Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/643

Cette page n’a pas encore été corrigée
GRA GRA 633

. G R A

levenîr fur une planche nouvelîe pour la perfedionner , en afFoibliflant les traits & les contours que l’on trouve trop durs , trop roides , pu trop marqués.

Tout fe réduit ici à exhorter le graveur à faire cette retouche le plus judicieulement qu’il pourra, & à lui obferver fur- tout qu’il ne l’uppléera pas le bois qu’il aura enlevé mal-à-piopos. Nous en dirons davaruage plus bas , & nous rxpoferons, d’après M. Papillon , les reffources qu’il a imaginées & portées dans (on art. ImprcJJîon. Lotfque la planche eft fortie des mains du graveur, c’eft ibuventà l’imprimeur, pour qui elle eft deftinée, à la faire valoir fon prix.

tes ouvriers d’imprimerie que l’on nomme •preiîiers , ont coutume de n’encrer qu’une feule rois les balles pour tirer cinq épreuves ; d’où il feut arriver que les premières foient pochées , les fécondes boueufes , & les dernières griles : autant de défauts à éviter. Il faudroità chaque lépreuve prendre de l’encre & n’en prendre qae ce qu’il laut ; avoir des balles moins pefantes , toucher avec ménagement & moins de promptitude , en un mot ufer des précautions nécef- •{àires.

Si le papier eft trop fec , la gravure viendra ïieigeufe ; nouveîu défaut à éviter. Ls^g-avure eft neigeufe, lorfque les tailles & les traies font confondus, & qu’on n’apperçoit que de petits traits inierrorapus , & en quelque forte verijniculés.

Si le papier eft trop humide , on aura des taches, parce qu’il fe "trouvera des places où le papier aura pris trop de noir, & d’autres oà il n’en aura pas pris affez.

Si la planche eft plus haute que la lettre , il faut qu’elle vienne pochie. Laiflez - la de «liveau avec la lettre ; le tympan foulera toujours affez ; ou fi l’empreinte n’eft pas affez forte, "vous aurez toujours la refiburce des haufles. Il ne faut pas croire qu’une planche en boîs foit ufée lorfqu’elle donne des épreuves grifes ou neigeufes. C’eft la faute de 1 imprimeur & non de la planche. Ceux qui penfent que la foiblçiTe de l’épreuve eft caufée par lavétufté delà planche, font trompés par l’opinion qu’il y a encre la gravure en cuivre & la gravure en bois une conformité qui n’exifte point entre elles. Loîlquela planche d’une gravure en cuivre eft ufee , les traits s’aftbibliffent , s’interrompent dans leur continuité, & quelques-uns s’effacent entièrement : la taille arrondie np contient plus le noir, & ne peut en fournir au papier. Le contraire arrive dans la gravure en bois : les tailles fe patent, fe grolfiflent, fe confondent tk. ne font plus qu’une mafTe. Jsmais , en fuppofant d’ailleurs les conditions ^ tirag.e égales , une planche en bois ne donl ^^am-d/fs. Terne U.

Gf R A

(fî^

Jiéfa des épreuves plus noires çue lorfqu’elle lera ufée.

Supplément. Il y a peu de graveurs en boîs qui ne fâchent ce que nous avons dit jufqu’à préfent fur leur art. Nous allons ajouter ici par fupplément ce que M. tapillon a découvert , & ce qui lui appartient en propre. La première de fes découvertes eft relative à la manière de cr<=ufer & de préparer le bois pour graver des lointains ou des parties éclairées , tk. de gratter les tailles déjà gravées , pour les rendre plus fortes & les faire ombrer davantage.

La féconde eft relative à la manière de retoucher proprement la gravure en bois. Nous finirons par fes idées fur la méthode d’imprimer les endroits creux.

Pour crcufer, à une planche , un loinrain , un ciel ou autre chofe, on delfineratout lerefte, à laréfervede cssobjets. Eniuite, pourébaucher le creux, on prendra une gouge de la grandeur convenable ; on enlèvera le bois peu -à -peu, &, autant : qu’il fera polfible , à contre -fil ; & l’en en ô :era peu fur les bords, afin que la pente du creux commence en douceur , & qu’elle aille imperceptiblement en glacis. Cela eft important. Si les bords étoient creufés trop proronds, ou d’à -plomb, la gravure ne marqueroit pas en ces endroits à l’impreffion , parce que la balle ne pourroit y atteindre ; & quand la balle y toucheroit, les haulfes qu’on feroit forf,é de mettre au tympan feroient caffer le papier à ces bords du creux.

On polira cette ébauche avec la même gouger le plus proprement qii’on potirra , afin d’avoir moins à travailler au grattoir à creufer. La lame de ce dernier inftrument fe fera avec un mor^ ceau de reffort de pendule , comme la pointe à graver. On trempera cette lame plutôt molle que fëche , afin qu’étant aiguiiee, le morfil y tienne mieux. Il faut qu’elle foit tranchante fur l’épaiffeur, comme au racloir ou grattoir ordinaire, &que ce :te partie foit courbç à droite & à gauche, & non de niveau comme à un fermoir : les angles feroient des rayures qu’on auroÎE beaucoup de peine à atteindre & à effacer. On prendra garde de ne pas trop creufer l’en- ? droit que l’on voudra graver. Il ne faut donner qu’une demi -ligne de creux à un cfpace d’un pouce, & cela encore à l’endroit le plus pro^ fond.

Le creux étant ébauché parfaitement à Is. gouge, on le repaffera & on le polira au grattoir à creufer , jufqu’à ce qu’il ait la concavité convenable, & : qu’il foit fans rayures , fans dentelures , fans inégalités, four l’achever on le fe_r^ vira de la prêle.

Ce creux étant fini, on le frottera avec da fg^nd.vaç en poudre, & l’on y deffinera ce qu’Qa ^