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avoient été faits par ordre de Dîomède, On regardoit auffi comme une oifrande de Diomède, une flatue de Pallas, placée dans un ] temple de cette Déeffe, à. Mothone, dans la Meffénie. Enfin un autre monument que l’on rapportoit encore aux premiers temps qui fuivirent la prife de Troie , étoit une ftatue de Neptune a Phénée dans l’Arcadie : les habitans prétendoient qi^’elle avoic été dédiée parUlyffe. Mais elle étoit de bronze, & Paufanias rapporceà destempspoftérieurs l’invention de jetter en fonte les ftatues.

Les ouvrage^ dont nous venons de parler , faits vers le temps du fiège de Troie, remontent au douzième fiéle avant notre ère. Sans doute la plupart de ces ouvrages étoient fuppofés : peut-être même aucun de ceux que vit Paufanias ri*app«rtenoit-il au fiècle auqiei on le rapportoit ; nous pouvons conjeélurer que c’ttoient des morceiux plus récens parlefquels on avoir remplacé les originaux antiques : mais la tradition qui s’etoit confervée julqu’à lui, fuffit pour nous obliger d’admettre que les arts étoient cultivés dans la Grèce longtemps avant le fiège de Troie. La flatje de Diane en Aulide , le fameux Palladium de Troie prouvent qu’ils éto’ent même cultivés chez des peuples que les Grecs appelloient barbares.

On ne trouve, dans la période des cinq fiècles qui luivirent immédiatement le fiège de Troie, les noms d’aucun artifte : ce qui ne doit pas nous faire fuppofer que, pendant cette longue durée de temps, les arts foient reftés endormis. Les écrivains qui fe font fuccédés depuis Homère & Héfiode, jufqu’à Sappho font entièrement perdus. Théognis qui vivoit dans le fixième fiécle avant notre ère n’eft connu lui-même que par des frsgmens. Si quelques-uns de ces écrivains ont parlé àes artistes leurs contemporains, ces noms fe font perdus avec leurs ouvrages ; & comme les auteurs dont il nous ref !"e des écrits complets écrivoient dans des fiècles où les arts étoient perfeélionnés, ils ont été peu curieux de recueillir les noms des artifles qui n’avcient cultivé que des arts imparfaits. Entre les ouvrages anciens dont parle Paufanias, & dont 51 ne nomme pas les auteurs, il en eft peut-être qui appartiennent à ces fiècles fur léfquels il ne nous refte aucune lumière. Nous Ibmmes cbligés de franchir d’un feul pas cette grande lacune, & de pafier au feptième fiècle avant aoire ère.

(4") Rhcecus , paroît être le plus ancien des artilles dont le nom ait été confervé depuis le fiège de Troie. Il peut mâme être fort antérieur au fepnème fiècle avant l’ère vulgairs : car Pline dit qu’il floriiCsit long-tepips S CX3

avant que les Bacchiades fuflent chalTés 69 Corinthe , & l’expulficm de cette famille fe rapporte à l’an 66^ avant notre ère, Cet artiila étoit de Samos. II fut le premier , fuivani Paufanias, qui fondit l’airain & en fit de» flatues. Pline ajoute qu’il inventa l’art de modeler , & cette affertion ne manque pas de vraifemblance. Tant qu’on ne fit que des figures imparfaites en bois, ou même en pierre, on put à la rigueur le pafTïr de modèle , Sa, travailler du premier coup la matière qui devoir produire la fî :atue. Alais le premier qui jetta une figure en fonte, fut obligé de commencer par faire un modèle, d’après lequel il conflruifit fon moule.

Du temps de Paufanias, on voyoit, au temple d’Ephèfe , une figure de femme qu’on croyoit être de Rhœcus, ôt qu’on appelloit la nuit. Ce ftatuaire étoit en même temps architeéle ; il avoit fait à Samos le temple le plut vafle que l’on connût dans la Grèce au temps d’Hérodote.

(5) Thédore & TÉLÉctÈs, fils de Rhœcus,’ marchèrent fur les traces de leur père, & pour fe perfeâionnner, ils palTèrent quelqu» temps en Egypte, & y exercèrent leur art : c’elt un fait rendu authentique, fuivant Diodore de Sicile, par le témoignage des prêtres égyptiens qui le trcuvoient dans leurs régiflre». Les deux frères firent à Samos, pour le templà d’Apollon Pyihicn, la ftatue du Dieu, & il» fuivirent, dans cet ouvrage, une pratiqua familière aux flatuaires de l’Egypte ; c’eft-àdire qu’après avoir pris leurs proportions, Téléclès fit la moitié de’ la figure à Samos , & Théodore l’autre moitié à Ephèfe. Ce procédé nous montre quel étoit l’état de l'ar> en Egypte, car il feroit impoffible de l’employer dans une figure qui auroit du mouve* ment-, mais on fent qu’il pouvoit réuffir dan» des figures droites, roides , dont les brir étoient collés fur les flancs & les jambes rap» prochées l’une de l’autre. C’étoit à produire de femblables flaïuas que fe réduifoit l’art des Egyptiens, & celui des Grecs n’étoit pas plu» avancé au temps des fils de Rhœcus. Il femble que les flatuaires d’Egypte fe foient moin» propofé pour modèle la nat.ure virante & agU fante, que l’attitude des momies. Je ne crois pas qu’on doive confondre av€ff Théodore fils de Rhœcus, le Théodore don» parle Pline, & qui étoit auffi de Samos. Il le nomme dans un endroit oià il ne paroitpas faire mention d’artiftes qui remontent à une haute antiquité. Il dit que Thcodors fit lujmcme f n portrait en bronze, que la refferablance étoit pai faite, & qu’on admiroit dans cet ouvrage la délicateffe du travail. Je dout» quje l’aoci^e Théadore eût a/Iez ds précise» ;