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une figure pédeflre de Louis XV à l’ëcole mîlïtaire ; & dans le fallon de l’hôtel de Soubife , la Politique , la Prudence, la Géométrie , l’Aftronomie, la Poéfie épique & la PoèTle dramatique. Il a fait un très-grand nombre de portraits. On reconnoît dans tous fes ouvrages un ai tille plein d’efprit & de feu, mais peu correâ ; on voit qu’il s’eft formé fur les ouvrages des peintres fiançois-, & qu’il a trop négligé l’antique & les plus grands maîtres des écoles de Rome & de Florence. Ileflmort à Paris en 1778, âgé de foixante - quatorze ans.

(58) Renï-Michel StODz, plus connu fous le nom de Michel-Ange , étoit frère de Paul-Ambroife & naquit à Paris en 1705- H partit pour l’Italie à l’âge de vingt-deux ans, Se fit à Rome un f’jour de près de dix-fept années. Ses talens lui firent obtenir quelquefois, dans cette mérropcle des arts, la préférence ftir des artifles italiens. Il eut l’honneur d’être choifi pour décorer d’un grouppe la bafilique de Saint-Pierre ; c’eft celui de Saint-Eruno refufant la mître qu’un ange lui apporte. » Parmi les » autres ouvrages qui lui acquirent à Rome » une grande célébrité, dit M. D,...., ondoie » placer le tombeau du Marquis Capproni à » Saint-Jean- des-Fiorentins , morceau digne » de la plus haute eftime, foit pour l’expreffion , foit par l’art admirable avec lequel » la figure principale eft drapée. Un fbcle » porte le farcophage, fur lequel une femme » tenant un livre, eft négligemment appuyée. » A ïes pieds , un agneau , couché fer un » livre défiene la douceur du caradère du » Marquis & Ion amour pour les lettres. Des >i gfiiies portent fon médaillon ». Siodz a fait aufii le bas-relief qui accompagne le tombeau de Wleughels dans l’églife de Saint-Louis des François ; & il fut en même temps l’auteur de l’épitaphe.

Deux villes de nos provinces renferment des nionumens de fon habileté. On voit & l’on eftime à Lyon deux buftes ouvrages de fon cifeau. L’un repréfenre la tête de Calchas & l’autre celle d’Iphigénie. A Vienne , en Dauphiné, on voit le tombeau commun de deux archevêques de cette ville ; M. de Montmorin & le Cardinal d’Auvergne, fon fucceffeur. Le premier eft à demi couché fur lé tombeau ; le fécond eft debout : tous deux fe tiennent par la main , & le plus ancien app°lle l’autre. » Ce monument, ajoute l’écrivain que nous avons déjà cité, offre de » grandes beautés ; les draperies font nobles , » ïeï habits magnifiques, les têtes > dont le » principales font des portraits, brillent p’jur » la vérité 8c l’exécution ».

Ce fut en 1747, que Slcdz rçfolut de fe S C U

j fixer dans fa patrie. Il y perdît beaucoup ds temps pour fa gloire ; temps qui fut employé aux décorations palfagères de fêtes, ou a des modèles d’ouvrages qui n’ont pas eu d’exécution. Ces occupations éphémères le rendaient célèbre pour les contemporains , mais elles n’exiftent pas pour la poftérité. Enfin on lui confia l’entreprife du tombeau de Languet de Gergy, curé de Saint-Sulpice ; entreprilè foibl ement payée ; l’honneur du fuccès fut la principale récompenlé de l’aràfte. ^) La » compofiîion parut neuve ■. 1 auteur y donna » l’exemple de l’emploi ingénieux des marbres » de diverfes couleur ; ; ou plutôt il fuivit cet » exemple qu’avoit déjà donné le Bernin dans B les tombeaux de l’églife de Sam -Pitrr ? à » Rome. La figure du curé eft d’une grande » beauté ; celle de l’Immortalité, qroique moins a heureui’e, eft néanmoins très-eftimable. Ns » pourroit-on pas defirer dans ce maufolée plus » de pureté dans le deffin , plus de repos dans » la compofition, plus de grandeur dans la » manière ? » Nous n’avons fait que tranfcrire ici les paroles de M ; D...., &nous croyons que réloge qu’il fait de ce monument, & la critique donc il l’accompagne , feront généralement adoptés. On ratifiera peut-être aulFi fon jugement fur les bas-reliefs dont le même artilte a orné le porche de Saint-Suipice : » oua vrages en apparence peu intéreffans, mais » les plus propres à faire connoître Slodz , & » qui font autant de chefs-d’œuvre de grâce » & de bon goût « 

On voit à Choify une très-belle copie faite par cet artifte du fameux Chrift de Michel-Ange, dont l’original eft à Roine dans l’églife de la Minerve.

Slodz s’eft diftingué dans l’art de traiter les draperies mod ?rnes, comme on peut le voir parje monument du curé de Saint-Sulpice. Nous inclinons à croire que , pour les fujets qui le permettent, la manière de draper des artîftes grées eft celle qui convient le mieux à la fcDlpture : mais qfr.v>d les fujets exigent des draperies d’un au ::re genre, c’eft une gloire asx ftatuaires de favoir les exécuter avec goût & avec toute la vérité doPi !ei ;r an eft fufceptib’e. On peur reprocher à Slodz d’avoir quelquefois pêche conîre la pureté des formes ; c’eft un vice que les peintres ont des moyens de fe faire pardonner, mais contre lequel on ne peu : être tropfévère danî les ouvrages des fcu ?preurs.

René-Michel Slodz eft mort à Paris en iy6j^r âge de cinquante-neuf ans.

(59) Nicor.As-SÉBASTiEN Adam, frère de Lamberr-S’gifDert, naq :iii à Nancy en 1705. Elève de fon père, ii vint à Paris, l i’àge de feize ans , recevoir des leçons plus favances , I