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à l’échoppe ; & le teiminera Toit avec des cïzolets, fuie avec des rifîloirs , & enfuite arec des petites pierres à l’huile pour faire difparcître les traits des outils ; ou plutôt il employera tous les moyens qui lui l’eront fuggcrces par ("on génie ik fon adrefie. Il fuffit que l’artiHe rdufTifre : les moyens d’y parvenir doii’enc être laiflcs à fon choix.

Son poinçon étant terminé, il le fera tremper pour l’imprimer enfuite à l’aide du balancier, îur ce que l’on appelle le ([uarrc. Le q^iarre alors bien recuit aura beibin pour cette opération d’être un peu bombé pandeffus , afin que la matière puilfe mieux prendre les formes du poinçon qui doit y entrer peut-être d’une ligne ; on le limera , on drellera la face ou le champ pour atteindre au diamètre qu’on defire ; Ik s’il ne l’a pas , on recommencera l’opération de la preffe du balancier. Le, graveur aura foin de ne le pas changer de place en l’imprimant, pour ne pas doubler tous les traits, car fon ouvrage feroit perdu.

Cette impreflion , fi elle eft bien faite , S ; fi le poinçon a été bien terminé , avancera beaucoup l’ouvrage : mais il le faudra toujours retoucher ; il faudra au moins graver les acceffoires comme les lettres qui fe font avec des petits carafleres feparés , Se la bordure qui fo fait fur le tour ; bien adoucir le tout avec des limes douces & des pierres à l’huile.

Cette manière de graver psroît la plus commode ; premièrement , parce que le graveur, en faifant fon poinçon , voit mieux fon ouvrage que lorfqu’il travaille en creux ; fecondement , parce ’ qu’en fuppofant que le quarré qui foufrre tous les efforts du monnoyage vienne à man-_ quer , le poinçon efl : une ruflburce. Auili elle a fouvent féduit des graveurs qui ne fe font pas affez exercés à graver en creux, & : dont lesouvrag ^es durs & fecs accufent leur négligence ou leur précipitation.

L’art du graveur en médailles confifle à fçavoir autant graver en creux qu’en relief &même davantage ; car bien des gens prétendent que le relief n’eft pas une gravure proprement due. C’eft donc au creux qu’un graveur doits’exc-reer comme le plus difficile. Il faut qu’il fe le rende auffi familier que le relief, & qu’il y voye prefque aiiffi clair, q-ioiqu’il puilTe & doive employer fouvent , pour voir l’effet de ce qu’il aura creufé , de la cire qui doit êtve noire pour mieux accufer les formes. Qr.and il aura donc tracé , comme j’ai dit plus haut, fon deffin fur fon carré d’acier, il commencera volontiers par ce qui doit être le plus creux , pour le guider dans le relief qu’il àon donner au refte. Il ira toujours avec précaution ", car, comme je l’ai déjà dit , quand on a ôté de la matière de trop, oij ne la remet pas , & il n’en faut pas ôter beau- (BDuppour faire un grand défaut.

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II emploj’era donc les échoppes des d’fféreprta/ formes ; mais , s’il veut m’en croire , plutôt dos gîoffes que des petites ; il n’employera les dernières qu’à l’extrémité ; il ufera enfuite de fes rifloirs pour donner des rondeurs & ce qu’on appelle du large aux chairs, & de petits c’zelets pour des nettetés dans les cheveux ou les draperies des figures ; ik enfin pour donner le gras à l’ouvrage, & ôter tous les traits des outils, il fo fervira de petites pierres à l’huile , dures , faites comme des crayons, auxquelles il donnera les toraits qu’il voudra fur une pierre de gr.iis ; Sc fouvent, fa cire. à la main , il éprouvera l’effet de ce qu’il grave.

Mais la cire efbflatteufe ; il faut donc, qt’and il croira fon ouvrage achevé, qu’il en tire àes épreuves en étain. Ces épreuves lui repréfenteront abfolument l’effet de la médaille qu’il veut produire , du moins d’une des faces. La manière de tirer ces épreuves eft facile. II fera fondre de l’étain avec autant de bon plomb dans une cuiller de fer i II préparera un p.ipiec en double , qu’il placera fur une table , & coulera deffus de ce : étain fondu ; avec une cane^ il écumsra la petite pellicule qui fe forme à la furface , & avant qu’il ne le fige, il faifira foa quarré & l’imprimera fortement deffus. La ma :irre prend toutes les fineffesde la gravure, Ce avertit auffi des défauts mieux que toute autre chofe. D’après cela, il retravaillera fon carré & recommencera cette opération autant de fois qu’il en aura befoin pour fc fatisfaire fur fon ouvrage. Enfin il tirera de ces épreuves finies , pour en conferver pour lui & pour les curieux de l’art ; car elles font fort recherchées , le coin n’ayant encore éprouvé aucune altération.

J’ai oublié d’avertir l’artiite qui voudra tirer de ces crains de prendre des pr.’cautions pour fe garantir des éclabouffures de cette matière chaude ; car elle peut le jetter aux mains & au vifage & faire grand mal. Le befoin fera imaginer les moyens : com.me un grand gant de peau , un efpece de camail auffi da peau avec un verre devant les yeux, ou toute autre manière de fe fouftraire à ce danger. Il n’eft pas nécelfairs ds dire qu’il faut deux coins ou quarrés pour frapper une médaille ; mais ces deux coins devront être un peu abattus autour du cercle de la médaille d’environ deux ou trois, lignes & bien pareil» l’un à l’autre ; cette petite retraite marquée dan.^ la planche II ^fig- i , fert à recevoir une virole ou gros cercle d’acier, pourmaintenir les deux quarrés au monnoyage, pour contenirla pièce de métal que l’on imprime , & l’empêcker de gliffet ou de fe fendre au bord fous les coups redoublés du balancier, qui auront befoin de fe multiplier fuivant le relief de la médaille. Telle médaille fe frappe avec 20 ou 30 coups , & telle autre doit en recevoir i ou 30D. La matière de la médaille ainfi preffée, rejoic une grande dureté, & en -, teriUB