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doit avoir reçu une préparation néceffaîre â ce genre. Il faut Ja tremper dans de la cire bouillanie pour qu’elle s’en pénètre , & la mettre enfuiie fous uneprefle pour qu’elle ne fe voile pas. On raiiffe ce qui peut refter de cire fur cette palette.

Il faut aufli a’oîr à côté de foi deux vaîffeaux de terre pleins d’eau, pour nettoyer les pinceaux dans chacun de ces vaiffeaux l’un après i’aure, afin de les décharger de couleurs : . après quoi , on les efluie fur une éponge. Avec plufieurs fervieties appliquées les unes fur les autres, on fait une forte de petit matelas qu’on humefle d’eau pure : on le tient appuyé derrière la toile, ou fi ce matelas paroîc trop incommode , on imprègne d’eau de cire le derrière de la toile , & on l’humefle deux ou trois fois en hiver, & plus fouvent en été. .-^11 rtfte , le matelas & l’éponge ne font nécedaire ? qu’à ceux qui , n’ayant pas l’habitude d2 peindre à la détrempe, ne favcnt pas fondre une teinte humide avec une teinte lèche. Le tableau terminé par ce procédé , il ne refte plus qu’à le brûler : cette opération ell indiipenfable. Allumez donc un grand feu qui forme une nape ardente ; préfeniez- y votre tableau du côte oppofé à la peinture ; approchezle davamage à meiure qu’il cefTera de fumer : vous verrez la cire fe gonfler, le gonflement fe promener fur la furtace, & difparoure quand il fera devenu générai. Alors le tableau fera brûlé. Retirez - le pcu-à-peu, comme vouï l’avez approché, de ptur que la furface ne refte inégale par un refroidiffement bralque & fubit. L’inuftion , loin de détruire la peinture, la rend fixe Se folide : elle change un enduit fans corps & lans confidance, que le frottement le plus léger pour. oit emporter, en une couche dure, compade , adhérente, mince, flexible, incapable de prendre le poli.

Si le tableau ctoit grand, on le brûleroit. par parties , en promenant par - derrière le rJchaud du doreur , comme dans la méthode qui précède.

L’artifle peut encore retoucher le tableau , même après qu’il eft brûlé. Il faut l’humeder d’eau de cire. Le procédé convenable eft de glacer la couleur ; c’eft-à-dire, que f} l’endroit eft trop dur, on y étendra une teinte plus claire , & l’on répétera l’uftion pour l’endroit retouché : elle rétablira l’accord, On pourra aufli, pour retoucher l’ouvrage , fe fervir de paftels dont nous allons parler. Quatrième peinture encaujlique de M. Bachelier. Prenez de l’eau de cire dont vous venez de voir la préparation. Donnez-en aux couleurs la quantité convenable. Broyez-les. Tranfportezles du porphyre fur un papier gris qui en boive l’humidité. Appliquez delfus un morceau de E N C

carton avant qu’elles foient entièrement féclies. Donnez- leur la forme ordinaire de paftels, en les coulant & les laifTant enfuite fécher lentement à l’air libre : ces paftels font tendres & mous , & capables de s’étendre (bus les doigts. Travaillez avec ces paftels , & fixez la peinture par l’inuftion , comme dans la méthode précédente.

Dans ce que les anciens dilent de Vincauftique, il n’eft queftion ni de l’avon ni ds paftels. Si l’on veut que encauflique qui ie peignoit aux pinceaux , & qui étoit celle des peintres de navires , fût aufli celle des peintres de tableaux, Pline dit qu’ils employoient avec le pinceau des cires fondues au feu, refolutii igni ceris penicillo utendi, & c’eft, il en faut convenir, une condition que n’a rempli ni le comte de Caylus ni M. Bachelier. C’eft une obfervation que M. Monnoye n’a pas faite, parce qu’il vouloir préfenter le dernier comme le reflaurateur de ’ encauflique des Grecs. Mais en examinant la chofe avec impartialité, on reconnoîtra que le comte de Caylus & l’habile chymifte qui l’a fécondé dans fes recherches , ont plus approché que M. Bachelier de ce que Pline nous apprend de l’encaufliçue des anciens. On peut ajouter qu’ils en ont plus approché en admettant même les conditions que M. Monnoye exige pour cette encauflique. Je fuis loin de croire cependant qu’ils l’aient renouvellée. Je fuis très-perfuadé qye Vencaufti’iue des Grecs étoit très-d fférente de la leur ; mais je penfc auflî que ^encauflique qu’ils ont inventée eft d’une pratique plus facile & en même temps d’un meilleur effet que celle des anciens.

Explication de la plrnche de la peinturt facauflique.

Figures I , î £■ 3 , palettes de différentes formes. Pour celle des peintures inventées par le comte de Caylus, qu’il appelle peinture en cire, & non encauflique ., il fera bon d’avoir des palettes d’écaillé. Pour la troifième forte à’encauflique de M. Bachelier, eltes font de bois , mais elles doivent avoir été trempées dans de la cire bouillante.

Figure^, pinceaux.

Figure y , couteau à broyer les couleurs fur le ? palette^. Le comte de Caylus recommande qu’il foir d’ivoire pour la peinture en cire. Fig- 6, fornie de la boëte dans laquelle on tient de l’eau chaude pour fondre les couleurs , liiivant H fecpnde manière du eomie de Caylus.

Fïg. J, glace qui tient lieu de pierre à broyer les couleurs, &qui eft appliquée fur un coffre de fer blanc. A l’un des angles de ce cofîre eft un goulot p^r lequel on verfe l’eau bouillante.