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  1. foîn ; cet azur fe vend à Paris un écu le j

» gros. Il faut feulement avoir attention d’ajouter un poids égal de fondant au poids que » l’on a mis vis-à-vis d’une partie de cobalt. » Ce mélange préfente à l’emploi une couleur » bleue l’iifiilante ; il fond très bien à tous les a feux , & fait fur l’émail un bfeu auffi bril-- lant que le plus bel G’a :remsr. » Si l’on s’apperçoit que le bleu de cobalt » vienne à rougir en le gardant, c’efl une » preuve qu’il contient encore trop d’acide rii-

  • treiix i dans ce cas on le remet dans l’eau,

» comme on a déjà fait ; on change l’eau deux » ou trois fois ; & après l’avoir fait Kcher, » on l’expofe de nouveau fur un teffon dans » les charbons ardents ».

Remarques fur le bleu tiré du. cobalt. Il n’étoitpas difficile de tirer du cobalt la ma- ! tière qui donne la couleur bleue dans la vitrification ; les bleus de fma’.t ou d’azur font très-communs & très-faciles à faire ; mais il falloir ici non-feulement tirer du cobalt la matière qui donne le bleu, mais encore qu’elle eût cette couleur bleue , fans qu’elle fût entrée en vitrification , afin que le peintre ne pût pas s’y tromfer & en fentît les efteis. Il fjUoîc en même temps que la couleur pût s’employer avec facilité, & : qu’elle le mît aifcment en fufiort ; ces deux qualités ne fe trouvoien : poinr dans, le bleu d’azur i on ne pouvoit l’employer aif :ment, parce que ce n’eftqu’unevitrifica ;ion, & qu’on nepcut peindre avec du rerre , quelque peine que l’on ait prife 3. le broyer. La quantité de fondant qu’on tentoic d’y ajouter , pouvoii le rendre plus fufible 4 mais ce n’étoit toujours que di» verre qu’on y mettoit déplus, ’ ;ui d’ailieurs n’ayant ■point da cotileur lui-même , diminuoit prodi» gieufement la couleur bleue de i’azur. La couleur bleue que fournit le cobalt , qui cfl : fi belle & fi fine quand une fois elle eft entrée en vitrification , efc ttès-volatile -, & il ell facile de la perdre avant qu’elle y l’oit entrée. henù-kel , flora Saturn. traduc. F. anç, p. 506 , dit que lorl’qu’on vitrifie dji cobalt , on a quelquefois du noir au lieu du bleu , & même que la couleur difparoît tout-à-fait fi i’on calciffie trop la mine. Il efi : donc néceflaire qu’il foit,refl :é un peu d’arfenic dans la mine après qu’elle a été calcinée. Lorlque la raine efl : calcinée àce point, on la mêle avec de l’alkali fixe & de la matière vitrifiable , pour, en mettant le tout en fonte , en tirer un verre bleu dont on fait l’azur ; il paroît que , dans cette opération , il faut que l’alkali fixe fe Ibitmis en fufion avant que le feu ait étéaffez fort pour enlever la terre qui , jointe à l’arfenic qui refle , fournit la couleur bieue ; il faut donc que cette terre ait une grande affinité avec l’alkali fixe, puifque le feu , ncceflaire à la Beaux-Ans, To’ne II.

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vitrification de toute la compofition , ne l’enlevé plus, & que l’alkali fixe qui lui fert de moyen d’union avec la matière vitrifiable, la porte dans cette matière en même temps qu’il la met en fufion.

En fuivant ce raifonnement, il paroît qu’il faudroir employer l’alkali fixe pour avoir la couleur bleue du cobalt ; mais il elt nécelTairc que cette couleaf foîtféche pour pouvoir être employée ; &ralkali fixeefl : non-feulement fufceptiblede l’humidité de l’air, mais fi l’on tentoit de l’édulcorcr , il s’en iroit toutentier dans rédulcoration , &il n’en refleroit rien d’attaché au cobalt qui pût développer fa couleur bletiej il falloir donc trouver moyen d% joindre !a couleur donnée par le cobalt à une bafe que l’eau ne pût point diffoudre, & emporter par les édulcorations ; le fel marin a paru d’autant plus proore à remplir ces conditions, que perjonne n’ignore que fa bafe eftalkaline ; & d’ailleurs , qu’en le joignant aux autres acides , lorfqu’elle en trouve, elle forme des mixtes , qui par-là deviennent beaucoup plus fufibles. On va voir cependant q-u’il efl : abfolumenc néceflaire qu’après les différentes difTolutions, évaporations", &c. que l’oa efl : obligé de faire pour parvenir à la couleur defirée , il refle encore un peu d’acide nitreux dans la couleur.

Si , après avoir diffout du cobalt par l’acide du nitre, avoir évaporé la diffolution à ficcité , & l’avoir édulcoréc , on met fur ce rifidu de l’acide du lel marin , la diffolution qui fe ferafera verte , parce que ce cobalt ne contient plus d’acide nitreux. En efFer, fi l’on ajoute tantfoit peu d’acide du niire fur l’efprit de fel , il tV fait une eau régale qui rend la diffolution ro’.ige ; .Se comme on a vu dans les manipulations précédentes, que pour avoir une couleur bleue dans le réfidu , il falloir qu’il fût rouge quand , en dernier lieu , on l’expofe au feu au milieu des chatbons ardens ; il faut donc que dans ce temps-là il y rsfle encore un peu d’acide nitreux pour que lephlogiftique des charbons puiffe lui donner la couleur bleue.

C’efl fur ce principe que l’on fe fonda ; lor(^ ([ue , par malheur, on a pouffe l’évaporation de l’acide nitreux trop loin , on voit que la couleur du réfidu ne devient pas bleue dans les charbons ardens ; on en efl : quitte alors pour mettre de nouveau de l’efprit de nirre Se de l’eau fur ce réfidu , jufqu’à ce qu’il foit entièrement diffout, & : il faat recommencer l’évaporation & les deiTications de la matière , comme on a fait la preiiixre fois , en fuivant ce qui eft décrit dans les manipulations -, il faut même moins de temps & de dedications dans cette féconde opération que dans la première , pour amener le réfidu au poinc o-ù ildoit être, c’cft-à-dire , pour qu’il ne fe diffolve pas dans l’eau dans laquelle on l’éjul-X X X