Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/122

Cette page n’a pas encore été corrigée
112 PEI PEI

fauvre’eîi vendant cher fe : ouvrages, & jnoufut en i6çi , âgé ds cinquante-un ans. ■ II- y a un tableau de lui au palais-Royal. (2^0) Gérarj> Lairesse naquit à Liège en 16^0 ik fut élève ds fon père. S’il tient quelque chofe de fon pays , ce n’efl : que la couleur & le pinceau. D’ailleurs, dans ia manière de concevoir & de difpoier , il a cherché à jmi :er les artiftes Italiens, (ans avoir jamais vu i’Ita’iie. On voit même qu’il prit fur- tout le Pouflln pour modèle. On pourroit dire que LayrciT :- cfl le Pouffin mal élevé & : n’aya’it fait que de mauvaifes études. Il l’imitoit dans le choix & dans l’ordonnance des fujets ; maii non dans la protondeur de la méditation, dans l’excrîllence des penfees , dans le raifonnement do l’exécution , dans Li connoilTance de l’antique , dans la pureté du delFin. Mais il avcit cependant l’apra-ence, on pourroit dire la charlaratierie de l’élégance S : de la pureté. Il travailloit avec une rapidité prodigieufe. Cr. raconte qu’en un fett ! jOLir , il peignit le PariiafTe avec Apollon & les neuf Mufes ; c’c^ft ce que n’auroit pas vo ;ilu faire le PoiilTin. Au relie il connoiffoit bien la fable & l’hi{| :o :re , ik. obfervoit bien le cofrume & la convenance de fes fujeti. Il a vécu dini la crapule & dans la pauvreté , efl : devenu avei :gle avant d’avoir atteint à la vieilleiïe , & ell : m.ort en 171 1 , âgé de foixante & onze ans. Il a gravé lui-même une œuvre çonfidérable Se juftement recherchée.

(231) Pedro de Nunés , do l’école Efpagnole, n4 à Séville en 1640, peignit l’hifloire & le portrait , eut un delFin correiî , une touche ferme , une belle fonte de couleur, un çoloiis vigoureux , une e.xpreffion forte. Il imita le Guerchin, qu’il comptoit au nombre de fes maîtres ; il mourut à Séville en ijoo, dans fa foixatitieme année.

(-131) Jean de Alfaro, de l’école Efpagnole , né à Cp"doue en 1680, eft regardé comme le Van Dvck de î’Efpagne. Il avoit copié un grand nombre de tableaux du Titien , de Rubens & de Vsn Dyçk , & fa couleur lenoitde celle des meilleurs peintres Flamands. Il réufllffoit aufli dans le payfage. Il eu mort gn 1680 à l’âge de quarante ans. (233) Carie Dujardin, de Técole Holîandoife , né à Amfterdam vers 16.10 , fut élèi’e de Berghem. Il fit le voyage d’Italie, & y retourna après avoir revu fa patrie, & y avoir fait quelque féjour, qu’une vieille femme qui avoit é ;é fon hôteffe à Lyon , & qu’il avoit époufée , lui rendoit dcfagréable. ^ A la touche §j à îa çoulçur de Berghem, P E I

» dît M. Defcamps , il a joint une certaine » force qui diiling/e les grands peintres de » l’Italie. II femble que la plupart de fes tableaux empruntent la chaleur d-u foleil dans « le plein midi : la lumière vi : e qui dore fes n ouvrages ébiouit ie fpeclateur. Des lumières J3 larges, de larges ombres rendent fes ouvrages » pétiilans ». 11 n’aimoit pas les travaux de ’ longue haleine, & mettoit ordinairement peu d’objets & de travail dans fes tableaux. Il eil mort à Vénife en 167S, âge de trente huit ans. Il a gravé lui même à l’eau-forte plufieurs do fes compofî-.ions ; le £35 a gravé d’après ce peintre, lafraîche matinée.

(234) François Van Cuyck de Mierhop ; de l’tcole Flaminde , né à Bruges vers 1640 d’une famille noble , ne Ta cédé qu’à Sneyders pour la peinture des animaux, & auroit été fon égal s’il avoit eu la même liberté de pinceau. Il a peint auffi le portrait, mais aec beaucoi ! p moins de talons.

(235) Charles de la Fosse, de l’école Francoîfe, né à Paris en 1640, étoit fils d’un joaillier, & eut pour neveu le poète la Foffe, dont on connoîr la Tragédie de Manlius , qui a traduit en vers Anacréon , & qui a joint à fa traduction des notes qui prouvent qu’il favoit au moins pafTablement le grec, connoiffance peu commune chez les poètes francois. ta France n’avoit pas vu de peintres coloriftes depuis Blanchard. La Fofl’e le fut, & eut d’ailleurs des parties fupérieures à Blanchard. Elève de Lebrun , .ce n’efl point dans cette école qu’il prit le goût de la couleur ; il l’avoit reçu en naiffant, & développa ce germe à Vénife, oti il fit une étude particulière du Titien & de Pa ;il Véronefe. Il acquit encore en Italie un talent qui le diftingua du plus grand nombre des francois ; celui de peindre -à frefque. De retour dans fa patrie , il fut chargé de grandes entreprlfes , fut mandé en Angleterre, & levint à Patis où des enrrepriies nouvelles l’attendoient. La plupart des maifons royaies , S : un grand nombre d’Eglifei de Paris confervent des mori’mens de fon art : le plus confiiérable efl la fameufe coupole des In’alide5.

Son génie le porto’t aux grandes compofitions. Si l’on peut lui reprocher de n’avoir été ni fort élégant, ni irès-correcl dans le deffin , d’avoir été un peu maniéré dans les draperies ; fi l’on e !T : ob’igé de con’enir , que la beauté de fa couleur tient plus d’une pratique qui tend à l’effet, que de la vérité qu’on admire dans le Tiiirn ; on avouera du moins qi,e peu d’artiftes ont mieux connu la magie des tons, la pât-e du pinceau, la valeur des cou» Içurs locales, le ragoût Se l’harmonie d’une çjaçhlne


machine