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les autres couleurs , parce que la mort a prévenu M. de Montamy lorfquil en étoit à cette partie ile fon traité. Son éditeur a été obligé de recourir , pour ce qui manquoit au manulcrit , à des notes trouvées dans les papiers de l’auteur. D’ailleurs il foupçonne que M. de Montamy fai :blt encore ufage du jaune ds Naples , & il regarde comme vrailemblable que cette fub fiance , traitée comme les iafrans de mars, & mêlée avec le fondant , doit donner du jaune fur Vémail. Foyei les procédés de M. de Montamy fur les fafrans de mars, à l’article oïl il a traité des Houges 6- autres couleurs tie’es du fer. Nous al ons joindre ici l’ei Ke-narques fur le jaune de Naples , imprimées avec diltercns mémoires à la fui’.e de fon Traité fur les couleurs en émail. Tout le monde convient que le jaune de Na ■ ^Zfjeftune eipéce de pierre jaune qu’on tire de la terre aux environs de Naples. Cette pierre , dont il y a des elpcces d’un jaune plus ou moins foncé , elt très-poreu.ie,- & ne païuîr compofée cjue de grains de fable jaune , médiocrement liés l’es uns aux autres , puifqu’-on lesécrafe ailëment 9veo le pilon. Cette matière ne change pas de couleur au feu , &- n’eft fufceptible d’être diffoute dans aucun des acides. Le pays d’où elle vient fait fôupçonner qu’elle doit êire la production d’un volcan. Le P. Maria , dans la defcription qu’il a donnée des matières produites par le • Véfuve, chap. 5, parle d’une matière que l’nn tire de l’intérieur du Véfuve , qu’il appel le_/ô//à frujtato^ ( foafre ufé ou épuifé ) qui a beaucoup de rapport avec It jaune de Naples. Suivant le même auteur ,. -toutes les pierres forties des volcans font fpongieufes , & la lave même perd de fon poids par le temps. On peut d’autant mieux croire que le jaune de Naples eftune produftion de cette natu ! e , que les fels que l’on trouve fur les laves prennent la couleur jaune au feu. Les volcans étant très-abor.dans en fer , on peut regarder ïe jaune de A aples co-mme un fafran de mars , travaillé d’abord par un volcan , & perfectionné dans la couleur jaune parle’féjour qu’il a fait dans la terre ; ou comme des matières ferrugineufes à demi vitrifiées parla chaleur du volcan , & dont la vitrification imparfaite s’eft en-Suite décompol^e par le féjour que ces matières ont fait dar.-s la terre.

Ce- pierres ne contiennent aucun foufre , puifqu’olles n’en donnant aucune odeur lorfqu’on les expofe au feu ; la quantité de petits trous dont elles font remplies, & la facilitéavec laquelle on les p-.ilvérile, font des marq-.ies certaines de la perte qu’elles ot^t faites des matières qui les rendoient plus compailes , ou qui leur (donnoient de la liaifon. Il eft cert ?in que la pierre friable dans ]3.queUe ïc jaune de l^aples i’c trouve, fembie annoncer une décompolition. . M.. Pott prérend que le jaune de Naples con- , jtîem quelques portions de chaux d’etain. Ce-E M A

pendanton ne peut en retirer la moindre partît de ce métal. Cette fubftance a la propriété de blanchir le verre beaucoup mieux que la manganefe , & de lui ôter parfaitement fa ve-deur : il faut , pour cela, mêler une partie àe jaune de Naples fur centparties de friite.

Au premier coup d’oeil on feroit tenté de croire que cette expérience prouve que le jaune de Nû^/fj ne contient point ai fer. Cependant, fi l’on réduit cette fubftance en poudre ^ en verfant deffus un peu d’efpritde vitriol , & en mettant le tout à digérer fur des cendres chaudes ; fi l’on filtre la dilTolution après l’avoir étendue d’eau , en y verfant , goutte à goutte , un peu d’alkali fulfuré, en voit fe précipiter un très-beau bleu de Pruffe, qui eft : un figne indubi-i table de la préfence du fer.

L’ochre d’Italie, qui eft d’un très-beau jaune, devient d’un très-beau rouge par la calcination. Quand cette fubftance a cette couleur , fi on Ja triture avec le double de fon poids de fel marin , & qu’on expofe le mélange, qui eft rouge, à un grand feu , dans une capfule , le fer lé revivifie Ibus la forme de petits globules j& la terre refte d’un jaune pâle.

De la couleur verte. Défauts de celles qu’on tire du cuivre. Il n’eft pas difficile de tirer la couleur verte du cuivre ; ce métal eft attaqué par tous les dUTolvans quelconques , foit acides, foit alkalis ; les huiles & les graiffes mêmes le diffolvent à caufe de l’acide qu’elles contiennent ; toutes ces diffolutions font vertes, excepté celles qui ont été faites par les alkalis volatils qui font d’un trèi-beau bleu , mais qui deviennent vertes lorfqu’on les a fait évaporer,, c’eft-à-dire, aufti-tôt que le feu en a chafTé l’alkali volatil ; mais la facilité qu’on a de di !-Ibudre le cuivre, eft auùi eaufe de la difficulté que l’on rencontre non -feulement à le précipiter , mais encore de la difficulté bien plus grande que l’on a pour^ édulcorer le préciDité quand on eft une fais parvenu à le faire. On fait que le précipité participe toujours un peu des fels qui ont conftitué le dîflblvanit ; ces fels fe diflblvent de nouveau dans l’eaa que l’on emploie pour l’édulcoration , & remettent lé précipité en diffolution dans cette eau.

Avaat de chercher à édulcorer le précipité, on a la précaution de l’expofer au feu fous une mouffle ; pour pou qu’on Ty laifle, le feu brûle le cuivre , Se le précipité devient noir comme Vas uJliLtn : il eft vrai que, dans cet état, il fouffre l’édulcoration fans fe mê’er avec l’eau ; mais le verd qL.’il donne fur l’émail , tire fur le noir ; Se quand même il donneroit un beau verd, il ne rerapliroit pas notre objet, qui’ cor.Gfie à n’employer que les matières qui ont une