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FIG FIG 237


actions de la figure, il est nécessaire de dire ce qu’il doit entendre par le mot muscle.

Les muscles sont des maires charnues composées de fibres ; ils sont les instrumens principaux des mouvemens du corps.

Il faut savoir que l’extrémité du muscle qui s’attache à un point fixe se nomme la tête, le milieu s’appelle le ventre, & son tendon, ou son autre extrémité, se nomme la queue du muscle. Les fibres charnues composent le corps ou le ventre du muscle, & les fibres tendineuses forment ses extrémités.

L’action du muscle consiste dans la contraction de son ventre qui rapproche les extrémités l’une da l’autre, & qui, en faisant ainsi mouvoir la partie où le muscle a son insertion, doit par une élévation plus marquée dans son milieu, donner extérieurement aux membres qu’ils couvrent des apparences différentes. Ainsi ces apparences sont décidées dans chaque action, dans chaque attitude, & par conséquent rien n’est arbitraire dans les formes qu’on doit leur donner.

L’artiste doit donc principalement prendre garde au ventre ou milieu du muscle, & se souvenir que le mouvement du muscle suit toujours l’ordre des fibres qui vont de l’origine à l’insertion, & qui sont comme autant de filets.

La sace, par laquelle il seroit nécessaire de commencer, a une infinité de muscles dont les effets, plus sensibles que leurs formes ne sont apparentes, demanderoient une trop longue discussion. C’est leur jeu qui forme le caractère extérieur des passions.

Première figure de l’écorché.

La tête fait ses mouvemens par le moyen de dix paires de muscles.

Il est inutile de les nommer tous ; mais il faut connoître ceux qui sont remarquables dans les mouvemens du col, & l’an doit y distinguer le stéroïde A. il est ainsi nommé à cause de son origine & de son insertion il vient du sternum, & va s’inférer à l’os hyoïde, qui est cet os de la gorge. dont l’apparence est fort marquée, lorsqu’on étend le col.

Le mastoïde B. vient du sternum & d’une partie de la clavicule : il va s’insérer à une partie de l’os de la tempe.

Ces deux muscles n’étant pas bien gros, leur mouvement est peu sensible. Le premier sert au mouvement de l’os hyoïde, & le tire en bas ; l’autre tire la tête & la baisse en avant. On peut remarquer l’apparence de ces muscles qui font leurs fonctions dans l’attitude de la tête du Gladiateur.

Le trapèse C., dont on ne voit qu’une partie, prend son origine de l’occiput ou du derrière de la tête, comme on le verra dans la figure deuxiè-


me, où sa forme, dont il tire son nom, est remarquable.

Ces muscles, dans plusieurs de leurs mouvemens, étant poussés par d’autres sur lesquels ils sont placés, il ne seroit pas hors ; de propos de pénétrer jusqu’à ces causes internes, & l’on découvriroit alors le splénius qui tire la tête en arrière, avec un autre qui est dessus & qui se nommecomplexus. Ces muscles cachés contribuent à faire des masses ; & c’est celui qu’on nomme le releveur propre, qui en partie forme cette pente qui est du cou à l’épaule.

Je ne fais qu’indiquer ici leurs noms, pour ne pas multiplier les figures, & j’en userai de même dans la suite pour ceux dont l’apparence ne peut avoir lieu dans les trois figures, qui n’offrent que les muscles qui se découvrent sous la peau.

Pour les mouvemens des bras, remarquons, 1º. que le bras est propre à cinq mouvemens ; nous l’avançons, nous le retirons, nous l’abaissons, nous l’élevons, & nous le faisons tourner en rond. Nous avançons le bras en dedans par le moyen du pectoral deltoïde, joint à quelques autres, savoir le susépineux, & le coracobrachial. Le deltoïde D. élève le bras. Le pectoral E. amène le bras vers les côtes ; il prend son origine de presque tout le sternum, & de la sixième & septième, & quelquefois de la huitième côte ; il va finir à l’os du bras, entre le deltoïde & le biceps.

([1]) Le biceps F. fléchit l’avant-bras avec le brachial ; il vient de l’emboîture de l’omoplate de part & d’autre, & va s’insérer au commencement du radius.

([2]) Le brachial G. fléchit l’avant-bras avec le biceps. Il prend son origine à-peu-près au commencement de l’os du bras ; il y est fortement attaché, & va s’insérer par dessus le biceps à la parie supérieure de l’os du coude.

([3]) L’extenseur du coude H. désigne assez par son nom à quel usage il est employé.

([4]) Le pronateur du radius I. sert à tourner le bras du côté de la terre ; il vient de la tête interne de l’os du bras, & va s’insérer à la partie interne du radius.

([5]) Le supinateur du radius K. sert à tourner le bras vers le ciel ; il vient de la partie inferieure




Beaux-Arts. Tome I. P p

  1. (1) Voyez un des bras du Laocoon.
  2. (2) Voyez l’autre bras du même Laocoon & celui du Gladiateur, qui est étendu.
  3. (3) Voyez le bras du Laocoon, qui est baissé vers la terre & celui du Gladiateur qui est penché.
  4. (4) Voyez l’autre bras lu même, élevé vers le ciel, & celui du Gladiateur qui est étendu.
  5. (5) Nota. Le lecteur pourra faire de lui-même l’application nécessaire des fonctions des muscles aux mouvemens des figures antiques représentées, puisque les lettes le guideront. Ainsi nous n’insisterons plus sur cette opération, qui exigeroit plus de détails que les bornes que l’on doit se prescrire dans ce Dictionnaire ne le comportent.