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h Vit dans Ptufanias que des ouvrages àe Dédale avoient été tranlportés d’Omphaë dans cette vîlle, on voit qu’il faut attribuer à ces suvrages, le goût que les habitans ont pris pour les arts, doat ils leuront offert les premiers modèles, qu’ils ont enfuite perfeâionnés. Il ne faut qiv’ouvrir la carrière à des pf>uples ingénieux, pour qu’ils la franchiffent d’un pas affuré.

Il eft inutile d’avertir que les ouvrages du premier artille qui ait détaché les bras & les jambes des figures, & qui leur ait ouvert les yeux, ne dévoient pas être des chefs-d’œus’re : mais Paufanias obferve que tout groillers qu’ils étoient , on y remarqiioit quelque chofe de divin. On y voyoit ce qu’auroit pu faire l’artifte , s’il étoit venu dans des lîècles, où il eût pu profiter des découvertes & des progrès de fes prédéceffeurs.

■ (2) Smiiis d’Egine fut contemporain de Dédale, mais il ne parvint pas à la même célébrité : on n’eft pas obligé d’en conclure qu’il lui fut inférieur en talent. Les voyages & les aventures de Dédale, l’occaûon qu’il eut de laiffer de fes ouvrages dans un grand nombre de contrées différentes, durent contribuer à étendre fa réputation. Paufanias vit à Samos, dans un temple antique conlacré à Junon, la flatue de cette déeffe de la main ds Smiiis. Depuis Dédale & Smiiis, il s’écoula un ■ grand nombre ds fiècles pendant lefquels les t noms d’aucun artifle n’ont été confervés : mais f fi les noms des ouvriers fe font perdus, on a iperpitué le fouvenir d’un affei grand nombre i d’ouvrages qui prouvent que l’art ne ceffa pas I d’ê.re cultivé, fans faire cependant de progrès ’. remarquables.

Le plus ancien de ces ouvrages feroit une

Satue qu’on regardoir comme une ofîVande

, des Argonautes. Mais comme cette flatue étoit . en bronze , & qu’il efl : très-probable que l’art de couler en bronze les ouvrages de fculpture

n’étoit pas encore connu des Grecs, au temps

des Argonautes, on a lieu de penferque cette ilatue etoit d’un âge bien poftérieur. On pour- .roit croire, tout au plus, qu’elle avoit remiplacé celle qui avo ; tété dédiée par les Argonautes. i Sur le chemin d’Argos à Mantinée, on voyoit jun temple qui avoit une porte au levant & l’autre au couchant. Du côte du levant étoit Liune flatue en bois de Vénus , & du côté du (Couchant, celle de îilars. On croyoit que ic’étoit des offrandes de Pol3’-nice & des Ar- ,giens, dont ces divinités avoient embraffé la caufe ; ce qui, fuivant les marbres de Paros , • feroit remonter l’âge de ces flatues à 1251 an." avant notre ère.

Je n’ai point parle d’tin lion de marbre qu’on prétendoit avoir été dédié par Hercule après S c u

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fa vî(5ioire fur Erginus roi d’Orchomène : on netravailloit pas le marbre du temps d’Hercule. On voyoit dans la Laconie la Itatue de la Pudeur, qu’on croyoit avoir été dédiée par Icare, père de Pénélope. Icare syant donné fa fille en mariage à Ulyffe, lui demanda fi ella vouloit luivre fon époux, ou retourner avec fon père à Lacédémone. Pénélope, pour tout» réponfe, fe couvrit le vifage de fon voiie , témoignant par fa honte & fon iilence qu’elle vouloit refier auprès de fon époux. Ce fut cet aâe de pudeur qu’Icare confacra par une flatue.

Une flatue- bien remarquable étoit celleque l’on voyoit à Corinthe dans le temple de Pallas. Elle éroit de bois, comme tous les morceaux qui remontoient à des fiècles recales ; on peut croire qu’elle n’étoit pas diflinguée par la beauté du travail ; ce qui mérite l’attention des curieux de l’antiquité, c’efl la manière dont l’artifie avoir exprimé que Jupiter domine fur la terre, dans le ciel & fur la mer, & que rien de ce qui s’y pafi’o ne lui peut être caché. Il avoit donné à ce Dieu trois yeux, dont l’un étoit placé au milieu du front. On croyoit que cette flatue avoit été placée à Troie dans le veftibule du Palais de Prîam & que ce fut aux pieds de ce fimulacre que ce prince fe réfugia lors de la prilé d’Ilion. On ajouîoit que dans le partage du burin, elle étoit échue à Sthénélus, fils de Capanée. Troie fut prife fuivant les marbres d’Arondel 1209 ans avant notre ère, & en admettant la tradition rapportée par Paufanias la flatue pouvoir remonter à >, ;ne époque bien plus reculée, puifqu’elle pouvoir avoir été confacrée par les ancêtres de Priam. Une autre flatue étrangère fut apportée vers le même temps dans la Grèce ; c’étoit cette fameufe flatue de Diane devant laouelle orj avoit facrifîé des étrangers en Tauride. On croyoit que c’écoit la même qu’on voyoit encore du temps de Paufanias , à Athènes, dans le bourg nommé Brauront elle n’étoit que de bois.

(3) E ?Éus , cet artifle qui fuivit les Grecs au fïîge de Troie, & qui fit le fameux cheval de bois qui leur procura la conquête de cette ville , étoit un fculpceur. On croit que le cheval de bois n’étoit autre chofe que la machine nommée dans la fuite bélier, & qa’Epéus termina par une tête de cheval.- LTne flatue de bois repréfentant Mercure, qu’on voyoit à Corinthe, palFoit pour un ouvrage de cec artifle.

La ville de Trèzene renfermoit un temnijj dédié à Hippolyfe : la fla-tie du jeune heroe étoit de bois & avoit ie caractère de la hauts antiquité. On i,royoit que la flatue & le temple