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• le fect^t, y voyoit un miracle ». Cette ^’térprcration fuppoleroit qu’on ne fortoit pas par la même porte qu’on etoit entré ; car fi , en forçant, on i’étoit retrouvé à la même place qu’on avoit occupée en entrant, & qu’alors on iè fût retourné , la figure le feroit montrée avec fa première expreffion de tiiftefle. Je croirois tionc que la double e) :preffion de la Diane de Gh’ii) eil un de ces contes qu’il vaut mieux ne pas croire que de chercher à les expliquer.

"Quoique les deux frères Bupale & Athénis remoniaflent à une atlez haute antiquité , on peut croire qu’ils ctolent loin d’être fans mérite pu ilque plufieurs de leurs ftatues furent apportées & coniàcrées à Rome où l’on ne devoir tirer de la Grèce que des ouvrages de choix. On voyoit de leurs fVatues dans le temple d’Apollon fur le mont palatin & dans prefque tous les temples qui furent conftruits par Âufufte. Les Icâeurs de Pline doivent être portés croire que les ouvrages de fculpture ne méritèrent aucune confidération avant le temps de Périclès ; mais cet écrivain fjivoit fans doute des auteurs athéniens qui ne datoient l’origine de l’art que du moment où leur ville fut rétablie après i’expédîticn deXerxès. Ils n’a voient pas confervé le fouvenir des ouvrages qui décoroient Athènes avant qu’elle eût été détruite par le confeil d’Epaminondas.

Ce fut Bupale qui fit le premier à Smyrne un flatue de la Fortune^ : il l’avoit repréfentée tenant d’une main la corne d’Amaithée , & ayant le pôle fur la tête. Ce pôle étoit furmonté d’un axe qui fervoit de Gnomon. Dans la même ville, ik dans le temple des Furies, il avoit fait les Grâces en or-

(17) Pêrillus, que d’autres nomment Péjrîlaus, pouvoit être un peu plus âgé que les

. trtifies que nous venons de nommer. Il travailla

pour Phalaris qui ufurpa la tyrannie J64 ans & mourut 547 ans avant notre ère. Ce ■ fut Périlhis qui fit le taureau d’airain dans Ic-’ quel le tyran farfoit renfermer & bruîer les viftimes de fes fi.reurs. Ce taureau ordonné par Phalaris, exécuté par l’érilius, devint i’inilru- , ment du fupplice dans lequel périrent fon in- ( venteur & fon auteur. Si cet ouvrage étoit horrible par fon objet, il paroît qu’il étoit efli-Hiable par îe travail. Diode re de Sicile raconte qu’entre les ouvrages lei plus précieux qu’Imil- [ car enleva d’Agrigente & fit porter à Canhago , ’étoit le taureau de Phalarii. Il ajoute, & fon I récit efi : appu}’é du témoigage de Cicéron , que [ aôo ans après, Scipion ayant détruit Carthage, renvoya ce taureau aux Âgrigentirs qui le confervoient encore de fon tejiifs. Le témoignage de Diodùre , celui de Cicéron doi /ent i’empprter fur l’affertion d’un Scholiafte de Pindare, ( £ (aux- An S. lome //,

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quî prétend que les Agrigentîns avoîent fait ietter le taureau de Phalaris à la mer, & que celui qu’on voyoit encore chez eux, repréfentoit le fleuve Géloa.

( 18 ) Bathyclès vivoit vers la 63= olympiade , doat la première année répond à T’aa 528 avant notre ère. Il fut célèbre dans l’antiquité par les bas-reliefs dont il décora le célèbre trône d’Amiclès, dans la Laconie. Tout ce que l’on peut juger d’après la defcription que Paufanias nous a iaiffée de ce monument, c’efl : que les fujets & les figures y dévoient être trop multipliées ; mais la réputation dont jouiflbit ce morceau chez les anciens , fait préfumer que d’ailleurs il ne manquoit pas de mérite. La jftatue principale n’étoit point de Bathyclès ; elle portoit le caraftere d’une haute antiquité , celui que les Grecs avoient emprunté des Egyptiens. Si l’on en eôt ôté la tête, les mains & : les pieds, ce n’autoit plus été qu’une colonne d’airain ; on n’y voyoit aucun art. Sa hauteur pouvoit être de trente coudées. Elle étoit coêffée d’un cafque & tenoit en mains ua arc & une lance.

Cette flatue grodière, mai ;, que fon antiquité rendoit refpeflable , pouvoit remonter aux temps voifins de Rhœcus à qui Paufanias attribue l’art de fondre en airain. Cependant comme cet écrivain ne remarque pas que les flatues de Rhœcus fuflent aufli imparfaites que celle d’Amyclès, ou pourroic rapporter celle-ci à des temps plus anciens, ce qui reculeroit l’époque à laquelle , l’art de jetter des ouvrages en fonte fut invente dans la Grèce. Ce qui augmente les difficultés dans l’hiftoire des arts chez les Grecs, c’eft que les auteurs n’ont pas eu affez d’attention d’obfervèr que les mêmes inventions s’étoient faites dan : différentes contrées de la Grèce à des époques différentes.

(19) Cailimaque efl fur-tout célèbre par l’invention du chapiteau de la colonne corinthienne. Suivant le récit de Vitruve, il la duc au hazard. Une jeune fille mourut ; fa nourrice dépofa fur fon tombeau , dans une corbeille , ies chofes qui lui avoient plu davantage, & pour qu’qjles ne fuffent pas gâtées par l’impref fion de l’air, elle la couvrit d’une tuile. Il fe trouva que cette corbeille étoit pofee fur une racinp d’acanthe ; le printemps fuivant , elle fuc enveloppée des feuilles de cette plante. Se les angles de la briqite comprimant ces feuilles , les forcèrent à fe rouler fur elles -manies vers les extrémités. Cailimaque vit cette corbeille &• frappé de l’élégance qu’elle préfentoic, îi la fit fervir de modèle aux chapiteaux des colonnes qu’il éieva dans la ville de Corinthe , d’oà l’ordre dont il efi l’inventeur a pris le nota as Corisikiea>

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