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II ne faut pas confondre avec ce Colotès , un BUtre artifle du même nomquiétoit de Paros & difciple de Pafuèle, & qui fit à Elis la table d’ivoire & d’or, fur laquelle les vainqueurs dépofoient leurs couronnes.

(47) PoLtCLETE d’Argos. C’eft peut-être ici que doit être placé l’un des Polyclètes d’Argos • car il faut convenir que la chronologie d’un affez grand nombre de Iculpteurs grecs eft fort incertaine, & qu’au moment où l’on croit pouvoir l’appuyer fur des faits ,. on la trouve renvertëe par d’autres faits qui les contrarient. Comment pourrions - nous être -exafts dans une matière où les anciens qui nous fervent de guides paroiffent eux-mêmes avoir

ntanqué d’exaâicude ?

I . Nous avons déjà obfervé que Pline a confondu le Polycléte de Sicyone avec un des Polyclètes d’Argos , & peut-être avec tous les deux. Lorfqu’il dit que Polycléte faifoit fes ila-I tues quarrees , qu’il eft le premier qui ait imaginié de faire pofer les flatues fur une feule 1 jambe, que fes flatues le refiembloient prefque f toutes, cela doit s’entendre du plus ancien des Polyclètes, de celui de Sicyone. Er effet, ce font autant de traits qui caraélérifent l’art encore peu éloigné de fon berceau , manquant encore de foupleffe & de variété. On faifoit alors les flatues quarrées , parce qu’on n’avoir pas étudié toutes les lignes que décrivent les contours , & dont les artifles expriment le mouvement fouple & varié , en les nommant ondoyantes , ferpentines , flamboyantes. On faifoit porter les figures fur lei deux pieds , & c’étoit le premier pas que l’art avoit fait, quand il cefla de s’en tenir aux Hermès. Celui qui , le premier , ofa les faire porter fur un feul pied , fut regardé comme un artifte hardi. Enfin , toutes les figures fe reffembloient entr’elles , parce qu’on n’avoit pas encore découvert, par des études multipliées, l’extrême diverflté des formes, ou plutôt parcs que les artiftes n’avoient point encore l’adreffe d’exprimer toutes ces diverfités. Je croirois aufli qu’on pourroit attribuer à l’ancien Polycléte cette figure qu’on appelloit la règle ; car on a des preuves que les anciens ont trouvé de bonne- heure les proportions au moins en longueur ; & quand les Grecs n’auroient pas eux-mêmes fixé ces mefures , ils les trouvèrent établies en Egypte , dès qu’ils eurent quelque ccmmunicaticn avec cette contrée. Il feroit abfurde de fuppofer que les proportions furent trouvées par un artifte qui vivoit dans la 87"= olympiade, 432. ans avant notre ère, & qui étoit par confétjuent poftérieur à Phidias, puifqu’il réfulteroit de cette fuppofition que Phidias n’auroit pas connu les proportions S c u

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clète d’Argos la plupart des ouvrage, ? quePlin_ attribue au Polycléte de Sieyone , tels que ce Diadumène dans lequel l’artiftc avoit fu exprimer de la molleffe, qualité qui tient à la plus belle exécution, & ce Doryphore, dans lequel il avoit repréfenté la vigueur ; car co n’eft que dans un fiècle où l’ar : efï cnnfomraé, qu’il eft poffible au même artifte d’exprimer deux caraaères fi difFerens. Nous en diron«  autant des deux enfans qui jouoient aux oflélets ; car ce n’efl pas dans le temps où l’on ne fait faire encore que des figures quarrées,’ que l’on peut rendre avec fuccès la nature enfantine , & Pline ne nous laiffe pas ignorer qu’on admiroit encore ces deux etifans dans le temps où il écrivoit. Enfin , ce brave qui prenoit fes armes pour voler au combat, ne pouvoir être l’ouvrage du ftatuaire qui , le premier , avoit ofé faire porter fes figures fur’ un feul pied.

Croyons en même temps que c’eft du fécond Polycléte que parlent les anciens , lorfqu’ils célèbrent la grandeur & la dignité qu’il ’donnoit à fes ouvrages. Ces caraàères appartiennent au temps où les grandes parties de Tare font déjà connues , & où il conferve encore i’aiiftériré.

L’un des chefs-d’œuvre de cet artifte étoie à Myccne dans le temple de Junon : c’étoit la ftatue de la déeffe elle-même , en or & en ivoire , & d’une grande proportion. On voyoie fur fa couronne les Saifons & les Grâces ; d’une main elle tenoit une grenade, & de l’autre un fceptrc. Au jugement des anciens, elle ne la cédoit aux grands ouvrages de Phidias , que parce qu’elle étoit moins riche & moiiîs colloffale.

Son Hercule tuant l’hydre étoit admiré du temps de Cicéron ; l’adion de cette figure exigeoic du mouvement , & ne pourroit être attribuée àl’ancien Polycléte, à celui dont lamanière tenoi :: encore de la roideur que les Egyptiens donnoient à leurs ouvrages. Mais qui fur-tout nereconnoîtroit pas l’art perfeftionné dans la dcfcription que Cicéron nous a laiffée de fes deux canéphores. C’étoit deux fl-atues d’airain , d’une proportion médiocre, mais de la grâce la plus exquilé ; leur vêtement, leur maintien rendoient témoignage à leur virginité. Elles portoienc fur la tête les chofes facrées , à la manière des vierges athéniennes qu’on nommoic canéphores. Les perfonnes même qui n’avoient aucune idée de l’art , ne pouvoient fe défendre d’en admirer la beauté.

La ftatue de Jupiter ; Mélichius ou le Clément, ouvrage de notre artifte, étoit en marbre blanc , de même que fes ftatues d’Apollon , de Latone & de Diane , dans le temple de

cette déeffe, bâti au fommet d’une montagne 

Nous pouvons hardiment reftituer au Poly- ’ fur le chenjin d’Argos à Tégse. Il aycic fait ^eaun-Arts. feme li, Y y