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109) Robert TouRNiEREs , de l’école FrançoiCe, 

né à Caen en 1676, fit le portrait avec afTez de fuccès pour être reçu de l’académie royale. Il le fit enfuite recevoir de la même académie en qualité de peintre d’hiftoire , fur un petit tableau repréfentant un effet de «uit. Voilà^ ditJouvenet, un homme que nous venons de recevoir pour un bout de chandille. II eft mort en 1751, âgé de loixante & dixfep : ans.

(310) Jacques Tornhiil, de l’école Anglaife , né dans le comté de Dorfet en 1676, étoit fils d’un gentilhomme qui fe ruina par fes profufions. Jacques , obligé de fe faire un état pour fubfifter , prit à Londres les leçons d’un peintre médiocre , fî forma furtout par les ouvrages des bons maîtres qu’il parvint à rafTembler, & par un voyage en France & en Hollande. Les grandes compofitions qu’il a exécutées à l’églife de Saint-Pau ! de Londres, -au château d’Hamptoncourt , à l’hôpital de Gréenvick , font des preuves de fon génie : les vices de fon deflxn & de fa couleur peuvent être attribués aux défauts de fon éducation pittorefque. Il eft mort en 1733, âgé de cinquante-iix ans.

(311) Jean Raoux, de l’école Françoife, né à Montpellier en 1677, fut élève de Bon-Boullogne, remporta le premier prix de l’école, &. fit le voyage d’Italie avec la penfion du roi. Quoique fes études euffent été dirigées vers le genre de l’hiftoire, & que ce fût pour ce genre qu’il eût été reçu de l’académie royale , il crut fentir que le génie lui manquoit, & il fe botna fagement aux fujets de fantaifie & : au portrait. I ! avoit le bon goût qui accompagne la fimpliciié. Son delTin , un peu rondj convenoit bien aux figures de femmes ; fa couleur étoit fuave , peut-être un peu trop carefTée , il rendes : bien les reflets des étoffes foyeufes. La nature ne l’avoit deftiné qu’à repréfenter des objets agréables. Il eftnsort à Paris en 1734 , âgé de cinquantelept ans.

J. Daullé a gravé d’après lui le repos de Vénus, & les Grâces au bain ; Beauvarlet , le rendez-vous agréable & Télemaque dans l’ifle de Calypfo ; Nie. Dupuis , un concert. (311) Jacob Amigoni , de l’école Vénitienne, ne tient pas de la couleur vigoureufe de cette école qui étoit alors dégénérée. Sa couleur eft fade & doucereufe , quelquefois jaunâtre , quelquefois tombant dans la farine. Il étoit, affez bon deffinateur, & dans fes meilleurs oiivrages, fon pinceau étoit afl’ez moelleux. S’il n’avoit fait que ceux que j’ai vus, il ne mériteroit pas une place dans ce ûiciicn-F E I

naîre ; maïs îl a eu de la réputation en Italie, en Allemagne, en Efpagne ; & il faut croire que l’eftime qu’il obtenoit éroit appuyée fur quelques titres. Il eft mort à Madrid en 1754-

Wagner a gravé plufieurs eftampes d’après ce peintre.

(313) KoENRAtT RoEPEi , de l’école Hollandaife, né à la Haye en 1678, fut élève de Netfcher qui le deiVmoit au genre du portrait : la foiblefle de fa fanté, peut-être même celle de fes difpofitions , l’empêchèrent de faire aucuns progrès. Ses parens l’emmenèrent à la campagne pour eflayer d’y rétablir fon tempérament : là il vit des fleurs , il eflaya de les copier, il réuffit ; il reconnut que c’étoitle genre dans lequel la nature lui avc-it deftiné des fuccès ; & il en eut de très-grands , parce qu’il fut fe contenter de fon partage. Sa vie fe paf-^ fa en quelque forte dans un jardin qu’il cultivoit, dont il faifoit les objets de fes études, & qui lui procuroit une moiiTon de profits & de gloire. En refpirant un air pur, il fortifia fa poitrine , & cet homme que fes parens avoient craint de ne pouvoir élever , ne mourut qu’en 1748 , â l’âge de foixante-neuf ansé

(314) Sebastien Comca , de l’école Napolitaine, né à Gaëte en 1679, fut élève de Solimene. Il vint à Rome , & : y jouit de la première réputation. Clément XI le cholfit pour décorer de peintures à frefque & à l’huile l’églife de Saint - Clément. Le fuccès de cet ouvrage lui procura toutes les grandes entreprifes qui fe firent à Kome de (on temns. Sa renommée ne refia pas renfermée dans l’Italie & les étrangers difputèrent aux Italiens l’avantage d’exercer fon pinceau. Il entendoit bien les grandes compofitions & : les diftribuoit avec fagelTe. Il deffinoit bien , avoit un beau pinceau, une paffable intelligence du clair-obfcur & de l’art de draper : mais pour vouloir être agréable, il tomboit dans le joli, & n’étoic que mefquin : on voit qu’il a cherché le grand, mais que lui-même étoit petit.. Son coloris a la prétention d’être brillant’^ il eft manière il fent l’éventail. Il parut un grand artifte parce que l’art étoit lui-même dans fa décadence , & : il ne fit qu’en accélérer la ruine à Rome. Il apporta dans cette ville , dit Menr^s^ la manière de Solimene & &e% princfpes moins bons que faciles , qui firent tomber tout à fait la peinture. Cet artifte eft mort à Naples en 1764 , âgé de quatre-vingt- ■ cinq ans.

Jacques Frey a gravé d’après ce peintre, la Vierge apparoiifan : à Saiiit-Philippe d* Néri 5 la