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car c’est ce qui signifie dans Vitruve & dans Pline opus albarium ou albare, comme il est ici nommé.

L’inscription suivante a été trouvée à Langres.

opus quadratarium
augurius catullinus
ursar. d. s. p. d.

Opus quadratarium, dans une signification étendue, ne signifie qu’un ouvrage de pierres quarrées, comme dans Sidonius Apollinaris & dans d’autres auteurs. Quadratarii ne se prend ordinairement que pour des tailleurs de pierre, qui la taillent & la polissent : mais il s’emploie quelquefois pour des ouvrages de mosaïque, comme apparemment dans cette inscription & dans ce passage de Leo Ostiensis livre 3. ch. 29.

Artifices destinat peritos in arte musaria & quadraturâ, ex quibus videlicet, alii absidem, arcum atque vestibulum majoris basilica musivo comerent : alii vero totius ecclesiœ pavimentum diversorum lapidum varietate consternerent : où l’on voit que cet auteur appelle ars musaria, l’art de lamosaïque pour les murailles & les voutes, & quadratura celle que l’on employoit aux pavés. (Article extrait des recherches curieuses d’antiquités de SPON. diss.2.)

MOULE, (sub. masc.) Terme de sculpture. On appelle généralement de ce nom tout instrument qui sert à donner la forme à quelqu’ouvrage. Le moule, en sculpture, sert à répèter & à multiplier en cire, en plâtre, en bronze, une statue ou un modèle.

Pour répèter en cire ou en plâtre un modèle ou une statue, on n’a besoin que d’un seul moule, & on le fait de plâtre.

Pour fondre en bronze un ouvrage de sculpture, on a besoin de deux moules.

Le premier est de plâtre. On le fait de plusieurs assises, suivant la hauteur de l’ouvrage. On observe que les jointures se rencontrent aux endroits où il y a moins de détails, pour qu’il soit ensuite plus aisé de réparer les balevres ; c’est ainsi qu’on appelle les coutures qui se trouvent aux différens joints du moule. Il sert à mouler l’ouvrage en cire.

Le second moule est celui de potée, qui est compose de terre, de fiente de cheval, de creuset blanc & de terre rouge. Il s’applique sur la cire quand elle est bien réparée. C’est dans ce moule, qu’après la fusion des cires, on fait couler le bronze. Voyez l’article FONTE.

MOULER, (verb. act.) On se sert, pour mouler, du meilleur plâtre. A Paris, on préfère celui des carrières de Montmartre. On


le prend tel qu’il sort du fourneau, on le bar, on le passe au tamis de soie, & on le délaye plus ou moins dans l’eau, suivant la fluidité qu’on veut lui donner.

Mais, avant que de l’employer, il faut avoit dispose le modèle ou la figure à recevoir le moule. Si ce n’est qu’une médaille ou un ornement de bas-relief, on se contente d’en imbiber d’huile toutes les parties, au moyen d’un pinceau ; puis on jette dessus le plâtre, qui en prend exactement l’empreinte & qui forme ce qu’on appelle un moule.

Mais si c’est une figure de ronde-bosse qu’on veuille mouler, il faut prendre d’autres précautions. On revêt la figure de plusieurs pièces, en commençant par le bas. Ce revêtement se fait par assises, dont la première sera, par exemple, depuis les pieds jusqu’aux genoux. Mais cela dépend de la grandeur du modèle ; car quand les pièces sont trop grandes, le plâtre se tourmente. Ainsi, dans une grande figure ; depuis les pieds jusqu’aux genoux, il y aura plusieurs assises. Au-dessus de la première, on en établit une seconde, dont les pièces sont toujours proportionnées à la grandeur de la figure, & on continue ainsi jusqu’aux épaules, sur lesquelles on fait la dernière assise qui comprend la tête.

Il faut remarquer que si c’est un ouvrage composé de grandes parties dans lesquelles il y ait peu de détails, & dont les pièces qui forment le moule, étant assez grandes, puissent se dépareiller aisément, elles n’ont pas besoin des revêtemens ou enveloppes, qu’on nomme chappes. Mais s’il s’agit de figures drapées, ou d’ouvrages chargés d’ornemens qui offrent beaucoup de détails, & qui, pour être dépouillés avec facilité, forcent à multiplier les petites pièces, il faut alors faire de grandes chappes ; c’est à-dire, revêtir toutes ces petites pièces avec d’autre plâtre par grands morceaux, & huiler tant les grandes que les petites pièces, par dessus, & dans les joints, afin qu’elles ne s’attachent pas les unes aux autres.

On dispose les grandes pièces ou chappes, de façon que chacune d’elles en renferme plusieurs petites, auxquelles on attache de petits anneaux de fer pour servir à les dépouiller plus facilement, & à les faire tenir dans les chappes, par le moyen de petites cordes ou ficelles qu’on attache aux anneaux, & qu’on passe dans les chappes. On marque aussi les grandes & les petites pièces par des chistres, par des lettres & avec des entailles, pour les reconnoître & ne se pas tromper ou perdre du temps quand il faudra les rassembler.

Quand le creux ou moule de plâtre est fait, on le laisse reposer jusqu’à ce qu’il soit sec, & quand on veut s’en servir, on en imbibe