à coucher, parce que les vapeurs forties des corps animés noirciflTent le blanc de plomb. Il a d’ailleurs l’avantage d’être favorable à la dorure , que leiuat qui le caraftérifefaic briller davantage. Peinture d’impression à /’Ai^’/f. Cettp peinture, qui eft I4 plus folide, ferçit aufli J^ £llU