Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/514

Cette page n’a pas encore été corrigée

5*4

E M A

tableau d’un peintre de l’école romaine ou lombarde. Un tableau d’autel peur offrir une compofuion plus fimple , des détails moins compliqués, qu’un petit tableau en miniature qui çoitvre une tabatière M. Rouquet, ou fon interprète , veutîl parler des détails de la manœuvre, & non de .ceux delà compofuion ? Alors on répondra qu’un artifte, homme de goût, aggrandira la manière lorfqu’il travaillera fur un plus grand champ. Ce que je trouve dans les papiers de M. Watelet me paioît mieux l’enti. » Plus les morceaux » ont de furface, y efi-il dit , plus il y a de difficultes à iurmonter tant pour l’égalité & le po’ » liment général de la pièce, que pour la perfeftion de la fonte. L’expérience leule enhardit fur ces fortes de choies. Le travail rend à » l’artifte intelligent le mécanifme plus familier. 11 aggrandic volontiers tes fourneaux , « quand il eit flatté par la réufllte : il fe plaît à » faire lui-même les couleurs qu’il ne trouve j5 point à acheter , & il a bientôcappris qu’il eu » plus aifé de les compot’er que de les bien employer , & que le point le plus difficile, pour » faire de belles choies en émail, eu. de favoir » bien deffiner & bien peindre. »

Lz/cjonJe partie de l’article concerne la préparation de la plaque & la manière de l’émailler. Cette opération n’appartient point à l’art -, elle répondà celle d’imprimer la toile que le peintre à l’huile doit enfuite couvrir des produclions de fon talent ; à celle de faire l’enduit qui eft def- $iné à recevoir une peinture àfrclqueic’eft enfin lin travail d’orfèvre oc d’émailleur , & non de peintre en émail. Mais cette manœuvre doit être connue du peintre, comrme le peintre à l’huile doit connoître Isjnanière d’imprimer les toiles ouïes paneaux. Il ne faut pas qne l’attifte fe trouve hors d’état d’exercer fes talens , s’il n’a pas fous fa main des ouvriers capables de lui en Faire les apprêts. Il eft des occalîons oii tout artifle doit pouvoir fe fufîîreà lui-même. L’imprefTion deflinée à un tableau à l’huile feroit mauvaife , fi elle fe délayoit avec les couleurs qu’on met par-defTiis, puifqa’eUe en brouilleroit & en d ?truiroit les teintes. On doit donc soncevoir aufli que l’émail dont on couvre une plaque efi : plus dur que les couleurs qui feront appliquées par le peintre à fa furface ; fans quoi il fe parfondroir avec elles , & détruiroit les intentions de l’artifle. Il reçoit toutes les couleurs dont on le couvre , fans que fa l’uperficie en foit altérée.

Le bon émail qu’on applique fur les plaques , vient de Venile : mais l’éditeur du 7 ait£ des couleurs pour la peinture en email., par M. de Montamy , traité dont nous donnerons l’extrait , a trouvé parmi les papiers de cet’ homme laborieux , un procédé pour faire Vémail dont il s’agit ici. Il eft vrai qu’il n’étoit pas écrit de la main ^e M. de Montsiny ; mais le foin qu’il avoi : E M J . ..

pris de le conferver , fe.mble être un îftdîce d’ap» probation. Nous allons le tranfcrire. Prenez lo onces de cailiou ou de quartz calciné , pilé , tamifé , féché.

onces de minium féché fur du papier, & 

broyé a/ecune fpatule de bois , dansun vaiffeau de bois.

onces de nitre féché Se bien broyé. 

nonces de foude d’Efpagne , pulvérifée (ï elle eft fcche ; bien dirifee li elle n’eft pas feche. I once d’arfenic blanc , bien pulvérifé. I once de cinnabre naturel , bien pulvérifé.

onces de verre de Bohême pulvérifé , tamifé, 

lavé, fét :hé.

On verfera toutes ces fubflances dans un vaiPfeau vernifTé, & l’on mettra le tout dans un creufet bien bouché : on fera fondre dans un fourneau de fufion à vent : les première.5 cinq heures à petit feu, & en augmentant le feu pendant les dix-huit heures fui/antes. On brifera le creufet , & Vémail fera parfait. Ce même émail blanc fe fait , fuivantMerret, avec du régule limple d’antimoine $ :. de la ma- , tière du verre blanc ordinaire. On petit voir la manière de faire les émr.ux de toutes les couleurs, d.ms l’art de la Verrerie de Néry , comnienté par Merrec, auquel Kunckel a joint des notes fondées fur fes propres expériences. L2 plupart des peintres en émail compofent eux-mêmes leurs couleurs pour leur donner uns pcr.^eclion qu’ils n’ofent attendre avec allez d’affurance des émaux faits dans les verrerie ;. On fait quelques ouvrages en émail fur des plaques de cuivre rouge ; maiscc ne font que des morceaux de peu d’importance. C’eft de cette manière que l’on travaille à Limoges deï médailles &c quelques autres bijoux ; mais ’.aut ca que cette ville produit en ce genre , ne peut être comparé aux e’/nai/ .s : exécutés fur des plaques d’or. Tous les émaux ne peuvent s’employer indifférera. ment fur tous les métaux. Le cuivre, qui reçoit tous les émaux épais, ne peut admettre les émaux tranfparens. Quand on veut y en appliquer, il faut d’abord y mettre une couchs Vémail noir , fur laquelle on applique une feuille d’argent qui reçoit les émaux qu’on y couche enfuite ; mais on employé feulement ceux que l’argent ne gâte pas. Il n’y a parmi les clairs que l’aigue-marine, l’azur, le verd& le pourpre qui falfent un bon effet. On trouve dans les élerr.ens de peinture ^ édition augmentée ■çik.r Jomiert , les procédts néceffaires pour préparer le cuivre à recevoir la peinture en émail. » Le cuivre , dit l’auteur, » elî un aiétal impur, fort fale & craffeux. Il 9 eft nécelfaire de lui ôter fes impuretés. 13 » l’on veut pouvoir émailler proprement delTus » avec du blanc : autrement il le tourmente » beaucoup dans le feu , en jertant du verd & » du noir tjui ijifeâent la pureté de noire blanc, C)<