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n’cfl cependant pas fi pernicieux à la détrempe qu’à l’huile.

On fe tert encore à la détrempe 3’une couleur trune appellée fulverin. On l’employé fur toute forte de couieursbrunes : elle fe trouve chez les teinturiers en écarlate , & ce n’eft autre chofe que l’urine dans laquelle ils lavent leurs draps aulîltôt qu’ils forcen : de la teinture. Il y a , tant poiirl’huileque pour la détrempe, des couleurs qu’on eft obligé de broyer fur le champ, au moment même où l’on veut s’en fervJr. Celles pour la dUrempe qui font broyées à l’eau , doivent être c.infervées avec un peu d’eau par defTus, pour empêcher qu’elles ne fe fëchent. DIAMANT. ( fubfl. mafc. ) La poudre de diamant eft néceflaire au travail des graveurs en pierres fine’ ;. Les outils de fer tendre & de cuivre dont ils font ul’age , ne fervent que de f .pporc à cette poudre qui s’y attache par le moyen de l’huile d’olive dans laquelle il faut la détremper : c’eft elle feule qui mord fur les pierres ; l’acier le plus dur ne pourroit les attaquer. On peut cependant la remplacer au befoin par la pondre de rubis , ou d’autres pierres orientales : mais elle a moins d’aflivité. On peut coire que, par la rareté du diamant , les anciens étoient obligés de s’en contenter. Ils fe font aufli fervis de l’émeril : mais cette fiibdance a trop d’inconvéniens pour qu’ils l’ayent employée a terminer leurs ouvrages précieux.

DORURE, (fubfl :. fe’m.) L’art de dorer les métaux, le bois, & :c. n’efl point étranger aux arts qui dépendent du delïin , puifque l’on dore, en tout ou en partie, des ouvrages de fculpture.

La dorure efl l’art d’employer l’or en feuilles & l’or moulu , & : de l’appliquer fur les métaux, le marbre, les pierres, le bsis & diverfes autres matières.

Cet art n’étoit point ,’nconnii des anciens. Mais ils n’ont pas pouffé celui de dorer la pierre , &c. auffi loin que les modernes. L’avantage que nous avons fur eux, à cet égard , efl dû au fecret de la peinture à l’huile, découvert dans le temps de la renalflance des arts. Il nous fournit les moyens de rendre notre dorure à l’épreuve des injures du temps , ce que l’on préfume que les anciens ne pouvoient faire. Ils paroifVnt n’avoir eu d’autre fecret pour dorer les fubflances qui ne pouvoient fupporter le feu , que le blanc d’œufs & la colle, qui ne fauroient réfifter à l’eau ; de forte qu’ils bornoient l’ufage de la dorure aux endroits qui étoient à couvert de l’humidité de l’air (*). f * ) On fait que t% anciens employoient la dorure ixe. des ftatn«s de marbre , 5c que les cheveus de ia D O R

Les Grecs appelloient la compofitïon fur la, quelle ils appliquoient leur or dans la dorure furbois, leucophœum , ou leucophonim. On nous la reprélbnte comme une efpèce de terre gluante qui fervoit probablement à attacher l’or & à le rendre fufceptible du poli : -mais les antiquaires & les naturaliftes ne s’accordent pas fur la nature de cette terre, ni fur fa couleur, ni fur les ingrédiens dont elle éioit conipofee. Les anciens connoiffoient comme nous, félon toute apparence , la manière de batn-e l’or & de le réduire en feuilles : mais ils ne portèrent jamais cet art , au moins quant à l’économie, à la perfcftion qu’il a atleitH parmi nous, s’il eft vrai, comme le dit Pline, qu’ils ne tiroient d’une once d’orque fept cents cinquante feuilles, de quatre travers de doigt en quarré. Il ajoute, il elfvrai, que l’on pouvoir en tirer un plus grand nombre ; que les plus épaiffes étoient appellées bracieœ prœnejlin^ , parce que laftatue de la Fortune, à Prénefle, étoit dorée de ces feuilles, & les plus minces qudsjlonœ. Les doreurs modem es emploient de même des feuilles de différentes épaiffeurs ; mais il y en a de fi fines, qu’un millier ne pèfe pas quatre à cinq’ dragmes. On fe fert des plus épaifies pour dorer 1 l’ur le fer , & fur divers autres métaux ; les autres fervent à dorer fur le bois. Pline alTure que l’on ne vit de dorure a Rome qu’après la defh’uâion de Canhage , fous la cenfure de Lucius Mumniius, & que l’on commença pour lors à dorer les plafond ; des temples & des palais ; mais que le capîtoie fut le premier endroit que l’on enrichit de la forte. Il ajoute ! que le luxe monta à un fl haut point, qu’il n’yl eut pas de citoyen dans la fuite, fans en excepter j les moins opuiens, qui ne fit dorer les murailles’ & les plafonds de là maifon.

Dorure au feu, pour les métaux. La donne d’or moulu fe fait avec de l’or amalgamé avec du mercure qui eft ordinairement danslapro» ! portion d’une once de mercure pour un gros’ d’or.

Pour cette opération, on fait d’abord rougir le creufet : puis l’or & le vif - argent y ayant été mis, on les remue doucement avec, le crochet ; jufqu’à ce qu’on s’apperçoive que| l’orfoit fondu & incorporé au vif argent. Après ! Vénirs de Me’dicis ont été dorés. On ne peut nier qu’ils aroient des manières folides d’appliquer la dorure, & qu’elle c-.oit capable de léfifter aux injures des iiècles,. Un a deterié des vmites antiques dout la dorure avoiti confervé fon éclat, 8c fa durée prouve bien qu’elle ! avoit été appliqui-e d’une manière (olide. Croit-on que nos dorures puîffent réiifter à l’épreuve de feize Cèdes l Loin de ravaler l’art des anciens à cet égard , legtet-. tons plutôt que leurs écrivains nc nous en aient pasj I «anfrois le fecict,