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’éa moule s’enlèvent fans réfiftance, & fans laifTer aucune de leurs parties fur la furface à laquelle elles ont été appliquées. On enduit de même tous les joints du moule & : des chappes , pour qu’ils ne le collent pas les uns aux au :res.

Le travail qu’éprouve le plâtre en fe féchant dérangeroit les pièces du moule, fl , de diftance en diftance, on ne mettoit pas entre les joints des languettes de terre glaife de fept à huit lignes d’épaiffeur. Cette terre , par fa mollefTe, fe prê :e aux eftbns du plâtre qui, en fe gonflant , la repouffe au-dchors , & il ne fe fait plus d’écartemcnt.

On fent qu’il faut éciqueter par des numéros chaque bloc du moule à fa fuiface extérieure , pour pouvoir raffembler les pièces , après qu’elles auront été déplacées. Il feroit encore mieux de tracer en tous fens des lignes qui parcourufTent toute la fupsrficie du moule. Quand après en avoir féparé les pièces , on roudroit les réunir , on feroit sAr de ne s’être pas trompé , quand on auroir trouvé la fuite continue de ces lignes.

Il faut pouvoir remuer commodément toutes les pièces du moule : pour y parvenir , on y fcelle des anneaux de fer qui font- l’office de mains.

A cette opération, fuccède l’application des cires. On enduit d’abord au pinceau toutes Ici parties du moule , avec de l’huile commune ,. pour empêcher les cires de s’attacher au plâtre. Enfuite , fe fervant de broffes ou pinceaux de poil de bléreau trempées dans de la cire fondue, on en donne plufieurs couches dans le creux de ces pièces. Les couches doivent former enfemble une ligne oa une ligne & demie d’épaifleur. On laiffe refroidir un peu la cire, puis on en ratiffe la fuperficie avec des gratoirs de fer dentelés,- c’eft ce qu’on appelle éretteler.

On a cependant préparé des gâteaux ou plutôt des tablettes de cire , bien unies & de différentes épaiffeurs , fuivant celle que l’on ’veut donner au métal dans les d.fîérentes par-Vies. L’intelligence veut que les tablettes de tire les plus épaiffes foient deflinées aux parties qui doivent fupporter le poids de l’ouvrage, & les plus minces aux parties qui doivent avoir de la légèreté , à celles qui , au lieu de porier , doivent être portées elles-mêmes , & alléger autant qi’il eft poffible le fardeau de celles qui les Ibutiennent. Après ’ avoir enduit intérieurement , comme on vient de le dire , les pièces du moule , on prend de ces tablettes de cire de l’épaifleur convenable à la partie que l’on veut en garnir ; on les fait ^mollir dans de l’eau chaude , on en brettelk le coté qui doit s’appliquer à la couche déjà iittteUée elle-même , & dont elle deviendra Beaux- Ans ^ Jome //,

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înfe’parable , par les dents dont cts deux fur^ faces Ibnt hériffées , & qui fe faifiront mutuellement. On chaLite modérément ce côté, on introduitla tablette dans le creux du moule, & on l’y enfonce avec les doigts en la paîtriffant, de manière qu’elle faffe un même corps avec la cire^ appliquée au pinceau^ & qu’elle fuive les mêmes formes.

Nous avons dit, à l’article Fonte : du Diflionnaire théorique, que les anciens ont fondu de» ftatuescolloflalesqui n’avoientque deux lignes, ou même une feule ligne d’épaifleur. Il parole donc qu’ils fecontentoient des premières couche* de cire appliquées au pinceau. Les modernes donnent beaucoup o’épaifTeur aux parties les plus minces de leurs cires, & : par conféquent de leur bronze. M. Falconet efl : le premier qui, dans la ftatue équeftre de Pierre I, ait donné une très - foible épaiffeur aux parties de foa ouvrage qui dcToit avoir de la légèreté. Mail il n’a pas imité les anciens dans l’t'galité d’épaiffeur de leurs fontes : il a cru devoir laiflef beaucoup de force aux parties qui dévoient foutenir les autres.

- De Vartnature , & comment le moule de plâtre garni de cires ejl remonté. On établie . dans la fofle où fe doit opérer la fonte une armature de fer difpofée comme celle du grand moièle , mais qui àit avoir bien plus de folidité, & qui eft auffi plus compofee. Elle doit embraCTer toutes lej parties du lioyau fur lequel fera, dans la fuite, affis le moule de potée, les rendre d’une confiftance inébranlable , & mettre ce noyau en état de foutenir le poid» énorme de la matière en fjfion , & de réfifter à l’impétuofité de fon mouvement. Il faut que les fers aient aflez de force pour ne pas fléchir dans le temps du recuit, & qu’ils foient rangé» avec aflez d’art, pour être démontés & retiré» pièce à pièce après la fonte.

On fent que chaque artifte doit raifonner lui-même fon armature. Nous décrirons ici celle que Bouchardon fit conflruire pour fa ftatueéqueflre.

Trois’ pointais de fer, fur lefqueîs toutes les autres pièces de l’armature dévoient s’appuyer , furent regardés comme les fondemens de toute la machine. On avoit pris toutes les précautions ncceflaires pour s’afl’urer des places où fe feroient, dans le maffif de pierres qui occupolt le fond de la fofl’e , les ouvertures deflinées à recevoir les pièces montantes de l’armature qui dévoient y être fcellees. Ces pièces étoient es fers des trois pointais , ceux des quatre jambes du cheval & celui de la queue.

^ On pratiqua de plus , dans le même mafîif, d’autres trous pour l’établifferaent d’une grille de f ;r décrivant un quatre long, & s’élevant à hauteur d’appuij pour former une enceinte ea

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