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M IL la tête tranchée avec une hache, & comme une distinction d’avoir le cou coupé avec une épée. Ce préjugé est descendu jusqu’à nous, & l’épée est devenue un instrument de supplice, réservé pour les nobles.

LORICA : bandes de cuir qui formoit la cuirasse des Soldats romains. On a donné par extension le même nom à des cuirasses de métal, quoique l’étymologie de la lorique soit le mot lorum, qui signifie une courroie.

MANTELET, Vinea. Nous transcrirons encore cet article de Dandré-Bardon. Les mantelets, sous lesquels les sapeurs se garantissoient des traits de l’ennemi, étoient des espèces de toits formés de planches assemblées à angle aigu sur deux poutres écartées & montées sur quatre roues. Ces planches formoient un triangle, dont le plan des roues étoit la base. Il y en avoit de ressemblans à nos guérites de sentinelles, simplement couverts d’un toit en dos d’âne, qui n’avoit de pente que sur les côtés, & d’autres assemblés comme les feuilles d’un paravent, sans couvertures & portés sur des roulettes. Ceux-ci servoient à pénétrer dans des recoins, où, à l’aide d’une tarrière, on faisoit de grands trous qu’on remplissoit de matières combustibles, pour embraser tout ce qui pouvoit périr par le feu. Les principaux mantelets, dont les sappeurs faisoient usage dans la démolition des tours & des remparts, & qui étoient les plus exposés aux efforts des assiégés, n’étoient pas construits différemment pour la forme : mais les madriers, les poutres & les roues en étoient beaucoup plus forts. Quelquefois ils étoient distingués par la décoration du drapeau de la légion qui fournissoit les travailleurs de l’armée. C’est à la faveur de ces machines solides à toute épreuve, que les sappeurs manœuvroient sans craindre les plus terribles traits que les assiégés pouvoient lancer contre eux. C’est aussi sous l’abri de leurs boucliers, pressés les uns contre les autres, que les soldats faisant ce qu’on appelloit la tortue, favorisoient ces ouvriers, avançoient sans rien craindre, & pénétroient en sureté dans la place par les différentes brêches que les travailleurs venoient d’ouvrir. Un des expédiens les plus efficaces pour garantir les fappeurs, contre les traits de l’ennemi, étoit d’élever devant les mantelets, des rideaux faits de gros cables, qui amortissoient la force des coups, & de donner aux travailleurs des casques & des corselets couverts d’osier.

OREILLETTES . Dans les casques romains, la mentonnière s’élargissoit en remontant vers les oreilles qu’elle couvroit entièrement. Il paroit même, à l’inspection de quelques casques, que la plaque qui défendoit l’oreille, & que nous nommons oreillette étoit distincte de la mentonnière. Les casques grecs laissoient ordinairement les oreilles découvertes.

PARMA : bouclier rond, & qui avoit trois pieds de diamêtre. Il étoit à l’usage des jeunes soldats, comme plus léger que l’écu ; mais il suffisoit à défendre le corps.

PELTA, bouclier petit & léger, dont on rapporte l’invention aux Amazones. Il avoit, dit Julius Pollux, la forme d’une feuille de lierre ; il étoit échancré à la partie supérieure en forme de croissant.

PILUM . C’étoit un trait plus léger que le verutum. Le bois en avoit la grosseur d’un doigt & deux coudées de long. Le fer étoit long d’un palme, & si mince vers la pointe qu’il s’émoussoit après avoir une fois frappé, ce qui le rendoit inutile à l’ennemi. Il se nommoit spiculum du temps de Végece.

SAGUM, saye, sorte de tunique militaire, sans manches, que les romains avoient empruntée des gaulois, & qui étoit assez large pour se revêtir pas dessus l’armure.

SARISSE, lance macédonienne, qui avoit jusqu’à quatorze coudees de long.

SCUTUM, écu ; c’étoit le grand bouclier des Romains, fait dans la forme de ces tuiles qui s’arrondissent en dehors & sont concaves en dedans. Sa largeur étoit de deux pieds & demi, & sa longueur de quatre pieds. Il étoit composé de deux planches parfaitement collées & recouvert d’une peau de veau ou de quelqu’autre animal. Une bande de fer le fortifioit en haut & en bas ; en haut pour recevoir les coups d’épée, en bas pour qu’il ne fût pas rongé par la terre. Au milieu étoit une plaque de fer à l’épreuve des coups les plus violens.

SIEGES . L’art d’attaquer & de défendre les places a été fort imparfait jusqu’à l’invention de l’artillerie moderne. Mais les sièges étoient d’autant plus terribles, que les machines moins actives & moins destructives en prolongoient davantage la durée. Les assiégés, privés de tout, & souvent même de l’espérance, languissoient dans une longue attente de la mort dont ils cherchoient toujours à reculer l’instant. Sans ressources, ils ne se rendoient pas encore, parceque la férocité du droit de la guerre les condamnoit presque toujours à la mort ou à l’esclavage. On vit trop souvent, dans des villes assiégées, les défenseurs de la place se nourrir de la chair de leurs morts, des femmes déchirer

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