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& même certaînes couleurs prefqiie noires. La dive.fité de ces couleurs dépend parnculiertment de l’alliage qui peut fe trouver dans 1 etain, & de la qualité des différents d flolvant.s qu’on peut emcloyer à le diffoudre ; elles font toutes très-fixes ; & comme elles ne font pas vitrifiées , elles fe couchent fort aifément au ■^)inceau, pourvu qu’après qu’elles ont cré préparées , on ne lésait pas fait réverbérer a trop grand feu ; dans ce cas on retomberoit prefquo dans la difficulté que l’on éprouve à peindre avec des verres colorés. Ce défaut fe rencon_ troit fouvent dans les pourpres dont on s eft ’ fervi jufqu’à préfent , & dans ceux quo l’on acheté àVenife. Le feu de réverbère aiiRmcnte îa couleur pourpre des précipitations d’or, & même la donne à celles qui ne t’onr point ; ainfi il y a, toute apparence que ceux qui font réverbérer ces couleurs , n’emp’oient cette manœuvre que dans certe vue ; mais il f-iut remarquer que fi le feu eft trop fort, il calcina îa précipitation au point de la rendre prelque ’auffi -difficile à fjire couler au pinceau , que Û elle avoir été vitrifiée ; parce qii« la pointe du pinceau devenant bourbcule , la couleur ne s’anplinu’ ? qu’avec beaucoup do peine. Opération, n Pour avoir de beau pourpre , » l’or & l’etain que l’on emploie , doivent » être de la plus grande pureté, c’eft-à-da-e , » con-enir le moins d’alliage qu’il eft poflible. s, L’étain fans alliage eft plus difficile a troun ver que l’or pur. Cependant l’étain dont on » s’eft lervi pour faire le blanc , & qu’on ^yend » ch ?z les potiers d’étain , fous le nom d’érain ■ » doux, réufiit alTez bien ; il faut commencer » par le réduire en lames aufli minces qu’il » eft poflible, en le battant entre deuxfeuil- 5) les de papier fur une enclume avec un marteau. Si l’on veut s’épargner la peine de mettre » l’étain en lames, on peut fe fervir des feuil-B les d’éiain dont les miroitiers érament leurs » glaces II faut aufii mettre l’or en lames » très-minces, en le battant entre des feuilles de papier fur une enclume avec un marteau ; cela donne la facilité d’en, couper des » morceaux , & de n’en mettre à chaque fois « que la quantité que l’on veut dans la diflb- 5, lution. On fait diffoudre l’or dans l’eau que jj l’on trouve toute faite chez ceux qui vendent » de l’efprit de nitre & de l’efprit de fel. On B peut auffi en faire foi-même , en mettant » une pa-tie de fel ammoniac fur quatre partîes d’efprit de nitre ; on met l’efprit de » niire dans un vafe fur les cendres chaudes ; » on y ajoute peu à peu le fel ammoniac par » peats morceaux ; on attend , pour en mettre » de nouveau , que ceux qu’on a mjs foient entiérement diffous.

» On met l’eau régale furies cendres chaudes, & on laiffe tomber dedans l’or par E M A

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» petits morceaux. Lorfque cet or efl di.Tour , » on a foin d’en remettre de nouveau j’jfqn’à » ce qu’il en refte au fond du rafe qui ne » veuille plus fe diffoudre. On peut même » porter au nez la diffo’.ution ; & lorfqu’elle a n’a prefqL’e plus d’odeur acide , on eft affuré » qu’elle eft à fôn point.

» Il y a encore une autre façon de faire a une eiu régale , dans laquelle on peuc faire % diffoudre l’or. On prend de bon el’prit do fel » que l’on met dans un gobelet de verre ; » on met dedans de petites lames d’or très-minces ; on ajoute enfuite dans ce gobelet » de l’efprit de nitre goutte à goutte, en obfervant au travers du gobelet le moment oii » l’or commence à être attaqué ; ce qui fc voit » lorfqu’il monte dans la liqueur de petites >■> bulles qui partent de lor ; ordinaircme-t iî n faut rres-peu d’efprit de nitre pour produire » cet effet. Alors on ceffe d’ajouter de l’el’f rit » de nitre, & on fe contente de mettre dans 11 la liqueur de nouvelles lames d’or à la n place de celles qui auront éré diffoutes ; ce -1 que l’on continue de faire jufqu’à ce qu’il » en refte au fond du vafe qui ne fe diffolvent « plus. On fe fort aulFi de cette diffolution » d’or , parce qu’elle donne quelquefois des » couleurs d’une nuance différente de celles » que produit la première f au régaie dont on a >3 parlé d’abord.

n La diffolution de l’ét.iin demande une attention beauco ;;p plus grande , parce que » tout le fuccès de la précipitation de l’or en » rouge dépend de la façon dont elle eft conibinée avec l’eau, qu’ ; n doit néceflàirement : » y mêler , afin d’affoiblir le dlffolvant de fan çon que la diffolution fe faffe lentement & » fans ébullition.

n On fera l’eau régale propre à cette opération , en mêlant enfemble cinq parties (en » poids) de bon efprit de nitre avec une partie de bon efprit de fel. On prendra plein le » quart d’un demî-poiffon de cette eau ré’galè » (cette mefure fe vend chez, les potiers d’é- ■>■> tain ) , qu’on verfera dans une bouteille de n verre ; on ajoutera à cette eau régale un«  » do-ible, ou , fi l’on veut, une triple quantiré dans la même mofare d’eau de rivière » filtrée. On mettra dans ce mélange une pen tite feuille d’éiain battu mince à peu près » comme du papier ; ou , pour abréger , on n prendra un petit morceau de ces feuilles >i d’étain que l'on vend chez le> miroitiers , » qui s’en fervent à étamer les glaces ; on en » prendra environ ce qu’il en faudroit pour » couvrir une pièce de vingt-quatre fols (i). ( I ) La pièee de vingt-quatre fols a un pouce is di»mèue.

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