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PAN PAS 157


brisseaux. Le palissage à la loque est le plus estimé.

PALISSER ; c'est attacher les rameaux des arbres, chacun suivant sa place naturelle, au treillage d'un espalier ou d'un contre-espalier. Il faut les attacher si proprement à droite & à gauche que le treillage en soit également tout couvert.

Avant de commencer à palisser un arbre, il faut lui laisser pousser tous les jets la première année, sans le tailler, ni ébourgeonner, jusqu'au mois de février ou de mars de l’année suivante qu'on retranchera tout le bois inutile, & les branches qui ne peuvent se coucher contre le mur ou le treillage ; & dès lors on commencera par placer toute droite la maîtresse branche qui doit faire le corps de l'arbre, observant qu'elle ne penche ni d'un côté, ni d'autre, puis on l’arrêtera par le haut. On arrangera ensuite à ses côtés les autres branches, en les conduisant comme les bâtons d'un éventail étendu, & baissant les dernières jusqu'à un demi-pied de terre, s'il se peut, pour couvrir le pied de la muraille.

Il faut bien prendre garde de ne pas trop contraindre les branches, ni de les courber en dos de chat. Cette courbure en arrêtant la sève feroit pousser à l’endroit de ce coude un faux jet qui affameroit la branche ; c'est pourquoi on doit toujours faire en sorte que l’extrémité d'une branche s'élève en droiture, depuis l’endroit d'où elle sort.

Le grand art est de ranger par ordre, à droite & à gauche, les branches qui peuvent venir à chaque côté ; en sorte qu'il n'y ait rien de confus, de vide, ni de croisé ; mais comme le vide est le plus grand défaut, on ne doit pas balancer à croiser quand on ne peut l’éviter autrement.

Il faut recommencer à palisser autant de fois qu'il paroit des branches assez longues pour pouvoir être liées, & qui courroient risque de rompre si on ne les attachoit. C'est ordinairement avec des liens d'osier ou de jonc que l’on attache les branches.

PAMPRE ; branche de vigne garnie de feuilles & de fruit.

Pampres ; se dit aussi des rameaux verts des autres plantes.

PANIER ; vaisseau d'osier composé d'un corps, d'un fonds & d'une anse.

Panier ; vase d'osier à claire voie dont on se sert à la campagne pour séparer de la terre


ou du terreau, les pierres & les mottes qui peuvent s'y trouver.

Paniers à fumier ; ils sont très-commodes pour le transport du fumier. On les attache avec des cordes au bât d'un cheval ; & ils s'ouvrent par le fond pour placer le fumier aux endroits où il est nécessaire.

Panier pour cueillir les légumes & les fruits ; On a dans les jardins fruitiers des espèces de mannes, longuettes ayant de fort petits rebords & une anse dans le milieu. On les nomme des noguets. Rien de mieux pour cueillir des fruits & des légumes.

PARADIS ; c'est le nom qu'on donne à un pommier nain, arbre qui croît peu, & reste toujours fort petit. Il n'a aussi que des fruits fort menus.

Cet arbre ne s'élève qu'à trois ou quatre pieds en forme d'un arbrisseau, dont les fruits rouges ne se mangent qu'en été.

On greffe sur les arbres de cette espèce toutes sortes de pommes qui deviennent alors plus grosses ; mais l'arbre reste toujours petit & rapporte promptement & en abondance.

On dit planter sur franc, quand on plante des pommiers greffés sur des arbres venus de pépins ou de boutons ; & planter sur paradis, quand on plante des arbres greffés sur ces pommiers de pommes, appellées pommes de paradis. Enfin, greffer sur doucin, lorsque l'arbre porte des pommes douces, & que sur ces pommes douces on greffe diverses pommes.

PARASITES. (plantes) On donne ce nom aux plantes qui vivent de la substance d'autres plantes, sur lesquelles elles végètent. De ce nombre sont le gui, la cuscute, l'orobauche, & la clandestine.

Les fausses parasites s'attachent aux végétaux sans leur dérober leur sève par leurs racines multipliées. Tels sont les mousses, les lichens, le lierre, les champignons.

PARTERRE ; pièce peu élevée d'un jardin, ordinairement voisine de la maison, & décorée de plate-bandes de fleurs, de gazon, de caisses, de vases. On en fait aussi des pièces coupées de gazon, d'eau, de fleurs, de broderie & à l’anglaise. Il n'est d'ailleurs aucune partie plus susceptible de variété & d'ornemens.

PASSER à la claie ; c'est jetter la terre avec la pelle sur une claie faite de grands osiers ou, de fil d'archal, & qui est un peu à claire voie,