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Il paroît par le certificat de l’académîe de peinture, or la penfion du roi accordée à M. François, qu’il efl : i’invente ;ir de cette gravure, dont M. Marteau a donné dans la fuite des exemples trèi-eftimés. ( Cts ex’ :Ucatioas ont été faites pou-r l’ancienne Encyclopédie , par M. Prévost , habile g-aveur. )

Gravure pointielée. Morinàl’eau-

forte, Boullanger au burin , & Lutma au ciielct ont fait , dans le dernier fiécle , les premiers effais de cette gravure , qui a produit dans notre fiécle . gravure dans la manière du crayon , &• enfuite une autre forte de gravure dans laquelle on ne fe propofe pas d’imiter la marche , le grené, les hachures du crayon, mais les effets du tableau ou du deiïïn qu’on prend pour modèle. MM.Bartolozzi, italien, Skorodoumof, ruiTe, & plulieurs artiitos anglois ont produit en ce genre des ouvrages pleins d’agrément, d’efprit & de goiit : ils ont é.é imités par djs François, & quelques-uns par un mélangé de tailles à l’eau-for ;e & au burin, & du pointillé , ont produit des ouvragas d’un goâî e-quï-s. La pratique de ce genre n’eft pas fuiceptibîe d’un grand nombre d’oblervations. Il s’exécute fur le cuivre rouge comme la gravure à l’eauforte & au burin ; on calque de même le deilin qu’on fè propofe de graver. On peut ébaucher les travaux à l’eau -forte, & c’ell la pratique ordinaire de M. BarColozzi. On fent bien qu’alors il ne faut pas indiquer les contours par des traits, mais par des points. Dans les grandes parties , & fur-tout dans les parties obfcures, on peut fe lervir, comme dans i gravure au crayon^ de pointes qui faffent plutieurs point» à-ia-fois. Dans les petites parties, près des lumières , & fur les demi -teintes légères, il faut fe fervir des mêmes pointes avec lefquelles on grave à l’eau-forre. On fait mordre enfuite ce travail. La planche fe termine à la pointe du burin, fans qu’on foit obligé cependant de s’interdire l’ufage de la pointe ordinaire, fur - tout dans les emDàtemens où la variété des trava .x peut avoir beaucoup de charmes. Des parties oil refteroit le pointillé de l’eau-forte pure auroient peu d’agrémens -, ce pointillé doit être mêlé Se empâté de points faits au burin ou à lapointe sèche. Il eft bon que, fut les parties de lumière ou de demi-rteinte, les points Ibient quelquefois rangés en forme de hachures : cette forte de travail égayé l’ouvrage, y répand du goût ; fi les points font placés par-tout en maffes , ils offrent un travail monotone & qui a de la molleffe. Des points en hachures produifent aufli un bon effet dans les ombres. C’eif le goût qui indique à l’artiflc les endroits où il doit préférer les

^achures au grené en maffes , & les malles au

grené.-

Il y a des artiftès qui gravent leurs planches G R Â^

entières à la pointe du burin , fans faire aucun ufage de l’eau -forte. Nous confeirierons le nielange des deux manières, parce qu’il produit d heureufes variétés •, mais nous ne détournerons cependant aucun artifte de lliivre ton penchant. -Si l’on établit le travail entier avec des points, on s’appercevra ordinairement , fur- tout fi les objets ne font pas de fort petite proportion, qu’il y règne de la moUetTe, qu’il y manque un certain piquant capable d’attacher le fpeclateur. On détruit ce défaut en étabiiffant au burin quelques touches, quelques hachures, quelques portions de traits commencés & non continués. Ce travail du burin ne doit pas être ifolé , mais accompagné par des points qui lui fervent de fond. Les hachures ne doivent pas être croHees, à moins que ce ne l’oit peut-être dans des parties fort obfcures où elles le trouvent perdues. Elles ne doivent pas non pliu être ferrées , il faut qu’il y ait entre elles un travail de points. Mais ce que nous difons ici n’appartient point à la pratique proprement dite, c’eft-à-dire, au pur métier ; mais à l’art & au goût fur lefquels on ne^eut donner des règles préciles. L’artifte commençant doit examiner & étudier les ouvrages de iVI. Bartolozzi & des autres graveurs qui ont le mieux réulïï dans ce genre ; mais enfuite s’il ne trouve pas en lui-même les principes du goût, fi la nature ne l’a pas tormé pour les arts , s’il n’a pas le fentiment qui produit les fuccès , il ne fera que des ouvrages médiocres même dans ce genre facile.

Les graveurs à la manière pointillée, peuvent s’aider de la roulette , & des autres inftrumens donton a parlé à Vzvtz[s-Gravureà la ma ?iière du crayon. Nous n’avons pas dit que les points doivent être légers fur les lumières, larges & profonds dans les ombres des premiers plans ; que dans les parties fort obfcures, ils peuvent être tellement creufés & confondus entre eux que le cuivre (bit ce qu’on appelle crevé. Ces avis feroient inutiles, parce qu’il efl : à croire que perfonne ne s’avifeia de graver en ce genre fans avoir quelque pratique du deilin. Nous dirions bien que les points peuvent être quelquefois un peu allongés, quelquefois un peu tournans, rarement ronds comme ceux qui fe font à la pointe sèche : mais ce feroit retomber dans les préceptes de goût , & nous devons fuppofer à l’artifle qui s’exercera dans ce genre, un goût naturel perfeftionné par quelqu’étude de l’arc. La facilité de cette manière peut la rendre agréable aux peintres & aux deiïïnateurs qui n’ont pas le loifir ou la patience de fe formera la pratique du burin , & que peuvent rebuter les caprices de l’eau -forte, qui, lorfqu’on no fait pas s’aider du burin pour la retoucher, produit rarement l’effet qu’on s’étoit propoféi , GaAvuRE XV LAVIS, inventée par M- i5