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dont i’imîtation précife efr réfervée au peintre de portraits.

Les yeux , fans s’écarter de cette forme un reii cave que leur donnoient les anciens , avoient cependant des différences lenfibles & caraftérifriques dans les jê ;es des diftérentes divinités. La coupe de l’œil eft grande & arrondie dans les têtes de Jupiter, d’Apollon & de Junon : Pallas , qui a de grands yeux, confer-ve l’air virginal & l’exprefîion de la udeur , par fes paupières baifees. Vénus a es yeux petits -, cette forme leur donne une doaceur enchantereffe , & exprime une décente volupté. Il ne faut que voir la Vénus de Médicis , pour reconnoître que ce n’eft pas la grandeur des yeux qui fait leur beauté, Se l’on trouvera la démonitration de ce te vérité, lî l’on compare les yeux de cette Vénus à ceux qui leur refîemblent dans la nature. On feiitira tout ce qu’ils ont de touchant •. la paupière inférieure , un peu tirée vers le haut, îeur communique une latigueur pleine de grâce.

La fineffe des poils dont les fourcils font formés, eft indiquée daiu l’art du ftatuaire par le tranchant de l’os qui couvre les yeux ; car d’ailleurs, l’art antique, rejettant les petites parties , négUgeoit ces poils , & parvenoit cependant à en exprimer l’effet , par l’arrête çlus ou moins vive de l’os qui les ibutient. La lèvre inférieure, plus pleine que la fupérieure, procure cette inflexion qui donne au mcntn un aiTondiffement plus complet. Il eft rare que, dans les ouvrages antiques, on voie les dents, même aux bouches riante ; des fatyres ; une flatue d’Apollon, au palais Conti , eft la feule à qui Winckelmann con-Tioifie cette expreflîon •, il obferve que les îèvrcs font ordina’rement clofes aux figures liumaines , & légèrement entr’ouvertes à celles des divinités.

Dins les figures idéales , les anciens n’ont roin : interrompu la forme arroRdie du menton par ce creux fi agréable aux modernes , & qu’ils nomment foffette. C’efl un agrément individuel qui n’entre pas dans l’idée générale de la beauté-, on peut même dire que c’eft un défaut , puifqu’il imerrompt l’arrondiffement d’une forme qui tire fa beauté de fon unité. La folfette doit être mile au rang de ces petites forme ; oui ne trouvent place que dans les portraits pour caraftcrifer une refTemblance individuelle. On la n-ouve cependant à quelques têtes antiques de divinités ; mais on a lieu de Ibupçonner qt e , dans plufiejrs , elle efi l’ouvrage d’un reftauratecr moderne. Les mêmes raifons doivent faire profcrire les foflettes qui fe trouvent quelquefois aux ioues : quelque grâce qu’elles pui’.ient avoir, celles ont le défaut de détruire la plénitude & la S C U

rondeur de cette partie, & de rompre l’unîté d’nni grande forme par une petite forme fubalterneque le grand ftyle doit négliger. Les modernes femblent avoir cru aggi-andir leur manière, en failant à peine attention aux formes des oreilles , qui font cependant au nombre des parties principales de la tête ; les artiûes de l’antiquité les ont toujours, au contraire , traitées avec le plus grand foin,- Si, fur une tête gravée, l’oreille , au lieu d’être finie , eft fimplement indiquée , on peut fou-jtenir que l’ouvrage eft moderne. Les ancieis avoient qiême l’attention d’imiter les formes individuelles de cette partie dans les portraits , au point que , fi du moins on en croit Winckelmann-, on peut quelquefois reconnoître, dans une tête mutilée, à la forme feule de 1 oreille, la perlbnne qui étoit rej :réien ;€e : par ; exemple, une oreille, dont l’ouverture in-érieure excède la grandeur ordinaire , indique, fuivant lui, une oreille de îIarc-Aurèle. La manière dont les acvciens traitaient le«  cheveux, peut aider à dîflinguer leurs ouvrages de ceux des modernes. Cette maniète difteroit fuivant la nature de la pierrev Sur les. pierres les plus dures, les cheveux étoientj courts, & comme s’ils euffent été peignés aveci un peigne large , parce que cette forte de( pierre étoit trop difficile à ttavailler , pour qu’on pût en faire une chevelure bouclée & flottante. Mais dans les figures d’hommes exc-i cutées en marbre, & qui datent du bon temps’ de l’art , les cheveux font bouclés & flotiaos, à moins que ces têtes ne foient des portraits ; car l’artillre alors fe conformoit au modèle. Aux têtes virginales de femmes , où les cheveux font relevés & noués en arrière , toute la chevelure eft traitée par ondes , & forme des cavités confidérables cui répandent de la variété d’ombre et de lumière , etproduifent des effets de clair-obfcur. Ainfl font traités les cheveiix de toutes les Amaïones.

Nous venons de confidérer les différentes parties de la tête ; fi nous la confidérons elle-même dans fon enfembie, noi ;s verrons qu’elle fcrmel un ovale. Une croix, tracée dans cet ovale , in-| dique le plan des parties de la face. La brancha perpendiculaire de cette croix marque le milieiï du front, du nés, de la bouche, dumentonii la branche horizontale marque la ligne quej doivent fuivre les yeux , et à laquelle celle de’ la bouche doit être parallèle.

Tout ce qu4i.’écarte de cette règle , s’écarte aufli de Ta beauté. Si la face eft trop longue ou trop eourte, eli« ne femble plus renfermée dans un ovale dont elle ne doirp.^ fortir. Si les yeux font placés obliquement &| relevés du côté de l’angle externe, ce qui| étoit la conformation des Egyptiens , ce qui eft encore celle de piuûeurs lyations lartsites ;