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bas-reliefs dont la forme allongée ne permet^ toit pas ce genre d’ordonnance , Winckelmann penfe que les ar.ciens encendoient bien l’art de groLipper. Il le prouve par le bas-relief de la mort de Méiéagre & par des peintures d’Herculanum, & Ibutient que, même à cet égard, les anciens peuvent l’ervir de modèles aux modernes. Il cfi certain que dans cette partie, comme dans toutes les autres, on peut puilercliez e’ix des leçonsde fageffe , iS ; remarquer une attention conflan.e à éviter tout ce qui peur l’entir l’affeâion. On voit qu’ils ont bien grouppé quand ils l’ont voulu-, mais on voit qu’ils n’ont jamais paru chercher à faire des grouppes. Comme leuis orateurs connoilToient l’antithèfe , de même, conrinue l’antiquaire, leurs artifles connoiffoient le contrafte. Mais leurs orateurs & leurs artifles ie font défendu de prodiguer, d’affeder le contraffe & l’antuhèle. Ces deux moyens correfpondans de deux arts divers, doivent être naturels Se naître du fujet : ils doivent furtout être épargnés, & il faut bien ie garder de croire que le csntrafte foit le plus grand effort du génie, ni.’il foit tout, qu’il remplace tout, qu’il excafe tout.

Winckelmann affigne à l’antiquité grecque quatre ftyles difterens : le fty]« ancien qui dura jufqij’à Phidias ; le grand flyle qui fut imprime à l’art par ce célèbre flatuaiie ; le Ttyle de la grâce introduit par Praxitèle , Apeile, Lyiippe ; le ftyle d’imitation, pratiqué par la foule des artiftes qui furent les imitateurs de ces grands maîtres. tes monumens les plus authentiques de l’ancien ftyle, font les médailles dont le coin & l’infcnption annoncent une hau’e antiquité. L’écriture, dans ces infcriptions, eft de droite à gauche à la manière de l’écriture hébraïque ; ulage abandonné long-temps avant Hérodote, puiiirjue, pour marquer le contraire des uiages de l’Egypte avec ceux de la Grèce, il dit, entre autres choies, que les Egyptiens écrivoien : de droite à gauche. La ftatue d’Agamemnon à Elis, ouvrage d’Onatas , avoit une infcriprion de droite à gauche : Onara ? floriffuit environ cinquante ans avant Phidias ; c’efl : dans la période de temps oui fépara ces deux arcilles , qu’on doit placer la ceffation de cet ulage.

Dans les ouvrages de l’ancien f !:5’le , ai^cune partie ne fc difl^ngue parJa beauté de la forme ni par la proportion de l’enfcmble. Le deffin des yeux eit allongé & applati ; on voit qu’à cet égard, en n’avoit pas encore entièrement abandonné !a manière que les écrivains attribuent à l’ancien Dédale. La feclion do la bouche va enremon’ant vers les côrés , ce qui forme aufli le caracière des ouvrages égyptiens & de { eeux de Lancien flyle des Etrurques, La ferme | S C U

au menton efl : pointue & termine défagréîJ bîement l’ovale de la tèxe Les bolides de» cheveux font rangées en petits anneaux & reffemblent aux grains ierrés d’une grappe de raifms. Enfin on ne peut décider àl’mfpeaion des têtes, la fexe auquel elles appartiennent* ri ne avoit remarqué ce défaut de la part des anciens, puifqu’il marque le temps où les artifles commencèrent à diflinguer les deux fex es .

Voilà ce qu’on peut inférer de l’infpeaion des médailles, & ce qui efl cenfiimé par cdle$ des flatues. La Palias en marbre de la Villa Albani eflr la plus ancienne qui nous refle. Si elle éîoit de bafalte , on la croieroit da fabrique égyprienne. La tête eCt femblable à celles des médailles dom nous venons dfl marquer lecara^cre.

A juger de ia compofition des artifles de ce temp. parles petirei figures des médailles, on voit qu’ils, recherclioient le adions violentes & les attitudes outrées : c’efl une conformicé de plus qu’ils avoienr avec le5 Enufques, auxquels d’ailleurs ils reîTembloienc parfaitement. ObiVrvationqui doit rendre timida a donner aux Etrufques certains ouvrages par la feule infpeclioh du flyie, quand en peue douter d’ailleurs s’ils leur appartiennent en effet :obfervation qui peut, en même temps, fournir une utile kçjn atx moderr.es ; elle leur apprend que lorlqu’ih cherchent à donneï a leurs figures ces grands moavemens qu’ils croyent ièuls capables d’animer leurs compofitions, ils ne font que le rapprocher des temps où les Grecs étoient encore’ barbares, & s’éloigner de ceux oii ils avoient fait une étuda profonde de la véritable beauté. Plus ils méditeront fur leur arc & fur la nature, plusils reconnoîtront que le beau ne fe trouve que dans les raouvemens modérés, & ces méditations ne les aideront pas moins à le rapprocher des grands msîtres que la Grèce a produits dans les plus beaux temps de l’art, qu«  l’étude de leurs chefs-d’œuvre. C’efl par des méditations femblabies , ou par un heureux naturel plus puifTant que toutes les réflexions, que le Sueur s’efl élevé à un excellent flyle, quoiqu’il ait eu peu d’occafions d’étudier l’.antique. S’il connoiîToît peu les anciens, il avoit leur ame , & il y trouvoit les mêmes principes.

On pe^ut obferver, quant à l’exécution , qu«  les artiftes de l’antiquité atteignirent à la finePe des détails, avant de connoître la beauté de i’enlemblé. C’eil ce dont on trouve la preuve dans la Palias de la Villa Albani. La forme du vifage eft barbare & merquine ; la draperie offre la manœuvre la plus fine & la plus faignée.

Cet extrême fini fe remarque aufîi chez le»