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nvême nombre , mais d’une plus petite ou plus grande proporiion , fur le papier, la toile ou le panneau qui doit reccvo r la copie réduite. Pour p’.rvcnir à cecte opération , on trace fur le deifin ou tableau original des lignes qui fe croifent à angles droits & à diftai^ces égales , Si qui forment ainfi des quarrés égaux entr’eux. On trace aufli fur la furUce fur laquelle on veut faire la copie un, même nombre de lignes croifi^’os qui y produilcnt un même nombre de quarrés. Alors on deiTîris dans chaque quarré de cette furface ce qui eft conienu dans le quatre correfpondant de l’original , & l’on a eu foin d’avance de marquer par des nombres pareils les quarrés de l’original S< dg la luif.icé fur la<Jnelle on. copie. Si l’on veut rédai/e i’o^ riginal à moitié , on fait les q,larrea^x de la copie moitié moins grands que ceux de l’original ; ainfi chaque objet contenu dans : un des quarrés de l’original , & copié dms^ le quarré correfpondant de la furface qui reçoit la copie, fera d’une proportion moitié moins grande. Ce fera le contraire , fi l’on veut que la copie Ibit d’une proportion double de l’original. Cette méthode de copier avec preciflon furc aux peintres lorfqu’ils veulent rapporter en grand une compofition q^Als ont efquilléc en petit •. plus les ; quarrés font multipliés , plus ils donnent d’exaélitude. C’eft ce procédé qu’eraployent ordinairement les graveurs pour avoir un deflîn très-fidele, mais plus petit, d’un tablcaa qu’ils fe propofent de graver. Ils appliqusnt.ordinairemint autour du tableau un chafTis de bois tlanc : ils marquent fur ce chaflls des points à éf^als diflance avec le compas. Dans chacun de ces points ils fixent un clou d’épingle , & de chacun de ces doux, ils font partir une foie blanche. Ces foies fe croifant à angles droits , décrivent fur le tabîeaa des quarrés égaux. Ils tracent avec une pointe le même nombre de quarreaux fur le papier qui doit recevoir leur trait, & ils .y pnrtenc les objets que ïeur repréfente l’intér’e-ar de chaç[ue quarreau de l’original.

G R A T O I R. ( fubfl. mafc. ) C’cfl : un inftrument à l’ufage des graveir ; en taille douce & en manière noire. On l’appelle plus commanémcnt ébarl’olr , parce que fon ufuga le plus fréquent .eft d’enlever les reharbes , c’efta-dite le movfil que le burin laiffe au bord des tailles. Voyez E b a r b o i R.

Les fculpteurs & les ftuccateurs employeur aufli un grattoir, mais dont la forme efl différente.

Le <frattoir des fculpteurs elt prefque recourbera angle droit, & la partie recourbée eft dentelée fur toute fa circonférence. Il eA de fer , & emmanché daos un morceau de bois.

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Le graioir du fluccateur fe termine en feuiîls ou fpatule elliptique, & plus large par le bout qu ailleurs. La portion elliptique eft un peu recourbée & a deà dents dans toute fa circonft ; rence.

Les g’^aveurs en bois emp’oyent deux fortes 1 de grattoir. Le granoir à creufcr , outil qui ■ fert à polir le bois dans la nouvelle manière de le- préparer fuivant M. Papillon, pour y gf,avei- les, lointains & points éclairés ; s g atcoir. à ombrer-., t^w’i ne d.ftjre de celui à creulcr Se polir le ^o ;s , qu’en ce qu’il n’eft point courbe.- à fon taillant ou à fon cpaifleur. 11 n’a que les coins un peu adoucis & peu fenftbleniant arrondis. Il eft très utile dans la manitre ti-ouvée.par M. Papillon , de renforcer les ombres, à çratter aniftement & prudemment les tailles d^éjà gravées quel’on trouve trop maigres, pour les- rendre p !u9 nourries, leur, donner plus de force , & par- conf’quent les faire ombrer davantage la place où ell^ ont été faites. Voyez i’atricie Gravure en bois.

GRAVL’RE à L’eau forte & au lutrin. La théorie de la gravure a déjà été tiaitee avec beaucoup d’étendue dans la première partie de ce Didionnaire : nous fmmes obligés de reprendre ici ce qui concerne les procédés mécaniques de cet art, Commençons par la matière qui reçoit i a gravure. C’eft !e cuivre rouge, bien plus liant jque le cuivre jaune ou la rcfette. Quand il efl : bien choifi , on lent qii’il fe lailTe couper douceraeni ; par le burin ; il ànz être ferm ?,mais fans qi greur ; il doit oppofer partout à l’outil tranchant une réfiflance égale, médiocrement difScileà vaincre. Quelcjueiois il s’y rerxontredes pailles ; il s’enlève en écailles fous le burin , & le graveur a bien de la peine à réparer de lémblablci accl dens qui peuvent gâter l’ouvrsge de pliifieurs jours. Quelquefois il efï. piqué de petits trous prelqu’imperceptibles , qui recoivert l’encre d’imprellion, & détruifent la netteté du travail ; furrout dans les lumières. Quand il eft aigre, la gtavute devient ma’gre ; elle n’a pa- le moelleux , le velouté qui lui prêtent tant de charmes. S’il eflmou , l’eau forte n’y mord qu’avec peine ; le burin n’établit que des taiilesfans éclat ; tout l’ouvrage eft gris & morne ; il ne fournira pas de botines épreuves , & la planche fera bientôt ufee fous la main de l’imprimeur & fous les rouleaux de la preflé. li eft donc effentîel que l’ar tifte curieux de produire un bel ouvrage , cho :fiffe. avec un foin fcrupuleux le cuivre qui doil le recevoir.

Il peut en général fe fier à un cuivre, qui, frappé avec un inftrument d’acier , rend un (or net & argentin. Ce fon n’eft jamais fourni pai un cuivre môu, 11 peut aulli graver quelque : ■traits fur les bords de fon cuivre : mais cet efla ne peut l’affurer qu’il n’y trouvera pas de paillei