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» (en meruresjde diffolution d’étaîn , que de >) djflblution d’or.

J.es couleurs Bleues. Parmi le peu de procédés qui ont été publiés fur la peinture en émail, on trouve des au tel ! ri qui recommandent de tirer la couleur bleue de l’argent ; il faut imaginer cjue celui qu’ils ont employé, n’étoit point exempt <ie cuivre , & qu’il n’en avoit point été affez purifié , vu qi.e , dans toutes les opérations que l’on a laites avec l’argent totalement délivré da cjivte, on n’a jamais pu ob’enir qu’une couleur jaune, irès-fixe , à la vérité , mais laie , d’un ion fiux , & qui n’eft pas jaune quand on l’emp’oye. D’auties oîit voulu q€fe Ion employât l’outremer ; mais cette couleur cfl : tirée du lapis lazuli , qui efl : Ibuvent une pierre calcaire , puilqu’elle eu attaquable par les acides ; par conlequenr fa couleur peut être emportée par le feu , lotfqu’il eft poulTé au point nécel" faire f o r parfondre : c’eft ce que l’expérience a confirmé toutes ies fois qu’on a voulu s’en lérvir. Le lapiî iazuli , comme M. Margisft l’a prouvé , tient la couleur bleue du for ; ccite couleur , il efl vrai, rcfiileàun feu médiocre ,& aux extinfiions dans le vinaigre , que l’on fait du lapis après l’avo :r ro’jgi ; mais, broyée & : employée avec trois fois fon poids de fundant, elle ne produit fur l’Jni -il qu’une couleur verdârre & teryeufe , qui s’altère niême lorfqu’on l’expofe plufleurs lo s au feu.

De plus 3 quoicjue !£ lapis donne quelques étincelles lorfqu’on le frappe avec le briquet , jl ne Uifie pas d’éire facilement attaqué par les acides après avoir été calciné au feu , & alors il fe réfouî .en une efpéçe de mucilage blanchâtre, doDC on ne peut plus tirer aucune couleur. En général , i) faut oblerver que les terres & les pie res colorées donnent, dans Vémail, des coule- rsqu» n’ont ni la pureté ni la vivacité de celles que l’on tire d^s chaux pures des métaux. Il rtft.e le (afJ-’re & le fmalc, ou bleu d’e'ma ;7 ; niais le lafFre eft une compofition faire avec le cobalt , à qui, par la calcination , on a enlevé l’arfenic qu’il contenoit ^&. qu’on amêlé enfuiie ■avec de la poraffe & du fable yitrifiable ton fent lùtn que l’on ne peut pas effayer de peindre avec ce mélange ; & quand oi) viendroit ,à bout de féparer le cobalt calciné, du labls & de la potaflé , ou qu’on auroit du cobalt feul que l’on feroit calciner, le cobalt, dans cet état, eft d’un grisnoiiâtre ; ce qui obligeroit le peintre d’avoir une palette idéaie fur cette coulpur, es qu’il faut tâcher d’éviter.

Le bleu d^ émail eR .ce même cobalt calciné, mêlé avec de la poîalfe Ik du lable ou de la pierre vi.rifiable , dont on vient de parler, qui, mis au feu & poKlTeà la vitrification , donne un beau verre bleu , que l’on écrafe enfuite , & dont on j^^it une poudre très-^ne par des Igclons j mais E M A

quelque degri de fînefle que l’on ait donné cette poudre , ce n’eft jamais que du verre pu ! .vérife qui ne coule point ailénient au pinceau & qui ne fe mêle point avec l’huile : tous le peintres lui connoiffent ces défauts , d’aiikuri ce verre étant très-dur à fondre , il faut lui ajouter du fondant pour l’attendrir ,&. on e{ oblige d’y en mettre une fi grande quantité que la couleur en eft confiderabiemeni aftoiblie Puirqu’on ne peut peindre avec du verre , S qu’il faut qi.e les matières , dont on ie Icrr poul peindre fur ? émail , ayent à peu près la mêtti ! couleur lorfqu’on les employé, qu’elles doivenj avoir après qu’elles auront été paifondues, i. faut tâcher de tirer la couleur bleue du coualt tell.(3 qu’il la donne au verre , fans qu’il Ibitvi trifi^c.

Il y a une infinité d’efpéces différentes de co balis , dont chacune contient pluo ou moins d’at lenic , de foufre & do quelques portions de dif férens métaux ; mais nous pouvons nou5 paffe d’entrer dans cette difcuflion qui regarde le^ mi néralogifles. Il nous l’utH : de favoir quelle ei l’efpéce qui donne le plus beau bleu- ; nous iiou en tiendrons donc à ce qu’en dit M. Hellot dans deux mémoires trè ;-curieux , qui fe trot, vent parmi ceux de l’Académie royale des S’cien ces , année 17 37 , p. ipl & 228.

Ce favant’ académicien a très-bien remarqu ( comme quelques autres l’avolenffait avant lui que le cobalt qui d nne une diflblution roiig dans l’el’prit de nitre , efl ; ce’iii dont on tirel plus beau bleu. C’cft donc à celui-rlà que nou nous nous arrêtons, fans nous embarralTer d (avairfice cobalt contient une portion de bi ! muth ou n’en contient pas. Il fuflit d’afiTurerqu’i n’a pas été poffible de tirer du bleu de la diffoli. tion des cobahs qui donnoient une autre coi leur , & que le bleu qu’on a tiré , a été plus bea St plus vif à proportion qae 1a ^’ffoluiion éto d’un plus beau rouge.

Comme on a vu que les mines, dontontiro Le bieu dHémail, contenoient toujours de l’arff nie y i>n a donné le nom de cobàh à toutes celk qui , dans la calcination , ont produit une fumé blanche qui fenioit une ode.ur d’ail. Il y a c£ pendant de ces mines qui contiennent beaucou d’arfenic , & qui ne donnent point du tout d bleu ; & celles qui donnent la pliis belle diflc lutio.n rouge dans l’el’prit de nitre , çontiennei ordinairement affez p£u d’arfenic II eft f ertai qti’il faut le chaffer ; la façon dont on s’y pren pour cela dans les manufaéluresde bleu d’èmaif paroîr la meilleure à caufe du contaél immedi ; du charbon , ou plutôt de la flamm.e qui y e employé. Il refte à lavoir s’il eft abfolument ni ceffaîre que la totalité de i’arfenic foit expulfi de la minç. Il y a tout lieu de foupçonner qu eft au contraire utile qu’il en refte un peu. Lin feiiis , dans fa d.iffertation fur le cobajt , rappoj