Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/604

Cette page n’a pas encore été corrigée

5P4 -G R A

faut le rejetter & en prendre un autre. On Tent à la main s’il produit l’eflet qu’on defire , & : on en ed : d’ailleurs avcrti-par le petit bruit qu’il fait en mordant. Quelque fois, au contraire, le charbon cfltroprude ;!) en faut alors prendre un plus «îoiiX. On continue le frottemenf, fans perdre patience , jufqu’à ce que la planche fcit parfaitement unie.

Elle eft noirâtre , quand elle fort de cette opér ration , & quoiqu’elle n’offre aieune rayure ni trou fenfible , fl on la couvroit de noir & qu’on î’efruyât à la main , on verroit, en la pafTant fous 3a prefTe a-ec i :n papier humide , qu’elle teindroitce papier & en dé^ruiroit la fciancheiir ; enforte qu’elle n’ell point encore propre à recevoir la gravure.

Onperfeaionnele poli, & on donne au enivre 3e pi Lis brillant éclat , par le moyen du bruniffoir. Lesbruniflbirs dont on fe fert pour cette opéraîion font plus grands & plus forts que ceux qu’employent le.- ; graveur,, & font ordinairement faits en forme de cœur. On le pafTe diagoralement fur toute la planche , en appuyant deux doigts fur la partie de cet inifrument qui touche îa planche. On eft averti du fuccès de cette ope ration quand le cuivre efl : brillant partout. Il faut bien regarder lî on n’a pas eu la maladrelTe èe faire quelques raies avec le bruniffoir lui-même , & la détruire avec le même inflrument. Souvent il eft bon que l’artifle fe charge de cette opération , lorlque la planche efl ibrrie des mains ducuivricr, furtout quand elle eft déflinée à recavoir de !a gravure à l’eau forte : car fi elle efl deftinée à recevoir une gravufe au burin , î’ébarboir qui palTera pli :fi2urs fois fur toutes fes parties, ne manquera pas de détruire ces légères défeSuofités.

M. Watclet dit, âav.s l’ancienne Encyclopédie , d’après Abraham Boffe , qu’après avoir mis en ufagc ces difiérens inoyens , il faut, fi l’on Teut être affuré q’. ;e l’on a réuffi , livrer la plan,che à un Imprimeur en taille- douce, qui, après l’avoir frottée de noir & effuyée , comme on a couti.me de faire lorfque la planche eft gravée, 3a fera paffer fous la prelfe avec une feuille de papier blans. Les inégalités les moins fenfibles, s’il en refte quelques unes, s’imprimeront fur le paDier , & l’on fera en état d’ô-er à laplanche îes moindres d ;fauts ([n’eile pourroit avoir, M. Watele : auroit dû ajouter que, pour cet effâi, il falloir que la planche filt effuyée à la main ; carfielle l’étoitau chifîbn, les petites défeélucfités ne paroîtrorent pas , & Ton fe trouveroic trompé quand, après avoir gravé fur le cuivre, ©n feroit tirer des épreuves à- la main. D’ailleurs cette précaution pou-voit être nécefîaire à A.braîiam Boffe qui gravoit à Teau forte, & laiffoit îcuverrt de grandes paraes blanches fur Tes eftampes ; mais elle eft inutile pour dts ouvrages auîiuïînjlorfcjuele cuiyredoit eue entieremest G R A

couvert de travail. Enfin on peut reconnsître i l’œil , & fans tirer d’épreiiVes , les rayures capables de marquer fur le papier , furtout fi l’on frotte le cuivre avec un tampon de feutre ou de lilîere , imbibé d’huile d’olive. Ce frottement détruit le trop grand éclat qui empêche.de bien voir les défeâuofités du poli.

Pour que la planche reçoive le travail de la pointe , n elle doit être gravée à l’eau forte , ou du moins le trait , fi l’on fe propofe de la graver au burin ,~il faut la couvrir d’un vernis, On la p-éparc aie recevoir en la lavant d’abord avec de l’eau bien nette, qu’on laiffe égoutterà l’air en été , & auprès du feu en hiver. Il faut enfuite la dégraiffer bien exaâenient ; car , fans cette précaution , le vernis s’enléveroit par écailles, à mefure qu’on y.ieLteroit l’eau forte. Après avoir effuyé !a,pianchc avec un Uc.^^/sUinc & bien lec , on la dégraiffeen la fro’rant"’avec de la rnie de pain raflis ; ou , ce qui eft encore mieux , on la couvre de blanc d’I ;.fpagne gratté & réduit en poudre, & on iafro.te avec un linge bien propre : il efl bon de recommencer cette opération à plufieurs reprifes. Jl faut , après cela, reffuycr,& : prendre bien garde qu’il n’y refte point de blanc ou de mie de pain qui s’incorporcroit avec le vernis, feroit mordu par l’eau - forte & teroit un trou fur la planche.

Il y a deux fortes de- vernis dont on peut couvrir la planche qu’on veut graver ; le dur & le mou.

Le vernis dur n’eft plus en uTage ; la difficulté de l’appliquer fur la planche, celle de l’enlever, l’ont fait abandonner. Il auroit cependant fon avantage pont préparer la gravure par des travaux fermes qui imiteroient le travail du burin , & qu’on termineroit avec cet inftrumeîit. On auroit l’avantage de pouvoir repaffer fur les mêmes tailles avec la pointe ou l’échoppe, ou même de commencer à les creufer au burin , quand on vcudroit qu’elles de» vinffent irès-noires. On-peut même, furce vernis, quand on en a pris l’habitude, graver d’une pointe fouple & badine. C’eft ce que prouvent les ouvrages de Callot, de Labelle , d’Abraham Boffe qui tous ont gravé au vernis dur. Il y a dans Hes ouvrages de Callot & de Boffe des travaux larges , nourris , Se faits d’une feule taille , qu’on prendroir pour l’ouvrage du burin -. rien ne peut être- comparé à la touche fpirituelle & : à la grâce des tailles courtes àf Labelle. Un grand avantage du vernis dur, c’eft qu’on ne craint pas de l’érailler, de lenlever , de l’aft’aiffer par le moliidre frottenj.ent^ comme le vernis mou. Il pourra donc fe trouver des artiftes qui jugent à propos d’en renouveller l’ufage , & îl n’en faut laiffer perdre ni Ix. recette, ni la manière, de l’employer. ’ Ferfiu diir d’^BUAHAM Bosse, Frênes cîa^