Page:Encyclopédie méthodique - Arts et métiers mécaniques, T05.djvu/509

Cette page n’a pas encore été corrigée

498 P A P

fe fait le frottement de la vis ; la tête de cette vis , qui a quatorze pouces de groffeur, eft entourée de deux frettes de fer , dont l’inférieure porte une rondelle aufli de fer , dentée en rochet , dans les dents de laquelle s’engage le pied -de biche a 4 , qu’on appelle azotay , & dont l’ufage eft d’empêcher la vis de rétrograder lorfqu’on fait une preffée ; l’extrémité 4 de l’acotay peut embraffer l’arête de la jumelle ad, fur laquelle il appuie. Cette jumelle eft revêtue d’une bande de ter L h pour la conferver ; l’autre extrémité a de l’acotay ou pied-de-biche , peut embraffer deffus & de flou s l’épaiffeur de la rondelle dentée , c oui l’empêche de manquer les dents qui fe prêfentent fucceffivement. L’acotay eft porté dans fon milieu par un morceau de bois K , cloué fur le banc de preffe, & qu’on nomme, pour cette raifon , porte à-cotay. Il eft auffi psrcé en 2 d’un trou , dans lequel paffe la corde 2 1 , qui embraffe l’extrémité ldu reffort. Ce reffurt n’eft autre chofe qu’un bâton flexible , cloué fur le milieu de la race poflérieure du plateau. Enfin , vers l’extrémité 4 de l’acotay « il y a un trou par lequel paffe la corde qui fert à le tenir fufpenJu au piton L ; à côté , & parallèlement au feuil c d de la preffe , eft un chantier V , fur lequel, ainfi que fur le feuil , font fixées trois pièces de bois qu’on nomme poulains : ils fervent à placer une forte planche Q , qu’on appelle trapan , fur laquelle en couche les feuilles de papier à mefure qu’elles font fabriquées , & fur laquelle on les met fous y la preffe.

Pour achever de faire connoître tout ce qui doit meubler la chambre de cuve , & ce qui eft néceffaire à la fabrication du papier, nous aiions nous occuper des formas & des feutres dans deux articles fèparés.*

Des formes.

Les formes sont composées d’un chassis, d’une toile de laiton qu’on nomme vergure, enfin d’un cadre ou couverte mobile. C’est avec ce moule qu’on puise dans la cuve la pâte qui sert à composer les feuilles de papier, comme nous le verrons par la suite.

Le chassis est un assemblage de quatre tringles de bois, dont deux sont les grands côtés, & deux autres les petits côtés. Ces tringles sont de bois de chêne, qu’on a laissé tremper long-temps dans l’eau après avoir été débité & séché à diverses reprises, pour qu’il ne fût pas sujet à se déjeter.

Ce chassis, mesuré sur toutes ses faces prises en dedans, est d’environ quatre lignes plus grand que la feuille de papier à la fabrication de laquelle la forme est destinée. Les tringles ont environ huit lignes de largeur sur quatre lignes d’épaisseur ; les longs côtés sont un peu convexes dans le milieu, & les petits côtés, au contraire, un peut concaves.

PAP

Les longs côtés sont percés d’un certain nombre de trous pour recevoir les extrémités d’autant de barres de sapin qui sont arrondies & proportionnées à la capacité de ces trous : ces barres sont taillées, à leur partie supérieure, en vive-arête, comme le tranchant d’un couteau, & leur partie inférieure est arrondie. On les nomme pontuseaux : ces différentes pièces sont assemblées par des mortaises, & clouées les unes avec les autres, soit avec de petites chevilles de bois, soit avec des clous d’épingles en laiton. Le fer, à cause de la rouille, doit en être banni. On appelle sût de la forme, le chassis armé de ses pontuseaux. Il est question maintenant de tracer & d’établir sur cette espèce de charpente la toile de laiton ou verjure qui constitue proprement la forme ou moule du papier.

A l’une des extrémités de chaque pontuseau, sur la face supérieure d’un des deux grands côtés du chassis, on perce autant de trous qu’il y a de pontuseaux, & l’on y plante des chevilles de bois, auxquelles on attache des fils de laiton très déliés, roulés sur de petites bobines, & qu’on nomme manicordion. Chaque cheville a deux fils, & deux bobines, disposées de manière que l’une est au dessous & l’autre au dessus de la place que doivent occuper les brins de laiton qui forment la toile.

Je dois observer qu’on a percé outre cela, aux deux extrémités du grand côté, de semblables trous qui correspondent aux deux chaînettes du tranchefil, lesquels occupent l’intervalle entre les pontuseaux. Ces trous reçoivent de même de petites chevilles pour tendre le tranchefil, & y attacher les petites bobines du manicordion dont nous avons parlé.

Le formaire a eu soin de préparer les fils de laiton qui doivent composer la toile, de les dresser par le moyen d’un dressoir dont le dessus est un peu convexe ; de leur donner un peu de recuit pour les rendre plus doux & plus flexibles ; enfin, de les couper par brins aussi longs que le chassis.

Tous ces préparatifs & tontes ces dispositions étant faits, le formaire place le chassis de la forme devant lui dans une situation inclinée, & ayant écarté les bobines, il prend un des brins de la verjure & le présente, sur toute sa longueur, dans l’ouverture que lui offre les deux fils du manicordion, roulés sur les bobines ; ensuite passant une bobine du dedans en dehors & l’autre du dehors en dedans, il assujettit le brin de toile, & aux tranchefils, & vis-à-vis chaque pontuseau : après avoir serré les fils des bobines, il les entrouvre de nouveau pour recevoir un second brin de la toile qu’il assujettit de même, & il continue cette manœuvre en plaçant toujours parallèlement les brins de laiton les uns aux autres, jusqu’à ce que le chassis en