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ftatue de Jupiter qui fut placée à Olytnp’e. C’étoit une offrande des villes de la Grèce qui avoient combattu à Platée contre Mardonius. Cette bataille fe donna 479 ans avant notrç ère, & il put fe paffer un nombre d’années avant le temps oii les Grecs placèrent à Olympie le témoignage de leur reconnoiflance envers le dieu qu’ils croyoient les avoir rendus vainqueurs. Anaxagoras écrivit fur la perfpective ; mais les préceptes qu’il donnoic de cette fcience paroiffent n’avoir été relatifs qu’aux décorations de théâtre. Agatarclius , qui , le premier à Athènes , avoit fait une décoration en peripeclive fous la conduite d’Efchyle, fut aufli le premier qui en ait établi les règles par écrit.

(56) Athénodore, de Clitore en Arcadie, réulfit très-heureufement aux figures de femmes. Ce n’eft pas un foible triomphe Ae l’arc de plaire par l’imitation d’un fexe à qui la nature a prodigué les moyens de plaire. Athénodore étoit élève de Polyclète , & ne doit pas être confondu avec le ftatuaire du même nom q’^i contribua au beau grouppe du Laoccon. Ce dernier étoit de Samos.

(57) Ctésilas ou Ctéfilaiis , car îl psroîc que c’ell le même artiflre dont Pline a parlé fous ces deux noms fi peu diftérens l’un de l’autre, fit un Doryphore, c’efb-à-dire un garde armé d’une pique , & une Amazone. Il avoit aulïï repréfenté un homme prêt de mourir d’une bkiTure, & avoit fait une flratue de Périclès furnommé l’Olympien. Pline dit aufujet de ce flatuaire, que ce qui eft admirable dans Tart de la fculpture, c’eft qu’il ajoute encore à la Bobleffe des hommes diltingués : un grand artifte a pu feul infpirer cette réflexion. Ce caraéière de nobleffe que Ctcfilaiis imprijnoit à Tes ouvrages, perfuade à Wincîcelmann qu’on ne peut attribuer à cet artifte , ciui a fait un homme mourant d’une bleffure , la figure antique qui e1 p^î’.venue jul’qu’à nous & qu’on appelle le gladiateur mourant. Elle ne repréfenté qu’un homme du peuple ; mais notre an tiqua’re necro^t pas que ce Ibit un gladiateur. On voit à côté d’elle un cor brifé , & cet attribut n’efl : pas celui d’un gladiaieur , mais d’un hérault. La corde qui entoure le cou de ce mourant ne fait qije co.nfirmer Winckeimann dans fon opinion , parce qu’il a appris par un’e infcription antique , que les héraults, d-ins les

jeax olympiques , fonnoient du cor & qu’ils

avoient le cou entouré d’une corde , afin , fui-Tant la conjeâure de S’aumaife , de ne fe pas rompre une veine en fonnant du cor ou en criant à haute voix. Il fe peut qu’un héiault , ’ en rempliffant fes fonctions pacifiques , ait reçu une bleffure mortelle par accident ou par ia

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perfidie des ennemis , & que les Grées, pi ! reconnoiffance , lui aient accordé les honneurs d’une ftatue. C’eft une produélion du bel âge de l’art , & les Grecs ne connoiffoient pas alors les combats des gladiateurs. Le mérite de cet ouvrage ne permet pas àWinckelmann de l’attribuer aux Romains , ni même aux Grecs dans le temps oii ils furent fournis à ces conquérans : mais fa conjefture devient bien foible, fi l’on peut fuppofer avec quelque fondement que le grouppe du Laocoon lui-même a été fait du temps des empereurs. C’cfb peut-être une erreur de croire que tous les beaux ouvrages antiques qui nous reftent font antérieurs au temps où Rome eut foumis la Grèce.

(j8) Naucydes d’Argos floriffoit, fuicant Pline , dans la 95’ olympiade, 400 ans avant notre ère. On dilfinguoit de lui un Mercure , unDiCcobule, un homme facrifiant un bélier, une flatue d’Hébé , en or & en ivoire , placée à Corinthe, auprès de la Junon de Polyclète ; dans la même ville , une Hécate en ivoire, & fur-tout deux ftatues de Chimon , vainqueur i la luttej Tune continua de décorer Olympie , l’autre fut apportée d’Argos à Rome , & p’acé» dans le temple de la Paix. Il avoir fait aulfi la fameufe Erinne de Leltos , femme célèbre entre les poètes grecs , ik dont il ne refle qu’une ode fur le courage. Naucydes eut pour élève le fécond Polyclète d’Argos, dont nou» avons parlé.

(59) DiNOMENE paroît avoir été un artifl* célèbrs, quoique l’on cite peu de fes ouvrages. On fait qu’il avoit fait une flratue de Protéfllas, une d’un lutteur, & celle de Befantis, reine des Pœaniens , dont les traits parurent dignes d’être confervés à la pofldrité , , parc» qu’elle avoit mis au monde un enfant noir. (60) Praxiteles, l’un des plus célèbre» ftatuaites de l’antiquité, fleurit , fuivant.Pline, dans la 104 ; olympiade , 364 ans avant notre ère. » Plus heursux dans le "marbre, dit cet » écrivain, ( traduâion de M, Falconet) il y B fut auflî plus célèbre. Il a cependant fait » de très-beaux ouvrages en bronze ; un enles vement de Proferpine , une Gérés qui ramène fa fiiie ; un. Bacchus , l’Ivrefle perfonnifiée par un fatyre devenu célèbre , & » que les Grecs nomment Periboetos (le fameux ). Les ftatues qui étoient devant le n temple de la Félicité font auffi de lui , ainfi » qu’une Vénus qui fut brûlée avec le temple )) fous lè règne de Claudius ; cène figure » égaloit fa énus de marbre , fi renoinmée

!) dans tout le. monde. Il a fait auffi une 

» femme qui treffe des couronnes , une vieille » mal propre , & : un efclisive portant du vifl j