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plîqué : varliî Picïuni exornatus ; «né do diverfes couleurs.

Le petit didionnaire de Morelle traduit ^/ctaratus par peinturé , & plcîus par peint. Veneroni traduit peinturé par colorato , dipinto d’un fol coloré.

Mais il eft important de copier ici un paffage des réflexions fur Vufage de la langue françoife. Il y eft dit « bien loin que peinj » turer foit un mauvais mot , comme le prétendent quelques perfonnes , n’eft-ce pas » un terme nécfflaire qui peut fervir à dil- 39 tinguer deux chofes toutes différentes ? car n peindre ne fignifieroit-il pas repréfenter avec » le pinceau la figure de quelque chofe’, comme » d’un oîfeau , d’un homme &c, Si peinturer , » mettre feulement des couleurs Tur quelque » matière que ce Ibit ? lors par exemple qu’on » a appliqué des couleurs fur une ftatue , ne » peur-on pas dire qu’elle eu peinturée’^ car pour » la peindre, il femble qu’il faudrait qu’avec » les couleurs, on en fit la repréfentation , ce » qui eft très-différent

Nous rappellerons aufîi le mot peinturé, du diiSîonaire de Trévoux c< c’eft, y dit -on, » ce qui eft peint & couvert d’une feule » couleur, & fans art particulier. En plufieurs » lieux, les maifons font peinturées aa dehors. » On peijiture les voïets , les croifées , la menuiferie. On dit aufli voilà une maifon bien » dorée, het peinturée. On ne fauroit , ajoute » ce diiflionnaire , fe palTer de ce mot. C’eft P un bon mot françois».

Depuis longtems j’avois noté ce mot ; & appuyé de quelques autorités, j’avois remis ma note à feu M. Bauzée , avec qui j’étois lie d’amitié , dans l’intention qu’il fit inférer enfemble les mott peinturer , peinturage & peinturer dans la nouvelle édition du didionnaire, de l’académie françoife , où les maîtres de la langue ont le projet de faire entrer tous les vieux mots utiles. Mon defir étoit que ceux dont il s’agit ici pufTent être admis dans les écrits , & enfuire dans le langage : j’ai fait cet arti^ile dans le même deffein , & fi les fa ■ vans, lesartiftes, & furtout les architeâes , qui ont tant d’occafions d’en faire ufage, ju gent, ainfi que moi, que ces mots font néceffaires & ne peuvent être remplacés par d’autres, ils parviendront bientôt à les rendre d’un ufage général. Or , le fameux Vaugelas difoit, l’ufage ejl la mère des langues. ( Article de M. Robin ).

PENDANT,(fubst. mafc. ), On donne ce nom à un tableau , à une eftampe qui , ayant les mêmes dimenfions qu’un autre , peut être pen-I du, attacha à une place parallèle du même mur f & loi correfpondre. On dit qu’un table^ eft le JBeausc-Aru. Terne IL

P E N

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peifîant d’uHsutre , qu’il fait pendant avec un autre, que deux tableaux font pendans. Quoique la conformité de dimenfion foit la principale condition des pendans, on defira aufTiqueles compofttitins aient quelque rapport entre elles, qu’elles contraftent enfemble , qu’il y ait quelque conformité dans la couleur & : dans 1 effet. Un tableau dont les ombres tendent au brun le plus vigoureux , fera mal pendant avec un tableau clair ; un tableau d’une compofition trifte , ou même feulement auftère , ne fera pas bien pendant avec un tableau gai , ni un payfage avec un fujetd’hiftoire.

Pour que deux çonraitsCoient pendans , il faut que les deux têtesfoient tournées des deux côtés oppofés, afin qu’elles fe regardent en quelque forte l’une l’autre. On dit alors quelquefois que les deux portraits font en regard. "On ne s’avife guère de chercher que deux anciens tableaux de grands maîtres faffenr i ;^ ;2dans : Mzls on exige ordinairement cette correfpondance dans les tableaux qu’on defîine à décorer de petits cabinets, & : qui font plutôt de. ; meubles de goût que des ouvrages très-précieux. On veut ordinairement que les deux tableaux fuient de la même main.

Les véritables amateurs de l’art ne recherchent dans les tableaux que leur mérite, & ne négligent pas d’acquérir un tableau précieux qui n’a pas de pendant : maïs ceux qui ne s’occupent que de la décoration , font peu difficiles fur le mérite des ouvrages , & beaucoup fur leur correfpondance.

Ùans le fiècle dernier , on achetoit des eftampes comme de beaux ouvrages de l’art , & l’on n’exigeoit pas qu’elles fifi’ent pendans. La plupart des belles eftampes de G. Audran , d’Edelinck , dePoilly &c.n’avoient point de/’« ;;^a ;2r. Aujourd’hui qu’on n’achète guère des eftampes qu’en qualité de meubles, un graveur ne peut fe promettre un débit sûr d’une éftampe, s’il ne l’accompagne pas d’une eftampe correfpondante. Dès qu’il a gravé une planche , il faut qu’il fe hâte d’en graver le pendant. Quelquefois cependant on veut bien faire grâce à une bonne eftampe ifolée , & alors oji ia fait servir de milieu entre deux pendans.

On pourroit repréfenter aux amateurs des y^wdans , qu’ils ne font pas encore affez difficiles : Quand la compofition charge le côté droit d’un tableau , ils devroient exiger que la compofition de l’autre chargeât le côté gauche : fi elle occupe le milieu de l’un, elle devroit occuper 1» milieu de l’autre. Puifqu’iîs ne regardent plus les produûions de l’art que comme des meubles, ils ont droit d’y exiger la plus parfaite fymmétrie. Ils pourroient même convenir entre eux que cette correfpondance fymmétrique fait le ’ premier mérite de l’art ; ce feroit abréger les moyens d’être conuoifTeurs. S’ils n’avoient pa»