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ont beaucoup à souffrir, si les arrosemens n'y suppléent.

RAFRAICHIR ; c'est, en terme de jardinage, couper & rogner ; c'est-à-dire qu'avant d’insérer une plante en terre, on a soin de rafraîchir les racines, en se bornant à retrancher tant soit peu leur extrémité fanée ou gercée.

RAGRÉER. Ce terme se dit dans le jardinage, des branches qui ont été sciées, & dont on unit la superficie avec la serpette.

RAIE ; terme d'agriculture. C'est l’enfoncement qu'on fait en labourant un champ : le sillon est une raie profonde.

RAJEUNIR un arbre ; c'est le tailler, uniquement sur les branches de la nouvelle pousse, & supprimer la plus grande partie du vieux bois. Cette opération doit être faite avec précaution, & toujours en employant l’onguent S. Fiacre sur les plaies sérieuses.

RAME. On entend par ce terme, dans le jardinage, une branche sèche que l'on pique en terre pour soutenir des plantes flexibles. De-là est venue l'expression de pois ramés.

RAMEAU ; petite branche d'arbre. C'est aussi une branche coupée, en été pour en tirer des greffes & des écussons.

RAMER ; c'est, en terme de jardinage, soutenir des haricots, des pois, avec des rameaux ou petites branches qu'on enfonce en terre. Ces rameaux doivent être proportionnés à l'espace, & placés non à chaque raie, mais de deux en deux. On observe de les pencher les uns vers les autres en forme de berceau, de façon à procurer du soleil & de la chaleur aux plantes qui sont ainsi soutenues : en même tems que l'on donne au jardinier la facilité d'en recueillir les fruits.

RAMIFICATION. On appelle ramification dans les plantes, les diverses, distributions des rameaux, ou branches moindres qui tirent leur origine de rameaux plus forts.

RAMILLES ; menues branches qui restent après l'exploitation des bois, & qui ne servent qu'à faire des bourrées.

RAMPANTES ; (plantes) ce sont celles qui étant extrêmement tendres, & creuses en dedans, ne peuvent supporter d’être assujeties à quoi que ce soit, & sont répandues à plat sur terre, où elles s'étendent ; tels sont les melons, les


concombres, les citrouilles, les courges, & autres.

Beaucoup de légumes, tels que l’oseille, les épinars, le pourpier, sont aussi des plantes rampantes. Il est des plantes sarmenteuses, telles que la vigne & ses semblables, qui rampent également sur terre, mais à qui il faut des supports. Il en est d’autres à qui la nature a donné des griffes pour s’attacher, ou des grapins, tels que le lierre, la vigne vierge & autres. Enfin, il est des plantes rampantes qui ont la faculté de s’entortiller spiralement autour de tout ce qu’elles rencontrent, tels que les pois, les haricots, les lizerons.

RAPPELER un arbre. Ce terme se dit d’un arbre qui après avoir été quelque tems laissé un peu à lui-même jusqu'à un certain point, à cause de son trop de vigueur, est par la suite tenu un peu plus court : On le rappelle alors, c'est-à-dire, qu'on le soulage à la taille, en le rapprochant un peu, en le rabattant, en le déchargeant de son superflu.

RAPPORTER, des terres ; c'est transporter dans un endroit les terres qu'on a été chercher dans un autre ; soit pour changer le terrain, soit pour l'améliorer, soit pour l’unir.

RAPPROCHEMENT des arbres & des palissades. Ce rapprochement a lieu quand les arbres s'étant trop allongés du haut & des côtés, sont dépouillés du bas & du milieu ; alors on est obligé de les tailler plus bas pour les regarnir. Ce rapprochement se fait par gradation, un peu dans une année, & un peu dans une autre, en trois, quatre, cinq ou six ans.

Les palissades rapprochées présentent toujours au printems suivant un spectacle désagréable ; mais il est un moyen sûr de les voir aussi garnies que voyantes, l’année même de leur rapprochement : c'est de faire un bâti avec des gaulettes qu'on attache en travers avec du fil de fer ou de l'osier ; on ménage ensuite les branches des côtés capables de donner de la verdure, en les liant au bâti. Les arbres, débarrassés de leur bois caduc & usé, font au printems de belles pousses de tous les sens. Alors avant que de tondre, on prend celles qui peuvent s'appliquer sur le bâti, & on les y palisse à droite & à gauche en forçant & inclinant un peu les bourgeons de devant & de derrière lorsqu'ils sont encore tendres ; on tond ensuite près de la tige ceux qui restent. L'année suivante, l’élagueur se contente d'attacher sur les côtés les plus grands jets qui paroissent sur le devant ; les branches continuent à prendre leur pli, & la tonture devient sans sujétion. Lorsqu'on rapproche une